A.B. Ladji Coulibaly

Volontariat et émigration, que doit faire l’Afrique?

Les jeunes qui traversent l’océan en pirogue, ceux qui partent de Daloa (Côte d’Ivoire) ou d’ailleurs, qui bravent la fureur des eaux de Lampedusa… ne sont qu’en quête d’une chose : l’espoir. Les nombreux diplômés des universités africaines, les nombreux jeunes du monde rural, recherchent la même chose : l’espoir.

La jeunesse africaine, quelque soit son enthousiasme, est en proie au désespoir. Le chômage fait d’elle une cible manipulable. Ainsi, en quête de bien-être, elle est prête à tout sacrifice, même celui d’essayer une traversée périlleuse pour l’autre bord des côtes méditerranéennes, où elle pourrait trouver un hypothétique bien-être. Les jeunes veulent manger, construire un avenir, vivre sans le stress qui écourte leur espérance de vie. L’espoir est la matrice de toute action, de toute décision, quitte à y laisser la vie.

Si le flux de migrants augmente de jour en jour, si la nouvelle des sinistres en mer ne découragent pas les jeunes africains, s’ils continuent à tenter l’expérience de traversée en s’investissant financièrement et humainement, c’est parce que les Etats africains, n’ont pas encore satisfait leurs besoins primaires : l’occupation qui éloigne de l’oisiveté et qui rapproche de l’espoir. Les Etats africains devraient créer des emplois, ou, à défaut, des services nationaux de volontariat, qui permettraient aux jeunes de s’occuper sainement et de participer par des actions citoyennes, au développement…

Le chômage est une réalité mondiale. Cependant, les pays de l’Europe ont compris que le développement de programmes civiques pourraient aider la jeunesse à mieux se prendre en charge. Cela réduit les pressions sur l’Etat et c’est perçu comme des efforts des gouvernements pour accompagner chacun. En Europe, les jeunes ont la possibilité d’envisager un métier et de bâtir un avenir, même si c’est de plus en plus difficile. Le plombier d’Europe vit de son métier parce le système lui a permis de se considérer comme un professionnel tandis que le plombier africain ne travaille que dans l’informel. En Europe les jeunes bénéficient de nombreux programmes de mobilités universitaires (le plus connu est le programme Erasmus) , combien en existe-t-il en Afrique ? En Europe des programmes de Services civiques, de volontariat, de bénévolat existent et permettent à des jeunes, diplômés ou non, de se diriger vers d’autres cieux pour apprendre et se perfectionner (peu importe l’allocation de subsistance proposée, quand il y en a une). Quelques exemples concrets : le Volontariat International (VI), le Volontariat de Service International (VSI), le Volontariat Européen (VE), le Volontariat de Service Civique (VSC), le Réseau France Volontaire (FV), de nombreuses Ecole d’été ou d’automne… Combien d’Etats africains disposent d’un programme national de volontariat ?

En Afrique, les diplômes ne donnent plus immédiatement l’emploi souhaité. Les jeunes ont des besoins urgents, spécifiques, substantiels, qui attendent l’instauration des politiques objectives bien définies. On constate des efforts dans certains pays, par exemple, en Côte d’ivoire un guichet unique de l’emploi jeunes a été créé sur les cendres de l’Agence de la Promotion de l’Emploi (AGEP)[1]. Des agences étatiques existent dans de nombreux pays mais elles peinent à rivaliser avec les agences privées de recrutement par défaut d’innovation. En Côte d’Ivoire par exemple, l’existence d’une structure comme RMO, qui existe aussi dans d’autres pays de la sous-région, concurrence fortement ces agences d’Etat et passe pour beaucoup plus efficace. En fait, il ne reste qu’aux Etats de proposer des cadres législatifs de reconnaissance du statut de volontaires. Le Burkina Faso est un bel exemple de pays ayant déjà développé ce type de programme.

Le statut de volontaire en Afrique est mal connu. Pourtant, des Etats européens ont développé des expériences de volontariat captivant. Chaque année, de nombreux jeunes européens partent réaliser des projets au delà des limites de leur pays. Ils découvrent de nouvelles cultures, développent de nouvelles compétences et peuvent retourner chez eux avec le sentiment de la capacité de se débrouiller. Se débrouiller, ce n’est point bricoler. Bien au contraire c’est la capacité de pouvoir s’adapter, improviser, innover, entreprendre.

Si on regarde les chiffres, le nombre de candidature aux programmes de volontariat de la Francophonie (VIF)[2] ou l’Union Africaine (AUYVC)[3] est croissant et représente un vivier de compétences variées et cette richesse est pour le moins étonnante. Les Etats qui s’engagent à développer des programmes nationaux de volontariat, pourraient résoudre un temps soit peu, les problèmes de l’émigration, de la délinquance juvénile, du chômage et pourraient réussir à faire naître dans l’esprit de la jeunesse africaine de véritables sentiments de citoyenneté active. Le citoyen actif est l’africain de demain, conscient et fier de la force de son esprit, de la porté universelle de son intelligence, de sa capacité transformatrice et actrice de développement innovant.

Il faudrait que les Etats africains intègrent dans leur plans de développement des programmes de volontariats, ce serait positif pour l’économie, il faut aussi aider à la réinsertion des volontaires internationaux, afin que ceux-ci ne tombent pas dans le désespoir qui conduit au regret de ne pas avoir fuit en Europe, il faudrait que personne ne devienne la risée des autres. Voilà ce qui devrait être dans l’idéal.

 


 

[1]– AGEP : en dehors d’investissement dans la peinture et dans le changement de nom, dans la refonte de son site internet, le changement de tutelle ministérielle, les prestations de cette agence n’ont pas foncièrement évolués, même si les politiciens vous diront le contraire.

[2]– Cf : https://jeunesse.francophonie.org/volontariat En 2007 pas plus de 500 jeunes postulaient au programme de VIF.  Ce chiffre s’est multiplié par environ 10 au fil des années. Les candidatures vont jusqu’à 9000 jeunes postulants en 2016 avec plus de 70% de jeunes Africains. Depuis 2007, près de 300 jeunes francophones ont participé au programme : 51% de femmes, 49% d’hommes, Moyenne d’âge : 28 ans, Ressortissants de 34 pays de la Francophonie. Les volontaires ont réalisés des missions réparties dans 35 pays de la Francophonie. 75% d’entre eux sont originaires des pays du sud et de l’Europe centrale et orientale.

[3]– Pour 2016, on parle de plus de 5000 candidats. Donc environ 5000 jeunes diplômés informés de ce programme, et qui ont pu dans les délais déposer une candidature. Imaginons le nombre en attente de pouvoir le faire.



Kong, éblouissant vieux royaume

Mosquée du 17e Siècle (Ph.ABC)

L’adage a souvent des zones de vérités. Après l’orage, l’embellie. Après la poussière et les boursouflures causées par les zigzags du 32 places de marque Mistral, le goudron en abondance, la lumière en exubérance.

Tout voyage vers Kong, ville ancestrale dont l’histoire danse la valse en couple avec Mosquée, Samory Touré, Alassane Ouattara, commence avec de nombreuses inquiétudes et craintes. Il revient dans les rumeurs que l’accès à la ville présidentielle est pénible. La raison, en dehors de l’éloignement, est l’absence de bitume sur tous les axes d’entrée : Ferké-Kong, Tafiré-Kong et enfin Dabakala-Kong.

Un voyage enchanté

Après plus de 10h assis, les fesses longuement éprouvés, les narines exténuées par la poussière, le corps épuisé par les différences positions prises en quête d’espace d’étirement dans un véhicule surchargé exagérément de tout, à partir de Tafiré, une question à mon voisin de siège me vint, à la vue de la lumière : Sommes nous arrivés ? Et celui-ci-de répondre, lisant la colère d’un voisinage stoïquement accepté (cette femme, son bébé, son gobelet de lait, ses poulets, ses baluchons…), que la surcharge est due au fait que lundi est jour de marché à Kong et quand nous y seront, personnes n’aura à ma dire que nous y sommes.

Environ 70km sur une route profilée, après avoir enjambé de drôles de petits ponts en dessous desquels coule des bras du fleuve N’ZI en partant de Tafiré et de N’golodougou, sous une bonne escorte militaire, l’entrée de Kong, ville historique et éblouissante, se présente à nous.

Tout, la  nuit, semble beau à Kong. Tout, la nuit, est illuminé et illuminant. Routes et ruelles sont entretenues et font oublier les abidjanaises, jonchées d’immondices, de sachets, de déchets solides. Le goudron brille de mille feux. Partout, du bitume. La lumière de cette ville pourrait défier Grand-Lahou et Yamoussoukro.

Tout juste 200 mètres après avoir dépassé la pancarte indicative de l’entrée dans la ville, le Foyer Des Jeunes Filles De Kong, dont la beauté défie celle du Lycée, en face, portant le nom de la Première Dame du pays. Un établissement de classe. De l’extérieur, on peut déjà se faire une idée du confort interne.

Une  hospitalité de choc

M’avait-on dit « on vous promet logements, soyez sans crainte ». Celle qui avait fait cette promesse et celui qui me la colporté n’avaient « lancé qu’un appât ». Dans tous les cas, le devoir m’a, d’une façon ou d’une autre, obligé de prendre l’appât imposé. Il n’en était rien du tout. Que du vent. Les amis contactés à la nouvelle d’un départ en cet endroit, avaient tout de suite lancé : « y a pas maison ». Le Foyer des jeunes filles de Kong, d’après l’écriteau mural, est un don. Il fut inauguré par Monsieur le ministre des Affaires présidentielles, par ailleurs député-maire de la ville, Brahima Ouattara, dit Photocopie.

La sincérité impose de dire les choses telles quelles sont. Kong est une ville magnifique. Tout est en chantier. Elle ressemblera à un oasis en plein désert ou à savanne. Mais à Kong, une préoccupation pour le fonctionnaire qui y arrive, et qui de fait lui donne l’envie de foutre le camp dès qu’il pourra, c’est le coût excessif des loyers, flanqué à la rareté des logements. Même si on dit que « tout ce qui est rare est cher ». Les propriétaires n’hésitent pas à faire la comparaison avec Abidjan. He Allah, Kong, c’est très loin d’Abidjan hein. On se dit que travailler à l’intérieur du pays est une occasion de repli pour mieux sauter, pour faire quelques économies. Erreur d’appréciation pour qui ne s’informe pas mieux et ne vit pas l’expérience. Bouna, Kong, la réalité est commune. Les fonctionnaires en ont marre des caprices de ces propriétaires.

Le Foyer des jeunes filles de Kong reste en attente de ses premières pensionnaires. D’ici là, il est occupé par l’administration de l’école comme bureau, salon et salle de réception… Le bloc dortoir compte 8 salles d’une capacité, d’après le nombre de lits observés, de huit (8) personnes par chambre. Cela fait une potentielle capacité de 62 personnes. C’est déjà une motivation et un bon stimulant pour la scolarisation des jeunes filles.

Les administrateurs du lycée occupent trois (3) salles du bâtiment, à titre de domicile provisoire.  De nombreux protégés du Chef, occupent pour le temps qu’ils souhaitent les autres pièces. Ils vivent comme chez eux. Aux foyers, vous n’avez de sourire et d’accueil convivial que lorsque vous êtes un proche, un protégé de la Chef. Pour le reste, si vous êtes enseignants, votre présence, même pour des raisons professionnelles, est accueillie de avec la froideur. Elle est symptomatique de la qualité médiocre des relations ou tensions entre les administrateurs et le corps enseignant. Tensions résultants d’une volonté inouïe d’abaissement des exécutants.

L’accueil ouvre à la discussion, à la conversation, fixe même le ton de la communication et détermine l’avenir d’une relation. Au Foyer, une salle fut bon gré mal gré mise à la disposition de stagiaires durant l’année scolaire 2015-2016. Cette année les nouveaux enseignants affectés ont eu l’honneur d’y passer 1 semaine. A peine leur a-t-on accordé l’hospitalité, un logis dans une pièce commune, sans grande commodité, juste poser la valise et reposer le corps après le labeur citoyen ; instruction leur a été donné de se chercher un logis. Si cela était si facile, que font encore en ces lieux, ces donneurs d’ordres, ces anciens fonctionnaires qui y vivent en pacha avec leurs nombreux protégés, qui souvent n’ont rien à voir avec la corporation ? Ils profitent d’une gratuité et la refuse à ceux qui sont dans la nécessité. Qui travailleront dans l’attente d’un rappel à la date de venue hypothétique. Ha ville présidentielle ! Ha en-farinade des administrateurs la tour D, 20e étage! Ha « vous serez logés, avec même prime de dépaysement! » Ha les niais, les jeunes. La suite fut simple. Chacun part après une nuit, sans dire au revoir. Gardez vos logis et écoutez Carmen de Stromaé.

Kong et ses contrastes

Paysan revenant du champ (Ph.ABC)

Je découvre une ville trop nonchalante, les petites musiques des rues de Yopougon manquent à l’appel. Devant des vérandas de salon qui donnent directement sur la rue, des grins où le bruit du mouvement du thé règne en maître. Cette boisson exotique, chaude, se consomme pourtant en ce lieu chaud.

Dans les rues bien tracées, bien illuminées, des moutons, des cabris, quelques motards qui abordent les intersections avec classe tandis que les tricycles semblent se faire la course à la recette. Au marché, ce lundi : des aubergines, du maïs, et même du bon attieké. Le marché du lundi est animé. On y trouve tout ce que le monde paysan produit. Légumes, céréales, volailles diverses, poudres de perlimpinpin… Il y a aussi des tas de poissons séchés sur les étables et des cuvettes pleines de vieux pains. On dit pain godio ou pain mort ou le pain invendu, remis sur le marché à moindre coup. Ha café baoulé!

La ville de Kong semble résister à l’insolence de la modernité. Modernité qui a tendance à engloutir l’histoire, à la transformer, à l’installer dans l’oubli définitif. Un juste équilibre semble trouvé entre ancien et nouveau. Cet équilibre apparaît dans l’architecture urbaine. Une mairie stylisée avec des rondeurs de maison en banco, de vieille mosquée historique entourées de préaux et toilettes modernes. Dans la ville des belles villas entre des concessions couvertes de pailles. Greniers sur leurs trépieds en pierre, trous à ordure, les kongois, comme tous les habitants du Nord de la Côte d’Ivoire, sont déjà, historiquement des protecteurs de la nature et des fabricants de compost naturel.

A Kong les coups du logement sont exorbitants. C’est la plaie de la ville. Ces proprios ce sont les coûts que lance les propriétaires. Ils veulent amortir leur investissent en si peut de temps.

Pour une ville située à plus de 600 km de la capitale, le prix de location mensuelle des studios commence à 35.000 Fcfa, on n’hésite pas souvent à dire 50.000Fcfa. Haaaa… Kong, haaaa… ville présidentielle, comment le fonctionnaire lambda dans la souffrance de sa désillusion, peut-il s’offrit ce luxe quand on sait que vivre à l’intérieur, offre l’occasion de faire des économies. Une ami enseignant-chercheur à l’Université PGC de Korhogo ; à propos, me lance 2 jours après mon arrivée ceci : « Comment ça va à Kong ? Tu ne pourras que t’enrichir là-bas ? » Mon frère et collègue Dr. K. Haaa. que sait-il lui, de Kong ? À l’évidence rien.

Ville moderne qui conserve ses habitudes (Ph.ABC)

Maisons faites de briques ordinaires, couvertes de paille, maisons bâties avec des briques de terre aux joints en banco ou le plus souvent avec du ciment, symbole d’un passé riche d’ingéniosité. Kong l’ancien et le moderne se confondent, se conjugue au même temps, dansent la valse au même rythme sans toutes fois donner l’impression que l’un prendra d’ici peu le dessus sur l’autre.

Bienvenue à Kong. Une ville historique, ville présidentielle. Au fils des jours, mes chroniques sur Kong, vous donneront envie d’y faire un saut, tour.


Législatives 2016, entre transhumance politique et migration stratégique : d’Abobo à Cocody

Affiche de Campagne ABL à Cocody (Ph.ABC)

NB : Ceci est une lettre d’opinion – rien de plus – écrite dans un Café-Woyo, à Abobo. Les noms de lieux et personnes sont imaginaires et relèvent de la pure fiction. Toutes ressemblances ou allusions ne sont que purement accidentelles. Rien de plus.

Dans quelques jours, les campagnes pour les législatives seront ouvertes. La ministre et député d’Abobo, A. Bamba L. est candidate RHDP, à Cocody. On l’a appris tous officiellement, même si de nombreux signes, l’indiquaient clairement : son rôle de coordinatrice RHDP durant les dernières élections présidentielles à Cocody, puis l’opération de balayage. Facebook, a montré une candidate initiant la même action en France, les jours qui ont suivi, les politiciens ivoiriens, ont fait un copier-coller, « sauvage » l’action, sans innovation. Ha droit d’auteur hein !

Le temps des campagnes s’annonce. Des gestes insolites et inhabituels s’observent chez nos politiciens. Tantôt celui-ci se rapproche des populations, tantôt celui là va faire des dons ou fait semblant d’aider les vielles personnes à traverser la route. Chacun y vas de son imagination. Les photographes accompagnent l’action et les réseaux sociaux sont inondés de photos réalisées par des metteurs en scène spécialisés en communication politique. Ce métier, n’est point pour les amateurs.

Dans ce branle bas, on a pu observer certains mouvements. Des dissensions, des éjections du Gouvernement au niveau des députés et hommes de pouvoir d’Abidjan. Notre honorable, ministre et porte-parole adjoint du Gouvernement, A-Bamba Lamine. D’Abobo le quartier pôtôpôtô, elle a atterri à Cocody, le quartier des chocos.

Transhumance politique ou migration stratégique ? Qu’est ce qui peut pousser un élu à abandonner sa zone pour une autre ? Qu’est ce qui accroche tant nos ministres, qui cumulent déjà plusieurs fonctions, au statut de député, sachant bien que ministre de la République, ils ne siègeront jamais à l’Assemblée nationale ? Il faut donc lui faire une lettre, pour lui exprimer notre regret de la voir partir, et de l’observer nous abandonner. Nous les abobolais 100%, les inconditionnelles du ADO ou rien. Nous autres les sacrificateurs oubliés. Mais comme on le dit, allons seulement, ça va aller

Surement, la salissure de la commune, les eaux salles ruisselantes de Bocabo, Marley, Derrière Rail, Château, Plaque, Gros pneu, Carrefour Bakary, carrefour Lo (le) Gros… sont-elles devenues si répugnantes que notre honorable a préféré quitter la masse pour espérer être l’honorable – au soir des futures échéances législatives – des gens raffinés, aux voitures luxueuses, aux maisons cossues, les gens d’en haut, du quartier présidentiel ? Je fais allusion à ceux, qui au moment des jours chauds d’Abidjan, avaient les moyens de faire sortir par  avion, ou n’importe quel moyen, les leurs, ceux qui leurs sont chers.

Qu’avez-vous fait de si mal, Abobolais, pour qu’une telle migration, fusse-t-elle justifiée, s’opère? A Abobo des jeunes ont défié, chars ravitailleurs, l’invisible commando, ils ont inquiété de téméraires soldats et lanceurs à distance, de roquettes dans les marchés. Abobo, le territoire à pacifier, a résisté à toutes les armes. Toutes les tentatives macabres ont été vaines.

Opération de nettoyage à Cocody (Ph.DR Fancebook)

Le peuple dans ses larmes, a vu l’espoir dans votre sourire. Vous, la porte-parole. L’élégante, Maitresse des barreaux de l’hexagone devenue Lamine d’un jour à l’autre.

Lamine : Un nom de chez eux, qui se confond avec des sonorités qu’on entend à la Casse, au Rond Point, à la Gare, à Samanké, quand le furieux maitre du volant des gbakas, hèle son lent apprenti. Lamine, un nom si familier et si proche de ceux des habitants de ces quartiers, qui n’ont point hésité a se mobiliser au lendemain de l’accession de AO au pouvoir et qui ont cru vous avoir,  pour leur défense.

Vous voilà ministre. Puis porte-parole du Gouvernement. Mais aussi député d’Abobo. Les nouveaux habits et les bons parfums, ne vous autorisent-t-ils plus à salir vos talons dans les rues boueuses d’Abobo ?

Le non ne serait point l’idéale réponse. Sans dire pourquoi au citoyen lambda, vous êtes partie, à la conquête du quartier des chocos, de votre nouveau lieu d’habitation, défier Yasmina O, fille du père.

Député d’Abobo, vous n’y avez surement jamais pris un déjeuner. D’ailleurs aucun restaurant de cette commune ne pourrait être à la hauteur de vos nouvelles responsabilités républicaines. Le protocole, malgré votre bonne volonté ne le permettra jamais.

C’est surement une stratégie du parti qui vous oblige à relever ce nouveau défi. Mais pourquoi vous, toujours vous et non jamais d’autres ? L’argument selon lequel un ministre est une garantie de mobilisation, en l’espèce ne pourrait tenir. Mais bon, le parti en a décidé. C’est la volonté du Prado. Qu’elle soit donc faite. Elle l’est déjà en acte. Elle montre aussi que tous les régimes qui se sont succédés, l’en-farinade est le trait commun.

Le fait qu’un élu change de circonscription d’une législature à une autre, peut être interprété et traduit non seulement comme l’expression de sa mauvaise fois, mais aussi du mépris pour le peuple qui a porté sa confiance en lui, et pour parler comme chez nous, c’est foutaise même. En politique, même s’il y a l’intérêt qui prime, le politicien doit souvent se montrer digne. Un « je suis parti, mais je n’oublie pas mes origines » placé à souhait dans des médias est déjà une signe de manque d’égard. Comment celui qui ne lit pas de journal pourrait le comprendre ? Mais bon, c’est aussi cela, les enseignements de l’ivoirien nouveau.

Faire donc la plaisante ici et là relève de la singerie politique symptomatique d’une crise morale de l’individu, qui ne veut que ce qu’il veut, peu importe ce que les autres vont ressentir.

Va d’Abobo à Cocody. Nous seront d’ailleurs voisins. Fille de chez nous. Nous conjuguerons Lamine au passé : elle fut, elle a été, elle était… Mais aujourd’hui, elle est député de Cocody. Que c’est beau cette fin.


Référendum 2016 en Côte d’Ivoire, le NON pouvait l’emporter si…

Bulletin du OUI rapporté par un citoyen (Ph.ED)
Bulletin du OUI rapporté par un citoyen (Ph.ED)

Enfin, Youssouf Bakayoko, Président de la CEI, a proclamé au peuple ivoirien, les résultats provisoires du Référendum 2016. Nombreux appelés aux urnes, pour multiples raisons, pour peu de réactions. Seulement 42,42% de taux de participation. Mais le OUI a damé le pion avec avec 93,42% sur le NON qui ‘en sort avec un 6%. La 3e République est là. Il faut l’assumer, non moins sans bilan.

Un bilan qui sera acclamé dans les rangs du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), la coalition au pouvoir, parce que le OUI arrive en tête avec 93,42% contre 6, 58% pour le NON. Le président Alassane Ouattara (ADO) ne devrait pas être surpris, lui qui avait souhaité un score de 96%. Les membres de la coalition du Front du Non aussi devraient se réjouir, car avec un tel taux de participation, ADO devra retenir, que même seul, il reste incapable de mobiliser la moitié des 6 millions d’électeurs ivoiriens. Un score, à tout le moins, qui devrait l’interpeller, en espérant qu’a une de ses nouvelles apparitions, il ne déclare sa surprise, comme à ses habitudes, lorsque le pays traverse des moments critiques.

Flashback sur la journée du 30 octobre…

Abidjan, le 30 octobre 2016, jour du référendum très attendu fut un jour calme, ordinaire. Les ivoiriens de la capitale, tout comme ceux de certaines villes de l’intérieur du pays comme Sogon, Dabou, Grand-Lahou et San-Pédro, ne semblaient pas se précipiter vers les lieux de vote. Pourtant l’enjeu, en valait d’une certaine manière, la peine pour deux raisons : D’un, parce que voter un acte citoyen et qu’il s’agissait de se prononcer démocratiquement sur la nouvelle loi fondamentale, qui inaugurera l’ère de la 3e République et qui engagera l’avenir et le destin de tous les ivoiriens peu importe l’obédience politique. Et de deux, parce qu’il y a eu au moins 15 milliards de Francs CFA, d’investissement dans cette affaire. 15 milliards. La somme résonne. Elle a été puisée dans les fonds du contribuable ivoirien. Alors chacun devrait aller voter. Malheureusement, les ivoiriens, pour une grande part ne l’ont pas compris ainsi. Il fallait déserter, « pour montrer aux hommes du pouvoir, qu’ils ne sont pas les seuls intelligents et qu’ils devraient aussi prendre la politesse, de prendre en compte, les préoccupations et avis du peuple. » m’a confié un ami, irréductible. Si les ivoiriens ne se sont pas bousculés pour aller accomplir leur devoir citoyen, ce référendum à le mérite d’avoir réunis les anciens compagnons de Laurent Gbagbo.

Le Front les frères ennemis réunis pour/par la circonstance…

Unis nous sommes forts. Divisés, nous sommes faibles. Forts surement, ils ne l’étaient tous pas dans leurs micro partis politiques invisibles qu’en des moments d’élections, nées de la dislocation des anciens camarades du Front Populaire Ivoirien (FPI). Le FPI est fragilisé par une querelle intestine de succession et de vision entre un Aboudramane Sangaré et un Affi Nguessan. Le parti de Daniel Boni-Clavrerie, transfuge du PDCI, est inconnu tout comme celui du pharmacien Bamba Morifere (dont les deux enfants trônent au pouvoir : l’un à la CEI et l’autre ministre de la République selon la rumeur). Enfin LIDER de Mamadou Koulibaly, ancien président de l’Assemblée nationale, sous l’ère Gbagbo, semble, ne plus avoir de membres.

Jamais en Côte d’Ivoire, un projet de reforme constitutionnel, n’a fait couler autant d’encres, de sueurs, de salives et peu de sang. Jamais une question de référendum, n’a si captivé, réunie les opposants idéologiques, les divorcés politiques etc. que celle introduite par le clan Ouattara et la coalition RHDP.

Le référendum leur a donc donné l’occasion de s’unir, afin d’espérer avoir une voix qui porte. Mais dans ce pays, pour qu’une voix porte, il faut avoir les moyens humains et financiers. On ne peut pas douter qu’ils soient incapables de réunir la première condition, mais la seconde, reste une condition difficile. Car ils ne sont plus au pouvoir, pour puiser dans les caisses de l’Etat. Qui à la pouvoir, à les hommes.

Ils se sont donc mis ensemble, pour inviter au NON, inciter à la chienlit, susciter le boycott.

Entre autre argument du Front du Refus, le processus de rédaction du projet fut exclusif. Pourtant, le fait que Ouraga Obou, éminent enseignant de droit, proche du FPI, celui qui eu à présider, le groupe de travail de la constitution de 2000, n’est-il pas un signe suffisant, d’inclusion ? Cette présence d’un tel, homme, commandité par Alassane Ouattara, ne peut-elle pas être interprété, comme une volonté du Président de la République, d’exploiter toutes les compétences ivoiriennes fussent-elles d’un proche du Clan de Gbagbo, comme Ouraga Obou ? Pour les membres du Front du Non, répondre par un OUI, serait faire preuve de mauvaise foi. Mais c’est aussi cela la politique.

Aussi, que le projet de Constitution, a été écrit par un cercle de 10 juristes commandités par Alassane Ouattara et voté par une Assemblée nationale acquise à sa cause, au mépris des amendements fait par des députés et aussi rejetés parce que, tout simplement, Alassane Ouattara et le sphinx de Daoukro, Henri Konan Bédié – toujours ruminant sa déchéance – n’entendaient pas modifier quoi que ce soit au texte, est une attitude anti-démocratique.

Enfin, une autre raison, comme on a pu l’entendre dire, c’est que Alassane Ouattara et son groupe, voudraient s’accaparer éternellement le pouvoir, en créant des Institutions budgétivores (Un Senat), en ayant la possibilité de modifier à souhait les textes fondamentaux sans consulter le peuple, et en vendant le pays aux étrangers…

Chacun des arguments du Front du Non a un sens dans une certaine logique, qui ne semble pas être en adéquation, avec celle des porteurs du Projet qui ont remplis Abidjan par des pompeux et souvent risibles slogans : OUI POUR LA PAIX (Donc y a pas de paix ?), OUI POUR LA COHESION (Donc on n’est pas unis ?) OUI POUR LA MODERNITE (Donc on est encore à l’ère triviale), OUI AU DEVELOPPEMENT (Bon au moins on va sortir de PPTE), OUI A LA RECONCILIATION (Vous allez faire Gbagbo va dire Nian Nian, vous n’avez réconcilié que les houphouetistes comme Fôlôgo, sauf  KKB, Yasmina Ouegnin, Banny…), OUI POUR L’EMPLOI (heuu…Et vos 2 millions d’emplois fictifs là ?)… Des OUI pour blaguer les gens encore…ou non.

Pour l’un ou l’autre des arguments du Front du NON, l’ancienne majorité présidentielle fragmentée, s’est réunifiée comme dans Koh-lanta. Mamadou Koulibaly – qui a refusé l’invitation des blogueurs à débat, parce que ceux-ci n’avaient pas mis sur le visuel son thème – s’est même vu inviter à revenir au FPI par un Affi Nguessan se tenant aux cotés d’un Aboudramane Sangaré. On a aussi vu le retour d’un Bamba Moriféré et d’une Daniel Boni Claverie qui a donné de sa plus belle voix sur les antennes de radios.

« Tous aux Urnes pour un scrutin apaisé et transparent »pour rien…

Un élécteur et le OUI populaire (Ph.Fb Abobo24)
Un élécteur et le OUI populaire (Ph.Fb Abobo24)

 Un slogan, parmi tant d’autres, placardés sur des nombreux murs et panneaux en Côte d’Ivoire. Dans les faits, ce Slogan, n’a pas connus de succès. Si le scrutin, on peu le dire, était apaisé, sauf dans quelques points chauds, on ne pourrait pas, dire que les ivoiriens en ont fait une priorité. La majorité est restée indifférente à l’appel du devoir civique.

Un ami, inscrit à Adjamé, au centre Jean Delafosse, me disait le matin du dimanche « ça fait rire quoi, nous sommes là, pas plus de 0 personnes dans la cours. On nous fait savoir qu’il n’y a pas d’enveloppes pour mettre les bulletins. » Nous étions aux environs de 9h40. A 18h, je reçois un texto d’un ami, président de bureau de vote à San-Pédro : « dans le BV où je suis président, 443 inscrits, 23 votes toute la journée. » A 20h, un autre me relatait ceci : « A l’école plateau de Port-Bouet 2, où j’ai voté vers 11h, il n’y avait pas d’enveloppe. Moi j’ai plié mon bulletin, et je l’ai jeté dedans. Car avec la prédominance des couleurs, impossible de rendre secret son vote ».

Les gens ont fait certes l’indifférent, mais à propos de la transparence, mon passage à mon bureau de vote à Grand-Lahou, m’a donné de faire quatre constats :

  • l’Etat ivoirien, aurait pour faire des économies, en réduisant les dimensions du papier utilisé, surtout que le pays vient d’adopter un des textes des Accords de Paris.
  • le bulletin unique aurait donné un grand crédit à ce scrutin, pour lequel les observateurs ne se sont pas du tout bousculés.
  • les politiciens ivoiriens doivent comprendre que remplir 1000 stades, mobiliser 1000 chefs de villages ou royaumes, envoyer 1000 ministres en mission dans leurs régions, ne sert à rien, si les gens ne savent pas le pourquoi et le quoi.
  • Enfin la jeunesse ne devrait pas se laisser prendre au jeu sacrificiel des politiciens, en faisant du vandalisme, une activité héroïque. Avec les réseaux sociaux, il est désormais facile d’identifier n’importe quel imbécile, qui pense que détruire un bureau de vote est un acte de prouesse.

La politique de la chaise vide est une stratégie, avec trop de limites

« Gros cœur mange pas du riz chaud ». Si les partisans du NON avaient répondu, à l’appel citoyen en allant voter simplement NON, le nombre de bulletin rouge ou nul, auraient fait réduire et/ou basculer les résultats et le souhait d’un score de 96% formulé par ADO. Malheureusement, de nombreux ivoiriens ont adoptés la posture de l’amoureux souffrant de goumin-goumin. Faire comme si on n’est plus intéressé, mais toujours tendre les oreilles, en espérant le miracle. Seuls des hommes exceptionnels envoyés par la Providence, accomplissent des miracles. Ceux qui sont restés chez eux, dans le confort d’un meuble, se tortillant l’esprit en comptant sur la politique du fauteuil vide, ou les résultats de casses et violences commandités, ont donné toutes les chances au OUI de gagner par forfait. Le RDR en a déjà tirer les leçons, d’une bêtise historique en 2000. Pour dire NON, on pouvait massivement, aller voter NON ou BLANC et s’abstenir de casser ou faire casser. Les résultats auraient été peut-être différents que ceux provisoires, proclamés, hier par la CEI. Mais la démocratie aussi exige le respect du choix de chacun. Respectons donc leur position.

La 3e République est là. Assumons, en attendant la confirmation du Conseil constitutionnel.


Actualité de l’école ivoirienne: « les 5 jours de cours dans le primaire » : regards différés

L'intérieure d'une école primaire à Yopougon, Abidjan Ph.ABC
L’intérieure d’une école primaire à Yopougon, Abidjan Ph.ABC

La rentrée scolaire 2016-2017 est animée par une reforme brutale qui oppose Ministre et Syndicat. des anciens alliés que se trouvent au bord de la rupture. l’enjeu est commun: une école de qualité où chacun y trouve son parti. Malheureusement les façons de dire et de faire autour de la reforme COURS LES MERCREDI, présente le visage d’une école ivoirienne déjà dans le gouffre. Au nombres des multiples communications, nous avons choisis quelques-unes. dans ce billet, le regard de deux philosophes. Dégustons.

Texte choisi N°1: EPP LAGAZE, EPP GROBIASSOUME1 : quand l’amour devient haine à Abidjan comme à Hollywood

Comoé Mesmin n’a peut-être rien en commun avec Brad Pitt. Pas plus que Kandia Camara avec Angelina Jolie. Pourtant les deux catégories de personnes partagent selon les référents qui renvoient à leurs milieux respectifs, une passion…une même passion: servir l’ordre de commandement qu’est l’éducation et la culture…

En vérité, l’éducation et la culture, contrairement à ce que nous disent les homélies classiques, ne sont toutes les deux que des vecteurs bien encadrés de l’ordre de commandement du système nouveau qui gouverne notre monde…Mais bon.

De l’éducation nationale à Hollywood, il n’y a qu’un pas…C’est simple: l’amour qui se mue en haine n’est que le résultat d’un scénario dont la mise en scène requiert l’engagement d’acteurs conscients de leur rôle.

Le MIDD du même Mesmin à un moment où l’Etat pouvait user de son droit régalien à réquisitionner le corps enseignant à l’effet d’assurer à l’écolier ivoirien un enseignement minimum, fit imprimer un tee-shirt de combat comme on en a tous porté à un moment donné de notre parcours. Au dos de ce tee-shirt l’on pouvait lire ceci: GBAGBO, « si le 30 Avril il n’y a rien, y a rien »…

Ce message ponctuel aux allures de subversion fut applaudi à la Rue Lepic, à Daoukro et à Koukourandoumi comme pour se soulager de la souffrance d’un Gbagbo à la fois trop occupé à rassembler les recettes de la moitié du pays pour faire vivre TOUT le pays et à répondre aux exigences des nombreux accords politiques dont l’aiguillon ne se révélera finalement qu’à Libreville. A cette époque-là, COMOE et KANDIA, comme Brad Pitt et Angelina Jolie, c’était le grand amour, du vrai Art, de la vraie lutte, bref du syndicalisme vrai…

Mais de l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas. Et le scénariste n’effacera pas de la bande toute séquence de sauvagerie non prévue mais dont l’effet subliminal participe de la rigidité du suspens.

A Lagazé et à Grobiassoumé1, nous partîmes aux cours selon que les pères fondateurs et les générations intermédiaires voulurent faire ressortir le profil de l’élève modèle.

Ainsi pour nous c’était : Lundi, Mardi Mercredi vendredi puis samedi-demi-journée.

Puis ce fut : Lundi, mardi Jeudi vendredi.

Mais comme certains ont décidé de ne plus faire confiance aux EPP Lagazé et EPP Grobiassoumé1 en envoyant leurs enfants aux écoles spéciales des enfants de cadres bien payés – ESECPP, ils ont décidé d’instaurer la sauvagerie dans nos EPP….

Mais croyez-moi, si Angelina Jolie a décidé de ne pas confier la garde des enfants à Brad Pitt pour des raisons qu’elle seule connait et que vous et moi ignorons encore, nous n’allons pas confier la garde de nos enfants ni à Kandia Camara ni à Mesmin Comoé mais au Dr Alassane Ouattara pour qu’il les soigne lui-même de la sauvagerie que nos deux amoureux auront instauré dans le système EPP….

VIVE l’amour parce que le divorce est possible.

Avec la permission de Dr Deto Justin, jeune chercheur lucide


Texte choisi N°2: Actualité de l’école ivoirienne: « les 5 jours de cours dans le primaire » : regard du philosophe

Cette décision du gouvernement d’améliorer le niveau des élèves du primaire ne me surprend guère. En janvier déjà la direction de l’évaluation, de suivie des programmes scolaire avait affirmé que près de 85 pourcent des enfants quittaient le CP sans savoir lire. Ce qui veut dire que presque tous les élèves du CE1 sont incapables d’apprendre une leçon de grammaire, d’orthographe, de géographie, etc.

Ce qui me surprend, c’est qu’au moins 80 pour-cent des enfants du CM2 sont admis à l’entrée en sixième. Est ce à dire que le miracle a été fait dans les classes intermédiaires (CE1, CE2, CM1)? Chers internautes, il y a anguille sous roche…. mais bref revenons à nos 5 jours imposés à nos chers enfants et maîtres. En effet, les raisons avancées par nos autorités sont certes pertinentes mais, pour moi des insuffisances demeurent toujours.

1ère raison: Madame le ministre, que j’apprécie bien d’ailleurs, soutient que partout ailleurs (dans plusieurs pays) cela se fait. Mais moi je lui rétorque que les réalités culturelles et ou sociologiques n’étant pas les mêmes dans tous les Etats, cet argument ne fait pas office d’autorité. On peut avoir 3 jours d’apprentissage et devenir meilleur comme l’on peut passer 7 jours à apprendre en vain…. le problème n’est pas forcement là.

2ème raison: Le français n’étant pas une langue naturelle de l’ivoirien, il est clair que dans l’emploi du temps servi aux élèves il faut beaucoup d’heures…..C’est vrai! Mais je pense aussi qu’en Côte d’Ivoire si l’on veut que tous les enfants, en particulier ceux des zones rurales, sachent lire le français il faut non seulement rendre l’éducation préscolaire obligatoire mais aussi rendre les parents eux mêmes les premiers responsables du travail de leurs enfants. Aujourd’hui un maître présent dans un village n’a plus la même autorité que l’avait l’instituteur des années 60-70 (allons jusqu’aux années 95) (sic). Il faut simplement que nous assistons aux conséquences de la dévalorisation de l’autorité. Les enfants pour beaucoup sont à l’image de leurs parents qui les encourage à l’amour du travail médiocre et facile« Au CM2, on fera tout pour que tu avances mon petit….sois tranquille n’écoute pas le maître, il n’est rien! »

3ème raison: Une éducation d’excellence. Cet idéal doit-il reposer sur le maître seul? Non! Arrêtons d’exporter les méthodes d’enseignement avec leurs avantages de véhicules de types 4X4 et consort, réfléchissons nous mêmes à des types d’enseignement plus adaptés à la société ivoirienne. Je ne crois pas qu’au Canada ou en France le parent qui envoie son enfant à l’école ne sache ni lire ni écrire. Ici dans les zones rurales et même urbaines l’analphabétisme est endémique.

Je termine pour dire à tous ces chefs d’établissement, ces inspecteur d’écoles, ces directeurs départementaux et régionaux d’arrêter de modifier la réalité de l’école dans leur zone au profit d’une promotion qui tue tout simplement les enfants ivoiriens. Comment pouvez-vous concevoir qu’un inspecteur ou proviseur demandent à ses instituteurs ou professeurs de modifier les moyennes, comment pouvez vous comprendre qu’au BEPC, un président de centre (proviseur) demande à certains surveillants d’aider les enfants parce qu’il veut être le premier de sa DREN? Messieurs ça suffit…..allons maintenant à l’Ivoirien nouveau.

Tel est mon plaidoyer pour une véritable éducation d’excellence pourvoyeuse d’ivoiriens nouveaux. Merci!

Avec la permission de l’excellent Prof. Certifié N’da Simon Kouassi, Dr en psychanalyse  profond dans une ENS-Abidjan en souffrance de bons dirigeants.

 


« L’Afrique a un incroyable talent », une nouvelle émission de télévision vise l’Afrique francophone

"Credo de l'émission" (Ph.ABC)
« Credo de l’émission » (Ph.ABC)

NESTLÉ et ses partenaires sont allés chercher les pépites talentueuses dans toutes les contrées de l’Afrique francophone dans le cadre de l’émission L’Afrique a un incroyable Talent (version francophone de Go Talent) dont la diffusion est programmée mi-octobre 2016 sur six chaines principales dans les pays francophones d’Afrique Centrale et de l’Ouest, partenaires de l’émission.

Vendredi, le 16 septembre, dans un hôtel de la place, les organisateurs, partenaires, animateurs et membres du jury de l’émission étaient présents pour une présentation du projet afin de donner un avant goût de ce qui attend les téléspectateurs à partir du 14 octobre.

L’Afrique a un incroyable talent  et quoi d’autre ?

L’Afrique a un incroyable talent est une émission qui sonne comme un énoncé de philosophie analytique. Une affirmation, à la fois titre d’une émission de découverte, de mise à l’épreuve et de détections des talents des jeunes francophones – professionnels ou non – venues de tous les horizons du continent dans divers arts : danse, chant, conte, comédie, jongle…

Selon Mauricio Alarcon, Country Manager de Nestlé Atlantic Cluster, l’émission vise à «…encourager les Africains, notamment les jeunes, à croire en leur potentiel, à participer à ce qu’ils ont toujours eu envie de faire ou d’essayer. »

Pour les artistes candidats, l’émission consistera à se produire devant un jury composé de trois super talents africains. Sur les 5000 artistes auditionnés, 400 jeunes ont été retenus pour 160 places en demi-finales. Enfin, parmi 12 talents finalistes, 3 ont été primés et le lauréat du jury a remporté 10 millions de Fcfa. Le programme prévoit, lors du  lancement de la finale télévisée, l’ouverture d’un vote en ligne pour permettre au public de choisir son lauréat. Ce dernier remportera la somme de 5 millions de Fcfa.

Il faut noter que l’émission ne prévoit aucun suivi des talents mis en évidence. Il y a cependant un projet d’engagement – non encore certain–  pour accompagner ces derniers en les présentant à des spécialistes qui pourraient les aider à faire une carrière professionnelle.

Le jury : trois supers talents africains pour détecter des jeunes talents

Les jeunes talents ont été soumis à l’évaluation et aux choix de la chanteuse béninoise lauréate des Grammy awards Angélique Kidjo, du chanteur-auteur-compositeur et producteur Fally Ipupa ainsi que de la vedette de télévision et actrice ivoirienne d’origine Claudia Tagbo.

Les 3 membres du Jury de l'émission encadrés par les partenaires (Ph ABC)
Les 3 membres du Jury de l’émission encadrés par les partenaires (Ph ABC)

Les animateurs : un duo ivoiro-burkinabé, cousin par voisinage

Konnie, l’animatrice ivoirienne et Daouda (Daou), animateur culturel burkinabé, constitue la « paire » désignée pour animer l’émission.

Daouda en face et konnie de dos, le DUO d'animateurs (Ph.ABC)
Daouda en face et konnie de dos, le DUO d’animateurs (Ph.ABC)

 

Nouveau concept à découvrir made in Fally Ipupa

TOKOSS, un néologisme fabriqué que Fally aurait érigé en tic durant tout le tournage. Interrogé l’artiste s’explique : « Kitoko, c’est du lingala. Quand ont est séduit par quelque choses, on dit « kitoko », « trop kitoko » ;  TOKOSS, c’est pareille, et c’est made in Fally.» Avec tous les droits bien sûr.

Dix semaines de spectacle vous attendent. Soyons prêts…