A.B. Ladji Coulibaly

Abidjan sous l’angle de la couleur de ses taxis communaux

Dans 3 jours, Abidjan sera la capitale de la Francophonie. 4000 athlètes, 700 journalistes etc sont attendus pour les 8e Jeux de la Francophonie qui s’y dérouleront.

 Au delà des remous sociopolitiques de ces derniers temps comme le décrit le blogueur Georges Kouamé, les organisateurs et l’Etat de Côte d’Ivoire veulent offrir aux ivoiriens et aux invités, les plus beaux jeux de l’histoire. La ville est déjà pavoisée de drapeaux aux couleurs chatoyantes des pays participants. Aux points chauds des ballons annoncent les futures fêtes : Rond point Akawaba à Port-Bouet, Carrefour St Jean à Cocody, enceinte de l’Hôtel du District au Plateau.

Abidjan, Commune de Cocody, une rue aux couleurs des Jeux (Ph.ABC)

Mouvementée, la ville le sera durant ces 10 jours de partages de l’esprit francophone, d’enrichissement de la diversité des autres. Le flux des participants s’observent déjà aux différentes. De tous les Horions, les athlètes de plus de 84 Etats et gouvernements membres de l’OIF, sont déjà en marche vers Abidjan ou à ses portes.

Dans ces mouvements de masse d’hommes, de femmes, de jeunes, il est essentiel de connaitre les bons endroits en quelques points. Sonia Lagozi a sorti la boussole pour indiquer où. Il faut certes connaitre ses lieux, mais aussi savoir comment s’y rendre.

Pour ceux qui ont déjà visité la capitale économique ivoirienne, qui compte 10 communes savent que la diversité des moyens de transport et du tarifs des itinéraires varient selon les communes, le type de véhicules, la distance à parcourir, la capacité de négocier, la moralité du chauffeur.

A Abidjan, on se déplace facilement, et à tous les prix. Il y a les Bus de la SOTRA, les Gbakas, les Taxi-clandestins, les taxis VIP, les Taxi compteurs, mais aussi et surtout les Woro-Woro ou Waren.

Les clients, comme les prestataires s’en sortent toujours satisfaits. Tout le monde peut parler français, et les automobilistes connaissent presque tous les endroits. Dans cette diversité des moyens de transport qui s’offrent aux usagers visiteurs, les Wôrô-Wôrô. Wôrô-Wôrô  signifie littéralement en Dioula (deuxième langue après le Français), Six-Six ou 30Francs-30Francs. Les interprétations de cette dénomination sont nombreuses.

Les Wôrô-Wôrô sont les taxis communaux. Ils assurent le déplacement de proximité. Ils ne sortent pas du périmètre de leur commune sauf à quelques exceptions. Leurs tarifs varient entre 100 Fcfa et 500 selon la distance et la commune. Leurs conducteurs manipulent le volant, comme tout bon conducteur de Formule 1. Ils peuvent démarrer à 100 à l’heure, écouter la musique, souvent la cigarette en main, klaxonner, injurier, faire la monnaie, et s’arrêter brusquement quelques soit la vitesse pour récupérer un client. C’est un combat contre le temps et une course pour avoir la recette.

A Abidjan chaque commune à sa couleurs de Wôrô-Wôrô. Les couleurs Jaune, verte, Bleue sont dominantes, mais les couleurs distingues les Wôrô-Wôrô des autres vehicules de transport.

Trois couleurs dominent. Justes des bandes Bleues, Marons, Blanches les distinguent. Ainsi nous avons : Les jaunes (Port-Bouet, Cocody et Abobo), Les verts (Adjamé, Attiecoubé, Treichville, Koumassi), Les Bleus : Marcory, Yopougon et une partie d’Attiecoubé).

Dans les détails, nous avons  selon les communes, les couleurs suivantes :

  • Port-Bouet : Le Jaune est la couleur. Une bande bleue ceint le véhicule. La proximité du Quartier Abattoir d’avec la commune de Koumassi autorise d’autres Waren de la commune voisin à faire un itinéraire qui part du Grand-March de Koumassi aux environs du Centre Pilote de Port-Bouet.
Taxi communal de Port Bouet (Ph.ABC)
  • Dans la commune du Maire NDOLI Raymond, les Waren sont peints en Vert. Mais on y trouve souvent et à cause de la proximité des Waren, Bleus foncés de Marcory et Jaunes de Port-Bouet.
  • Marcory et Treichville; difficile de les manquer. Ils ont la couleur Bleu foncée avec un ou deux traits Marron. Ces mêmes taxis desservent la commune voisine, Treichville en passant par le marche de Belle-ville. Ils suivent une ligne droite jusqu’a environ de la Gare de Bassam.
Taxi de Marcory ceux de la commune de Yopougon sont identiques. Seule la bande blanche les distingue. (Ph.ABC)

De l’autre coté des ponts, nous avons les communes du Plateau, d’Adjamé, d’Attiecoubé, de Yopougon, de Binger-ville et d’Abobo.

— Le Plateau, commune centrale, n’a pas de Woro-Woro en tant que tel. Mais on y trouve de nombreuses gares de Taxis-clando, qui mènent une concurrence illégales v dure aux Taxis-compteurs.

— A Abobo, tout comme à Cocody les tendances sont au Jaunes. Nous avons respectivement le Beige avec deux bandes marron et le Jaune pour l’une et l’autre commune.

–Les communes voisines d’Adjamé et d’Attiecoubé partage la couleur verte.

 — Yopougon, le Bleu ciel marque de ces vehicules de transport en Commun. Il parcoure la commune d’un bout à l’autre. Ceux qui sont du coté des Toits rouge ont une permission d’arriver à Locodoro, ce village qui fait parti de la Commune d’Attiécoubé.

— Enfin Bingerville, deuxième capitale patres Grand-Bassam. Les Taxis sont rouges. On les confond souvent avec les Taxi-compteur ou (Les Tomates) mais les usagers savent distinguer un Woro-Woro d’un Taxi compteur à l’allure et à l’aspect.

 Maintenant que vous connaissez notre ville à travers les couleurs de ses taxis, il vous reste à les expérimenter. Cela reste une autre aventure.


Air Côte d’Ivoire, votre plus beau voyage, doit rester le voyageur

Une escale A Abidjan. Aearoport FHB (Ph.ABC)

Ce billet est un récit d’une partie de mon voyage du Poro au Dahomey.

 Mon tribuniste a toujours fait de moi un défenseur de l’image de notre Compagnie Nationale aux dépends des remarques et critiques de mes amis et collègues d’aventure du programme Connexion Citoyennes porté par le Groupe CFI Medias et Coopérations. Je m’enorgueillis de dire que notre flotte rafistolée compte 10 avions dont 4 Bombardier Q400 de dernières générations et que bientôt, le 11 flambant neuf sortira des fabriques de AirBUS de Toulouse. A ma connaissance aucun pays francophone d’Afrique subsaharienne n’a autant d’avions. Mes amis Boursier Tchibinda, un jeune activiste gabonais, Sally Billy Sow, mondoblogueurs guinéen, Awanabi Idrissou du Benin, Edeh Dona du Togo n’ont jamais compris mon amour pour cette compagnie qui leur avait foutu la frousse au moins une fois, leur avais fait perdre une affaire importante une autre fois pour des raisons de retard.

Ils mettent sous le compte de la raillerie l’amour propre, le patriotisme aveugle que tout ivoirien manifeste. Mais bon, chacun son expérience. La mienne je l’ai vécu plus d’une fois, sans me plaindre. Il n’y avait pas de raisons. Mais voila mon moment de calvaire à fini par arriver. J’ai compris qu’Air Côte d’Ivoire peut vous faire tout perdre sans jamais envisager la simple excuse. J’ai compris qu’Air Côte d’Ivoire, une fois le billet émis, l’argent encaissé, adopte l’attitude de l’Apprenti Gbaka. Pas toujours, mais quand cela arrive, cela se constate, tant dans le discours que dans le geste. Dans la matrice de Air Côte d’Ivoire, prévenir, s’excuser, ou réparer n’existent pas.

 De Korhogo à Cotonou : entre félicitations et ire

 Le sort, me conduit, depuis quelques temps à prendre mon départ dans la charmant Aéroport de la capitale du Poro. L’oiseau volant y arrive à l’heure avec majesté. Vendredi top départ pour Korhogo. Ce vendredi 7 juillet, un moment d’inattention me ferait rater le vol. La clémence des Agents de Korhogo a prévalu. 45 minutes après, A Abidjan, je narguais mon ami Suy Kahofi pour ses mésaventures ses critiques virulentes à l’endroit de la Compagnie au couleur de la nation. Il m’a conseillé la prudence. Chaque individu ayant son aura. Mais voila, qu’il m’avait passé ses mots.

Vol pour Cotonou en retard et à la clé un malheureux sandwich servi. Mon ventre n’ayant pu supporter cet affront, de gens qui le maintiennent entre 19h et 22 h, c’est-à-dire l’heure du diner, pour venir lui servir un repas de soldat en posture de sniper dans un désert.

Et Suy Kahofi de rétorquer « jeune frère,… Attalakou matin, gatelakou le soir ». Une amie, se sentent peut-être touché a pris sur elle de m’expliquer comment les choses se passait en matière de nourriture bord. Et qu’il a eu un retard qu’il faut comprendre. J’étais dans la posture de l’abréaction. J’ai accepté le retard, mais ma navette avait presque foutu le camp. Heureusement que j’avais Boursier Tchibinda, qui m’attendait pour assumer une autre dépense.

Les mots biens choisis pouvant panser les douleurs mêmes atroces, j’avais pris sur moi de montrer dans le ciel depuis les plages de Cotonou, tous nos avions qui fièrement montaient régulièrement et de demander aux autres railleurs de montrer ceux qui portaient leurs couleurs. On s’est mêmes amuser à photographier…Ca c’était le départ.

Un retour dans l’amertume : entre discours décousus et arrogance des agents

Le matin du dimanche 16 avril, vol programmé pour 10h.  Bagages, cheicking-out, au revoir…le tout dans la précipitation. De mon contingent, seul le gabonais et moi étions encore à Cotonou.

Le chauffeur ayant célébré son anniversaire la veille, s’était oublié dans les bras de Morphée. Hop Zem à l’aéroport. 15 minutes de trajets sur des voies tortueuses et le bitume  et nous y voilà.

Premier contact et contrôle, l’agent me signale que je suis le seul a être sur la liste de départ contrairement à tout ceux qui faisaient la moue devant le comptoir d’enregistrement qui se plaignaient d’une chose que je n’imaginais, m’arriverait. Mais voilà, on n’eut même pas le temps de m’écouter, ni de me regarder j’ai entendu: le vol est plein, on va vous mettre sur celui de 17heures.

Ceux qui avaient des correspondances comme moi commençaient à s’inquiéter. Les esprits de ceux en Business s’échauffaient. Tout sauf eux. Hélas, Air Cote d’Ivoire  ne sait pas faire de tris. Chacun veux se renseigner, mais pourquoi écouter un jeune avec sac à dos. Diantre, s’avait été un journaliste blanc, toutes les attentions lui seraient accordées.

 Une élégante dame débordée par les questions se débarrasse vite des clients en demandant de nous adresser aux agents de la compagnie. Elle indiqua un certain M. KEKE, chef d’escale. Un homme au visage grave. Habitué, selon son air à donner des leçons, à trouver des échappatoires. Lui aussi semblait préoccupé ou jouait le jeu hypocritement. Il saisit les deux bagages d’un autre client qui avait levé le ton, pour cet énième préjudice que lui subir la compagnie ivoirienne.

Tout fut dégagé pour faire place à l’enregistrement d’Air France. Je m’inquiétais pour ma correspondance. Quand le chef d’escale, se résolu à m’écouter, je n’imaginais pas que sa réponse serait celle d’un héro en pleine jouissance de sa victoire. Je lui explique que j’avais une correspondance, qu’on m’avait dit que j’étais sur la liste de départ, que j’ai besoin juste d’être rassurer si Abidjan prenait des dispositions, que j’avais une affaire d’une extrême importance…

 

Le mec, profitant surement de la candeur de mon visage se permis de me dire que mon prochain vol est un vol domestique dont pas « important ». Ekiez ! Monsieur, « domestique n’est pas gratuit. » J’ai vite fait de lui glisser un mon sur son impair langagier. Sans pour autant s’excuser il a cru me faire une faveur en ajoutant : « Je vais vous envoyer à Abidjan et vous aller vous débrouiller là bas avec les autres collègues » Sa réponse ne semblait pas me plaire. Il fallait lui rappeler la politesse et le slogan de la compagnie.

Mais voila, avec assurance, il me rétorqua en proverbe ignorant que son interlocuteur aimais bien la controverse.

  • « Si tout le monde prépare pour me donner, est ce que moi seul je peux tout manger ? Il y a eu des perturbations ici, c’est sur que à Abidjan aussi il y a eu des perturbations. » Comme pour me dire qu’il ne pouvait pas écouter et satisfaire tout le monde.
  • Moi : « C’est une fausse question. Monsieur, cela est possible, tout dépend de la quantité que chacun préparerait pour lui…. » KEKE a préféré nous abandonner. Il disparu un moment. Je ne le revu plus, jusqu’a l’embarquement.

L’élégante, mais imbus Dame me revient, sous un air angélique. Elle voulu savoir où j’en étais. Elle finit de m’écouter, elle me répond qu’elle ne peut rien faire pour moi. 30 minutes après, dans mes balades, une jeune dame, mallette d’ordinateur en main, de la compagnie, dans la salle d’arrivée me demande mon Passeport pour un enregistrement. Elle l’emporte et revient des minutes après.

  • « Monsieur, votre dossier a un problème. » Démagogie. En voici une information loufoque et ridicule, mais qui inquiète. Justement, parce qu’Air Côte d’Ivoire a compris que la méthode de l’effroi est efficace quand ses agents n’ont pas de solution. Leur vocabulaire devient instable.

Problème veut dire problème. Que e ne suis pas en règle et que je devrais la fermer. Elle me revient à nouveau avec un autre discours :

  • Elle : « Monsieur voulez vous prendre le vol du demain ? » Haaa, mais cette fille ne sait-elle pas que j’avais autre chose de plus urgent à faire.
  • Moi : « Allez vous me loger ? » Elle m’informa qu’elle ne sait pas qu’il faut d’abord que je réponde par Oui ou par Non, et qu’elle irait s’informer sur la possibilité de ma requête. Voyant un autre coup venir, j’ai du décliner l’offre. Elle s’est même permisse de m’indiquer un client, jeunes tchadien qui attendait depuis 3 jours. C’était un outrage. Des agents formés qui prennent tant de plaisir à profiter de la souffrance des autres.

17h, l’oiseau se pointe. Pile à l’heure. Les esprits ont eu le temps de se calmer. Embarquement. Je n’eu pas le temps de voir le vol. Sommeil. A Abidjan, je me présente à l’agence de la compagnie. Une enfant pleure parce qu’on lui vient de lui dire que son vol est reporté. Mon tout arrive. Le Jeune monsieur, prend mon billet, appelle je ne sais qui. Lui explique qu’il est vital pour moi d’être à Korhogo avant 8h. Sinon je devrais attendre jusqu’au 5 septembre. Le Monsieur reçoit ses instructions et m’annonce la froide nouvelle : « Votre billet n’a qu’une durée d’un mois. Nous pouvons vous délivrer une attestation de non embarquement, que vous ferez valoir. Et nous vous mettrons dans le vol de 14h. C’est la seule chose qu’on peu faire. » Je me permis de lui dire «  que c’était impossible ». Vol de 14h, arrivée 15h avec les marges d’arrêt et de descente, il sera à 16h à mon Rendez-vous.

« Attestation de non embarquement ?» C’est quoi ce document ? Vous n’êtes pas crédible verbalement, pourquoi vos documents le seraient. Avec amertume je quittai l’office. Nous roulâmes de nuit pour répondre à 8h pille au rendez-vous avec les yeux réclamant sommeil. Allons dire demain, que critiquer la compagnie nationale, c’est écorner l’image de la nation. Rien de rien. Vous êtes des commerçants. A bientôt, pour mon nouveau vol. Je vous ai offert un billet retour en acceptant de la sacrifier. Le client endosse, chez vous vos erreurs.


Braves instituteurs, votre métier est un véritable sacerdoce…

La journée mondiale dédiée aux enseignants est déjà loin. Ce billet est à mettre au compte des  récits de voyages qui font découvrir l’amère réalité de vie professionnelle de certaine corporation : celles des infirmiers, des gendarmes, des instituteurs…

Dans la Côte d’Ivoire dite « émergente », où les salaires seraient les plus intéressants « de la sous région », existent des contrées aux réalités ahurissantes, aux infrastructures choquantes, mais dont la présence témoigne de l’amour de leurs tenants, pour le métier qu’ils exercent.

Entre Ferkessédougou, ville de notre PAN et Kong, village de notre PR, le tronçon est pénible mais le paysage pittoresque. Des cases rondes, des concessions de paysans éparses dans la nature composées de petits logis, des perdrix, des dindons dans leurs plus belles parures traversent brusquement la voie poussiéreuse.

Au constat de la petitesse des habitations qui se laissent voir au fils du voyage, je développe cette opinion que le nordiste a peur de l’espace. Il a peur de construire. Il se plait dans des espaces confinés, de petites maisons rondes, rectangles. Pourtant il dispose de vaste espace.

En face d’une pancarte indiquant que nous sommes à FINDELE, s/p de Nafana dans le département de Kong, entre des paillotes qui s’apparentent à des taudis d’orpailleurs clandestins, ou d’extracteurs de KOUTOUKOU, flotte le drapeau national Orange Blanc Vert, sur un mat soigneusement dressé. Les tenants de ce lieu ont pris le soin d’y faire une décoration de fortune avec des pierres.

Ecole primaire provisoire de Lamékaha 1

Des enfants en uniforme mal uniformisé entrent et sortent, d’autres jouent entre les bâtiments. Au soupçon qu’ils sont photographiés, ils courent se refugier sous leurs appâtâmes, sortent les têtes, se parlent en dioula, rient. Des hommes et des femmes, des instituteurs sans doute sortent, se dressent devant leur hangar, comme le chef de famille sort devant sa cours, quand il y a du bruit. Ces hommes voudraient s’enquérir des raisons des mouvements de leurs apprenants, du spectacle extérieur. Nous partons aussitôt.

Des kilomètres plus loin, nous entrons dans la circonscription de Ferkessedougou, le bled s’appelle LAMEKAHA 1. De loin on aperçoit une école en construction, au fond. Elle sera surement ouverte l’année prochaine, comme celle en face de FINDELE. Mais en attendant, les instituteurs n’ont pas voulu se tourner le pouce, prétexter qu’il n’existe pas d’infrastructure, bloquer l’accès au savoir à ces enfants broussards du Nord ivoirien, qui ont, même après 6 ans passé à l’école primaire, du mal à faire une phrase simple, sans y ajouter un peu de leur ethnie : le dioula, le senoufo, le lobi…

LAMEKAHA 1,  les 6 niveaux sont représentés. CP1, CP2, CE1, CE2, CM1 et CM2. Les trois bâtiments de face font écrans aux autres. Un mur de briques mal jointes, une toiture de pailles trop veille et inflammable que des sachets noirs renforcent et des portes en une feuille de tôle. La  présence de table-bancs très modernes, très chics, contraste avec le désordre agencé du décor de l’espace-classe. Comme si vous métier des fauteuils de luxe acheté à ORCA-DECO dans une maison de type SICOBOIS. Voila l’école. A l’intérieur de chaque classe, ce vendredi, des enseignants accomplissent leur devoir. Les braves gens ont décidé de ne pas fermer boutique devant une clientèle dans le besoin.

Une vue d’une école primaire provisoire dans la sous préfecture de Nafana (Kong)

Le décor de ces écoles invite à s’interroger sur les dispositions sécuritaires prise en amont, si toute fois, un vent violent, une pluie s’amenait. Aussi faut-il penser à la sécurité du matériel didactique, et au mode de logements des enseignants qui acceptent de vivre et travailler dans ces zones difficiles.

En ces lieux travaillent de braves jeunes, souvent sans salaires durant au mois 2 ans quant ils ont le malheur de sortir d’un CAFOP. L’eau potable, le réseau téléphonique, l’électricité, un logement commode, …sont des luxes auxquels il ne faut pas rêver. Ils se débrouillent pour boire et rester en bonne santé l’eau qu’ils trouvent. Au prix de mille inclinaisons, gymnastiques et positions spectaculaires, ils se débrouillent pour capter un signal téléphonique pour avoir des informations. Des stocks de pétrole et les plaquettes solaires sont souvent présents dans leurs kits personnels. En dehors des heures de cours, l’ennui est le quotidien, sinon le temps les transforme en paysan.

Ces dernières années, la corporation des instituteurs à fait l’objet de nombreuses sorties – souvent- catastrophiques de la Ministre de tutelle. Face à leurs refus de certaines reformes, ont a eu l’impression d’être dans des campagnes qui visent à dresser les parents d’élèves et l’opinion nationale contre les enseignants, masquant souvent les conditions incommodes et l’aspérité des zones où ils accomplissent leur devoir. Un excellent journaliste ivoirien, Andrée K. Sylvestre, s’était même invité au débat. Se présentant lui-même comme enfant d’enseignant, il a allégué que la raison du refus de certaines reformes, notamment les cours de mercredis, camouflait, la volonté des instituteurs de ne pas perdre leur Gombo de mercredi.

A la limite, il défendait, sans rien d’autre le pouvoir qui l’employait. Savait-il aussi qu’a Lamékaha comme à Findelé, que les enseignants travaillent dans l’insécurité et l’inconfort absolus, sous des taudis ou dans classe de fortune ? Sait-il au moins que le temps d’attente du premier mandatement d’un instituteur des déraisonnables ? Surement, il ne faisait que de la communication politique. Rien de plus.

Braves instituteurs, le pays vous doit beaucoup. Le temps fera votre palabre.


KONG : ville présidentielle, les enfants associés au processus de préservation de la nature

M.le S.Prefet de Kong, Allocation d’ouverture (ph.ABC)

KONG, je vous l’ai déjà dit est la ville de notre Président Alassane OUATTARA. Son frère, l’honorable Ministre en charge des affaires présidentielles, Ibrahima OUATTARA (IBO ou Photocopie) est le maire de cette commune. Il vient de briguer à nouveau le poste de député pour la législature 2017-2021.

Le Samedi 3 décembre 2016, Foyer polyvalent des jeunes, une animation particulière. L’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) et ses partenaires ont lancé le Concours de la meilleure école de conservation de la nature mettant en compétition les enfants des écoles primaires de la circonscription. Il s’agira pour ces derniers de mettre en valeur leurs connaissances de la nature et des enjeux de sa préservation à travers diverses compétitions individuelles et collectives : Test de connaissances, dessins, textes etc.

Selon le principe de l’action, chaque enfant informé des réalités de l’environnement pourrait être un ambassadeur auprès de sa famille, de sa communauté et pourrait conduire à des changements de comportement.

Devant une salle archi comble et grouillante. Le représentant du Maire, Le Lt DEA de l’OIPR, M. le Sous Préfet, M.BROU se sont succédés au pupitre pour présenter les raisons de l’activité et lancé officiellement le Concours de la meilleure école de conservation de la nature.


Education ivoirienne: LE MOUTON PÉDAGOGIQUE du Mercredi…

Un jeudi, Tour D, 20e étage. Le hasard et une certaine nécessité y ont conduit mes pas.

Devant l’ascendeur du palier abritant la DRH du MENETFP, avant-hier MENET, hier MEN, (chaque remaniement gouvernemental et son lot de changement d’entête. Ha institutions émergentes fortes) deux monsieur en costume vintage.

Leur allure, leurs cravates mal mise, leur costume pas trop à la mode…donnaient l’impression qu’ils venaient de loin et que la nécessité du jour, leur imposait de se parer dans des vêtements auxquels ils ne s’étaient pas encore habitués…

Ils dévisageaient tout, regardaient partout, comme s’ils arrivaient pour la première fois au Plateau. Bon voila. Ces chers messieurs, étaient des Inspecteurs de l’enseignement préscolaire et primaire (IEPP). Les fameux nouveaux IEPP, nommés par décret présidentiel ou arrêté ministériel (je me souviens plus des détails de l’histoire), formés en 2 mois au lieu de 2 ans à l’ENS et déjà prêts à l’emploi. Efficacité bana prouvé hein…

Je l’ai su un peu plus tard, à l’arrivée d’un autre Monsieur, car nous attendions tous, l’unique ascenseur qui, dessert plus de 25 étages…

Le grand monsieur bien costumé semblait être un chef. Il était à ses aises, comme pour dire que c’était un familier du milieu où je me trouvais. Il semblait être un habitué des costumes et des bureaux climatisés du Plateau, contrairement aux deux autres. Il reconnu les deux messieurs en « nouveaux » costume et lança, pour établir la Conversation à haute voix : « les nouveaux inspecteurs ».

Salutations d’usage, petite conversation et chacun dit son lieu d’affectation…moi je vais à Ou…, moi je vais à…

Puis discrètement sur le mode conseil, le grand monsieur leur dit : « Faites tout pour que les cours de mercredi passent. Sans violence, allez-y doucement pour faire comprendre les choses aux administrés. Aussi et surtout, le mouton pédagogique doit disparaître avec vous, car vous êtes des inspecteurs de l’émergence et soyez les ambassadeurs de l’émergence…»

Eux de répondre en cœur et de façon synchronisée « bien sur nous sommes des inspecteurs de l’émergence ».

Que devrais-je retenir de cette conversation tombée, par accident, dans mes oreilles ?

#1- Les cours de mercredi, Djaaaaaa les locataires de la Tour D, du 17e au 20 étage sont au courants (informés) que la reforme, imposée à coup de bâton médiatique et d’intoxication ( du genre…les Instituteurs ont 400.000 comme salaire, c’est beaucoup ; on doit atteindre 1000 heures  de cours, Au Burkina c’est ainsi, Au Mali c’est comme ci…), a du mal à être réellement appliqué. Un ami – je reviendrai sur son histoire – m’a dit…(On va, on ouvre nos classes, on s’assoie, à midi, on ferme nos classes, on rentre chez nous…)

#2- Sur le mouton pédagogique ou cet inique corruption immorale que les IEPP imposent aux nouveaux instituteurs, avant de les titulariser, est une réalité bien connus des cadres du ministère, mais que personne ne dénoncent publiquement. On nous dira : « on n’a pas de preuves ». D’accord, « mais comment le savez vous ? »

De quoi s’agit-il « terre à terre ? » Le mouton pédagogique est une pratique que les IEPP imposent comme préalable à tous enseignants sortis du CAFOP, nouvellement affecté et devant être titularisé dans ses fonctions, après 1 ans de travail gratuit et sans garantit pour l’Etat. Pour avoir le sésame « la signature du document qui titularise », les pauvres, doivent obligatoirement verser aux IEPP, une somme équivalente ou égale au prix d’un mouton. Les Directeurs, ou Conseillers pédagogiques servent généralement de relais entre l’instituteur stagiaire et l’IEPP. Des coupeurs de route.

Autrement dit : Tu sors du CAFOP, sans 1 rond en poche, après avoir longtemps attendu une maigre bourse dont on extrait à la base : balais, javel, cantine et que sais-je encore…. On t’affecte dans une brousse où tu te débrouilles pour te nourrir, te loger, te soigner, te déplacer, pendent au moins 1 ans sans salaire. Le type se sait ton chef. Il sait que tu as besoin de lui et que si tu joue les « loyalistes » « fondamentaliste » « religieux » « connaisseurs de tes droits », tu vas durer là. Il sait que tu as besoin de ton argent (1er mandatement au plus vite)  pour faire ta dote, payer ton salon, acheter ta moto Nidja, KTM, Flèche, Apache etc…pour aller verser une partie chez le prêtre, le pasteur, l’imam et dire merci au Tout Puissant Allah, Dieu, Jéhovah…

Tout ça, il le sait. Il sait aussi que tu es prêt a braver les règles de ta foi, tes principes pour lui verser un dessous de table ignoble. Connaissant ta situation, il te contraigne à leur donner une somme allant entre 50000 et 300000 pour qu’ils viennent faire le travail pour lequel ils sont payés : te titulariser dans tes fonctions pour que tu accomplisses, comme lui ton devoir républicain, après X mois de sacrifices.

Si j’étais instituteur, mon IEPP serait déjà en prison, car je n’hésiterai pas à dénoncer son refus de me titulariser, face à mon refus de lui acheter un mouton. Mais je ne le suis pas. Mon ami, lui, depuis 3 ans est en attente d’un rappel. 3 ans dans un village merdeux, sans eaux, ni électricité, sans logement. Il se débrouille dans une case de fortune à la limite du précaire, lui un excellent diplômé de nos universités bling-bling devenu malgré tout instituteur. S’il s’absence, demande explication ; s’il est malade, il se débrouille pour se soigner ; s’il meurt, tout ce qu’il a fait sera cadeau. Et des charognards cadre du Trésor, trouveront une astuce pour se partager son argent, face à son absence.

Malgré tout, il s’est de-merder pour acheter un mouton à son IEPP. Mais nous sommes en Côte d’Ivoire, un pays émergent, à croissance à 2 chiffres, où l’instituteur adjoint (niveau BEPC) d’après la MENETFP touche l’extraordinaire salaire de 300.000 FCFA, et où impunément le …Mouton pédagogique…continue de brouter dans la poche des pauvres…Je passais…


Les bouillons Maggi : Pour le moment si vous avez le choix mangez ce qui est naturel.

Quelques Bouillons fabriqués en #RCI (Ph.ABC)

Chère Mémé, on dit quoi ? As-tu pu te faire lire mon courrier d’hier ? Je n’ais encore pas vu de tes nouvelles, mais j’ai appris que tu vas bien. Pour moi, c’est l’essentiel.

Comme je te le disais, j’étais en visite de la fabrique Maggi de Yopougon. L’espace est géant. La matinée passée à entendre parler de MAGGI, de comment s’est composé ? Comment sa se fabrique ? Comment sa se vend ? Comment sa se consomme ? Comment sa se comporte sur les étables et dans les ménages ? Etc. Nous avons aussi été au centre de Recherche et de développement de la firme. Le CRD. Un espace nickel, trop propre. On-y entre que si on est accompagné. Bravo. Hélas, impossible de prendre une photo pour toi. Ha secret de firme.

Nous avons eu affaire à une nouvelle équipe pour nous expliquer comment les produits Nestlé sont contrôlés et avec quelles minuties tous les échantillons sont examinés.

Ils nous ont habillés comme des experts d’une série policière : lunettes, blouse blanche jetable. La dame m’a fait savoir qu’après usage, la combinaison n’était jetée, mais recyclée. Mais seuls eux ont la chance de voir comment on recyclait, ces blouses.

A l’intérieur du bâtiment, je n’apercevais que des femmes assidues devant des ordinateurs. Dans la fabrique j’avais compté de nombreux hommes et presque pas de femmes. Ha équilibre. Le Monsieur en charge de nous expliquer toutes la machinerie déployée pour le contrôle, nous a conduits dans un couloir en nous présentant des appareils que Nestlé avait acheté à coup de milliard. En insistant sur la somme sonnante, il a précisé que « c’est pour vous montrer comment Nestlé est soucieux de la santé et du bien-être de ses clients ». Hum souvent aussi, c’est leur farot – farot aussi ho.

Du tour, pour être sincère, je n’ai pas compris grande chose. Tout était trop technique, trop scientifique, trop mathématique, trop physique. Or toi même tu sais que ces choses et mon esprit sont incompatibles.

J’ai retenu tout de même que le maïs contenait de l’aflatoxine. Et le monsieur a dit que cette matière était toxique. Sans pouvoir lui poser la question directement, j’ai discrètement appelé la jeune et belle dame, l’ingénieure, celle qui nous a expliqué le comment et le pourquoi des choses.

Si c’est toxique, pourquoi on utilise cette céréale? Pourquoi il n’y a pas de céréale de substitution? « Le maïs est utilisé pour Maggi, dans les produits nutritifs, cela ne veut-il pas dire que Nestlé expose ses clients à une mort lente ?».

Sa réponse, ne m’a pas convaincu. Du moins, je n y’ ai rien compris. «  Non » m’a telle dit avec assurance. « Nestlé analyse les proportions que le corps peut soutenir (…) si on veut regarder tout cela, on dira que c’est Dieu qui nous sauve.»

Grand Bon Dieu, comment Toi qui est l’Auteur du ciel et de la terre, Toi qui a donné l’injonction aux deux premiers nus de se nourrir et de se soigner avec toutes les plantes du jardin, tu as fait un arbre aux fruits interdits, crée des plantes toxiques…qu’on consomme sans modération sans en mesurer le danger auquel on s’expose ? Dans combien de culture ivoirienne le maïs est un aliment de base? Combien de ces cultures peuvent effectuer des analyses ? Aucune. Mais c’est Dieu qui nous sauve. Tu nous sauveras toujours. Je crois que la réponse est ailleurs. Je ne l’ai pas, mais je vais encore chercher.

N’an les gars là font de leur mieux. Si un jour tu as des problèmes de santé, n’accuse pas directement Maggi. En cette époque de corruption, nous consommons de nombreuses choses anormales. Ton soumbara n’y pourra rien. Sais tu pourquoi ? Non je suppose, parce que le maïs de ton est bourré d’aflatoxine, mais Dieu nous protège depuis des siècles. Toi tu n’as pas la science du contrôle. Tout cher toi, se fait par intuition. Depuis des générations, on cuisine par intuition. Le sel mit dans les sauces, est fait par intuition. L’unité et l’instrument de mesure des quantités sont dans ton esprit, dans ta tète. Depuis des générations ça marche. Dieu nous protège.

Les bouillons sont là, je veux que tu demeures mon étoile. A toi de choisir, comment tu assaisonneras ce que tu me concocteras dans ta cuisine noircie au fil des brûlures et dépôt de fumée de bois de neré, fumée qui encense ces nombreux épis de maïs suspendus attendant les moments de la sécheresse.

Je t’aime fort…Mon étoile.

Ton petit fils chéri…


Pour comprendre l’énigme Maggi, un bouillon du quotidien…

Chère Mémé,

Chère Mémé, il faudra te faire ta propre opinion des bouillons MAGGI

Quelques Bouillons fabriqués en #RCI (Ph.ABC)

J’espère que tu vas bien. Ce qui me manque, depuis notre dernière rencontre, ce sont tes sauces dah, ton de fonio, et cette viande dont tu as l’art de cuir à cette huile de karité dont j’avais au début du mal à supporter le goût. J’espère que mes tantes et nombreux cousins t’aident dans les travaux divers. Ici tout va bien. Dieu merci. La capitale, ses bruits, sa circulation, ses nourritures, ses hommes, ses femmes, ses odeurs, sa cherté…Tout ce qui t’a captivé et dont tu as encore de bons souvenirs, je suppose.

Il y a quelques mois, la marque Nestlé – cette entreprise de 150 ans -, m’a inviter à visiter sa fabrique et son Centre de Recherche et de Développement de Yopougon. Je crois que cela fait partie d’une de ses stratégies, pour permettre aux uns et aux autres de se faire une opinion de tout ce qui se dit et s’écrit à propos des produits grandes firmes, notamment des présupposées effets de ses produits Maggi, sur la santé.

Ce travail de fourmis mettra du temps, pour faire changer les visions, les représentations, les discours. Mais bon, les termites réussissent a construire des châteaux, sans qu’on ne sache comment ? A mon avis, c’est aussi de la communication. Si le bouche à oreille a fait éterniser des traditions, pourquoi ne pas réutiliser ce système dont les griots sont les pionniers, au lieu de s’enliser dans un mimétisme classique imposé par les publicitaires.

Je voudrais te raconter ma journée, cette journée avec les femmes et les hommes de MAGGI, dans les détails, sans fard, ni merveilleux. Juste comment j’ai été impressionné, bluffé, satisfait après avoir entendu, vu, observé certaines choses, mais comment aussi, mon esprit, a refusé de comprendre la magie de la chimie servie à propos de certains points sur MAGGI.

Ce jour, je n’eu pas le temps de commencer le voyage depuis le siège. Le trajet, me semblait un peu, une perte de temps, surtout d’argent. Partir de Yopougon pour Adjamé et faire avec le groupe, le chemin inverse, n’était pas une bonne option. Je dépenserais inutilement de l’argent, surtout que eux, ils n’en donnent pas. Et ils me demandent de signer un papier pour dire que je cède tout, gratuitement, les images, sons, vidéos qu’ils ont faits prendre de moi. Mais M’nan, je ne suis pas un partenaire commerciale. Non, je n’étais qu’un invité. Si tu me vois demain, sur un support MAGGI, tu diras que je suis devenu riche, pourtant – j’aurais fait de mon image un cadeau à Nestlé. Les gens spéculeront pour dire qu’il est riche. Non. Il me faut bien d’abord comprendre ce document avant de l’envoyer. Avec les marques, quant tu sais que tu ne risque pas de gagner, adopte l’attitude de la prudence.

J’ai ce jour appris beaucoup. Tant sur les hommes que la structure. Sais tu M’nan que MAGGI à 130 ans ? Je me demande combien d’entreprises de notre pays ont cet âge. Le slogan a changé ou volué. C’est n’est plus ni Maggi le secret de la bonne cuisine, ni Maggi et nous, mais Avec Maggi, chaque femme est une étoile. Eux ils veulent seulement que les femmes soient des étoiles. Et nous qui donnons l’argent de la popote ? La Dame en tennis rouge, une patronne, a dit que c’était implicite et « non sexiste », puisque les femmes cuisinaient pour leurs hommes. « Mais non Madame ! » me dis-je dans ma tête. Dites-moi, et les grands chefs étoilés, les vendeurs de Garba, les étudiants dans les Résidences, qui sont des utilisateurs ; n’ont-ils pas aussi le droit d’être des étoiles ? Je pense que si le slogan a évolué, il devrait encore continuer d’évoluer pour prendre tous les genres en compte. Mais passons, je n’ai rien contre ce slogan. Personnellement, je préfère que toi tu sois mon étoile, que maman soit mon étoile, que toutes les femmes soient des étoiles.

Je sais, me diras-tu que j’aime les femmes. Non, j’aime les belles choses. Et la beauté d’une femme se remarque plus vite que celle d’un homme. Si homme et femme étaient des étoiles, je crois que les femmes étoiles brilleront plus que « les hommes étoiles. Alors Mémé, sache qu’avec MAGGI, CHAQUE FEMME EST UNE ETOILE. C’est plus explicite que de dire comme d’aucun aurais souhaité qu’AVEC MAGGI CHAQUE HOMME (au sens du genre) EST UNE ETOILE. Même moi, le scout, je mérite aussi d’être une étoile, pour au camp, guider mes jeunes, faire savoir aux parents que les enfants sont entre de bonnes mains et mangent bien. Mais, pour l’instant, le slogan est ciblé. C’est mieux.

#Composition des produits Maggi

Toutes les compositions des produits sont indiques sur les étiquettes. Les gens là nous ont montré beaucoup de choses, ont répondu à de nombreuses questions. Le bouillon MAGGI est composé des différents aliments que tu utilises dans tes affaires alimentaires là au quotidien. D’après la belle et rondouillette jeune dame qui nous a expliqué la composition du bouillon, Maggi veut nous simplifier la vie en regroupant tous nos aliments en un cube, une solution chimiquement préparé. Dans Maggi, il y a du mais, du manioc, de l’ail, de l’oignon, du piment, du clou de girofle, du sucre, du curcuma, du livèche, de l’erka, de l’huile de palme, du glutamate, du fer etc. des produits de chez nous provenant de la zone d’Abengourou et des produit d’ailleurs. Finalement, Maggi là, c’est sauce, il reste viande seulement.

Liveche, un élément entrant dans la composition du bouillon (Ph.ABC)

N’an je te dis, la dame là connaît papier. Elle est ingénieure. Diplômée de Polytechnique. Moi les femmes qui connaissent papier, sont formidables à écouter. Elles font leur travail avec passion, sérieux et professionnalisme. C’était intéressant de la voir se faufiler dans les explications.

# N’nan Maggi là c’est pas bon!

De nombreux propos indexent la qualité des bouillons produits par la firme suisse et leurs impacts sur la santé. On dit communément que Maggi ce n’est pas bon. Tu me le dis souvent.  J’avoue que moi, pour l’instant, Je n’ai pas le choix de faire des choix de bouillons. Il m’arrive de manger dehors. Il n’y a pas d’explication scientifique, mais les bouillons seraient à la base de nombreuses maladies cardio-vasculaires. Pourtant cela fait 130 ans que ce diabolique  bouillon existe. Comment a-t-il fait pour résister au temps ? L’Etat sait-il que ce n’est pas bon pour la santé? Si tel est le cas, pourquoi laisser un produit toxique tuer les populations doucement ? Pourquoi les populations acceptent-elles de s’empoisonner volontairement ?

Hum, cette affaire n’est pas simple comme la sorcellerie. Les produits Maggi subissent au moins 400 tests. Et des hommes et des femmes sont payés pour les gouter, les tester avant leur mises sur le marché. N’nan, dans le groupe des gouteurs, il y en a même que s’appelle Madame, Monsieur GOUT. J’imagine combien leurs langues souffrent hein…Mais ce n’est pas mon affaire. Chacun son métier dans la vie.

J’ai posé tout de même la question. Je voulais qu’eux qui sont dans la boite puissent me donner leurs avis sur la rumeur. M. Ouadraogo Désiré, de passage  à Abidjan qu’une dame de la maison à même confondu à un médecin, mais qui est un haut responsable du marketing à Accra, a donné sa version des faits. Selon lui, « ce sont les activistes qui s’attaquent à certaine firme pour les discréditer. On dit ce n’est pas bon, mais qu’est ce qui n’est pas bon ? Maggi cube ? Tablette ? Poulet ? On ne le dit ».

Était-ce la réponse à laquelle je devais m’attendre ? A-t-il véritablement répondu à ma question ? J’ai senti que cette question l’a un peu irrité. Eux tous d’ailleurs. Chacun voulait se défouler en répondant.

Le cousin Bagary Fofana, un fils de la maison rappelé d’Arabie Saoudite, Responsable de Qualité,  a avancé que Maggi était « sa boisson préférer » et que chaque matin il en buvait une tasse de café pour commencer sa journée. J’ai dit dans mon ventre « Tchièè, mais le gars là il donne quoi hein ! » (PS. Donner veut dire mentir).

N’nan le gars là, il ne dit pas la vérité. Comment une telle rumeur a-t-elle pu s’enraciner dans les subconscients au point où les enfants la répercutent?

Moi je sais que dans l’un des produits, il y a l’aflatoxine. On m’aurait dit que c’est toxique. Mais il faudra retenir que le problème des gens c’est le taux de sel. L’ivoirien n’a pas la mesure du sel. « Le sel iodé est l’élément de base dans les bouillons. La moitié de Maggi est du sel. Quand la proportion de sel dans la nourriture n’est pas mesurée, l’homme s’intoxique sans le savoir » a expliqué la dame ingénieure. Madame KABA qui est la Directrice de la communication institutionnelle d’ajouter : « on éduque les populations à l’issue de nos bouillons. Il faut 2 tablettes pour un repas de 6 personnes. Une consommation démesurée de sel expose à des maladies cardio-vasculaires»

Bon c’est leurs avis, c’est leur produit, ils doivent la défendre et se défendre. Je ne fais pas de commentaire.

Tu sais, et tu me l’a toujours reproché, j’écris beaucoup que je ne parle…Je te laisse dormir pour ce jour. Demain, tu recevras mon deuxième courrier.

Bizou…