A.B. Ladji Coulibaly

Les Chimpanzés du parc d’Azagny meurent de faim

L'indication du village en face de l'ile
L’indication du village en face de l’ile                                                 Photo Alyx

A 8 km de la ville de Grand-Lahou, au sud du pays, sur la voie menant au village de Kpanda, l’ancien Lahou, se trouvent, depuis la guère du Liberia, des Chimpanzés, qui meurent de faim. Pourtant, la présence de ces derniers sur cette île baptiser en leur nom suscite de nombreuses visites. Les visiteurs, pour espérer les voir  doivent apporter des vivres (du pain, de la banane…) avec lesquels des bénévoles les appâtent.

En juillet 2010, le vieux bath, propriétaire de l’espace récréatif situé face à l’île  décède. Les jeunes qui y travaillaient ont perdu l’envie de rester loin de la ville et ont déserté les lieux. Du coup les visites sont en baisse, car il n’y a jamais de bénévoles pour satisfaire les clients et visiteurs.

Logiquement l’ile aux chimpanzés est un pan du Parc National d’Azagny dont le fleuve Bandama berce et trace les limites. C’est un patrimoine cédé à l’Etat par une ONG. Cela étant, la charge de l’approvisionnement et du suivi de ces bêtes revient à une cellule de la Brigade des Eaux et Foret de Grand-Lahou dénommée CAPNA (Cellule d’Aménagement du Parc National d’Azagny).

Les Agents de cette brigade semblent plus occupés à traquer en pleine ville les vendeuses innocentes de charbons de bois et les pauvres scieurs que de s’occuper d’animaux pour lesquels ils ont été formés.

Une vue de l'Ile depuis les berges de lakpedon
Une vue de l’Ile depuis les berges de lakpedon

Aujourd’hui, les nombres des bêtes est passé de 12 à 4. Cette décroissance de la population des bêtes qui peuplent l’ile est liée au manque de suivi. Vue la disette sur l’ile (plus d’arbres fruitiers) et l’absence de soin, leur reproduction est du coup compromise…

Photos by Alyx


Nouvelle Université Félix Houphouët Boigny de Cocody, qu’est ce qui a réellement changé ?

Etudiants attendant le bus
Etudiants attendant le bus

Le temps des grandes campagnes médiatiques autour de ré-ouverture officielle de l’Université FHB de Cocody est désormais dans le passé. La promesse a été tenue. Le Président de la République a redonné à la jeunesse estudiantine et au monde universitaire leur cadre de travail.

L’ouvrage est terriblement beau. Mais cinq après l’ouverture officielle (1-3 octobre 2012) et la reprise des cours, de nombreux constats sont observables et conduisent à croire que la beauté ne suffit pas.

–          La procédure d’inscription est devenue un parcours du combattant. Les étudiants végètent d’un endroit à un autre pour subir les caprices des agents très irascibles et corrompus des services informatiques de la scolarité…

 –          Les tarifs d’inscriptions sont passés du simple à plus du triple. Autrefois, du DEUG à la Maitrise c’étaient 6000CFA, au DEA l’étudiant payait 10000FCFA et en thèse 25000FCFA. Aujourd’hui, avec le « nouveau départ », de la 1ere à la 3e  année, le prix est de 30000 FCFA, soit le tarif ancien multiplié par 5. A partir du Master, le cout est de 60000, soit l’ancien tarif multiplié par 6 ou 10 selon qu’il s’agit du M1 ou du M2. Les doctorants doivent payer 90000FCA désormais.  L’Etat encore menti au peuple en annonçant que le tarif des inscriptions étaient fixés à 30000FCFA, suites aux réactions du peuple, face aux chiffres annoncés par le conseil des Présidents d’Universités…

 –          Les pauvres arbres dont l’ombre servait de reposoir et de lieu de travail (car il n’y a jamais eu de Bibliothèques) ont subi la fureur des bulldozers du nouveau départ

–          La couverture WIFI est très médiocre et va au débit de l’escargot, ne perdez même pas votre temps à vouloir vous connecter. Un conseil pour vous éviter l’énervement sans motif…

–        Les étudiants continuent de se bousculer entre 11h et 13h au Resto pour se voir servir le même menu, digne d’un repas pour chien…Only for dog (depuis 1990 d’après Bile Didier)…

–        Les procédures administratives sont devenues complexes et la signature d’une simple « fiche d’inscription » dans un décanat prend au moins 45 jours…

–          Les étudiants galèrent pour avoir les bus. Le nouveau quai d’embarquement qui est déplacé hors de l’enceinte de l’Université, pour des raisons inconnues encore, est inapproprié, indigne, dégradant pour les étudiants. En plus, le nouvel emplacement, face au CHU de Cocody, et à la sortie de l’Université méthodiste, trouble la quiétude des malades et met en danger la vie des étudiants, vue qu’il n’y a aucun ni abris, ni dispositif de protection délimitant la chaussé…Déjà 1 mort et des éclopés…

–          La merde, enfin, c’est que depuis 3 ans les bourses universitaires, qui n’ont connu aucune augmentation, restent impayées.

Pour le moment, la théorie « du nouveau départ » ne donnent pas de signes de satisfaction. Et pour le moment, les vielles habitudes demeurent. Ne dit-on pas que chasser le naturel, il revient en galopant comme, ces étudiants qui courent à la recherche d’une place pour le prochain cours.


Ces églises ivoiriennes, dont les Noms parlent

consignes pour pénétrer la maison de Dieu
consignes pour pénétrer la maison de Dieu

Jusque où pouvons-nous pousser notre imagination lorsqu’il s’agit de baptême d’une Maison de Dieu? Parce qu’il est Amour et pour son amour, ainsi que pour celui du Monde qu’il annonce après la vie, l’homme est prêt à tout. Dans les proses les plus dithyrambiques on essaye de rentrer dans les Grâces du Bon Dieu en donnant à Ses Eglises les noms les plus déboussolant ou orientant.

A Abidjan et partout en Côte d’Ivoire, les évènements des dernières années aidant, auxquels, faut-il ajouter la grimpée du chômage et des nouvelles formes de réussite sociale (broutage), la création des lieux de cultes et d’adoration (comme des centres de formation de football) est devenue une bonne affaire. Tout dépend du lieu d’émergence de ces églises, du statut social de leurs créateurs, de la révélation et mission qu’ils disent avoir reçu et bien évidemment du public à drainer pour la constitution du futur troupeau ecclésiastique.

La saveur du Christ
La saveur du Christ
Une eglise pour les rachétes de Dieu
Une église pour les rachetés de Dieu

Qu’il y ait aujourd’hui de nombreuses églises. Cela est banal ou du moins, fait désormais parti du quotidien des ivoiriens. Mais ce qui est atypique, ce sont les noms de ces lieux, qui en disent longs sur leurs popularités, leurs spécialités, leurs publiques et la qualité des prestations qu’ils offrent. En attendant que des ambassades et des consulats soient créés, il y a déjà des Ministères, des missions aux nombreuses attributions, qui s’opèrent dans la délivrance des Visas.

La solution à vos problemes
La solution à vos problemes

Dieu dans sa magnificence, Président d’un gouvernement, dans lequel chaque acteur, choisit son propre département et portefeuille ministériel, laisse à chacun, la liberté et le libre choix d’établir l’extrait d’acte de naissance de Sa Maison. Vocation ou pas, à Abidjan, chacun se taille, les chemins de son avenir pour le malheur de Satan, toujours dans le feu.

A l’allure où vont les choses en Eburnie, on pourrait conclure que le philosophe se soit trompé, sur la réalité de la mort de Dieu. Sinon, comment pourrait-on justifier de tels zèles? Pauvreté, Chômage, Argent, Vérité, Salut…pourraient servir d’indice de réponse. En attendant d’avoir la certitude, suivez mon regard, pardon les images ci-dessous.

Ministère de Dieu la Bonté
Ministère de Dieu la Bonne cause

Une communauté des rachetés de Dieu
Une communauté des rachetés de Dieu
Eglise de Dieu
Eglise de Dieu
une Mission mondiale
une Mission mondiale

Vive les delices de l'autre monde
Vive les délices de l’autre monde

 

Centre de delivrance
Centre de delivrance

Ministere de la réconciliation avec God

Ministere de la réconciliation avec God

la bonne semence

la bonne semence

Un autre MinistereUn autre Ministere

 

 


Le stade OMNISPORT de Grand-Lahou tombe en ruine

L’entrée du stade HKBLa cité des trois Ô (Lagune, Fleuve Bandama, Océan atlantique), prend un visage de plus en plus désolant, depuis le décès en 2009 de son le maire, Me Arsène Usher Assouan. La vingtaine de kilomètre de bitume qui faisait la fierté de cette ville est terriblement dégradée à cause du manque d’entretien. Les caniveaux ont tous disparu sous la terre. Ici et là, le long des chaussées, des dépôts sauvages d’ordures. On se demande ce que foutent le nouveau maire Laga Joseph et son équipe.

Comme la ville, l’état actuel du stade omnisport Henri Konan Bédié écœure. Il ne s’agit ni d’un pâturage, même si l’herbe drue est courtisée par tous les bouviers de la ville, ni d’un parc national car on y trouve régulièrement des agoutis, des rats, des oiseaux aux mille et une couleurs, mais d’un espace dédié à la jeunesse et qui aurait pu faire la fierté de la région. Il s’agit d’un grand et bel ouvrage restée inachevée et que la nature désormais s’occupe d’achever lentement, mais surement.des animaux dans l'enceinteOiseaux dans le stade

Construit à coût de millions, le faramineux projet a commencé par les fastidieuses cérémonies de pose de première pierre. L’ouvrage commence dans les années 1994, un grand espace est encerclé et de nombreuses machines travaillent à doter Grand-Lahou d’un stade digne de son histoire. A plusieurs reprises, le chantier fut interrompu pour changer d’entreprises. Enfin le stade fut livré, inachevé, mais exploitable avec un piste d’athlétisme impraticable, un terrain de foot bal aujourd’hui atteint d’une calvitie poussée pour cause, la surexploitation. Il y a aussi dans l’enceinte, des aires de Basket Ball et de Hand Ball, qui n’ont jamais reçu pour la première de paniers; encore moins des poteaux, pour la seconde. Le marché des métaux a déjà avalé les portes métalliques, volé avec la plus grande subtilité par les revendeurs de vieux métaux.

ce qui reste de la toitureCoté tribune, c’est la merde. Les vestiaires sont devenus un fumoir et servent dortoir pour quelques jeunes désœuvrés en quêtes d’inspiration. Les pièces afférentes ont vite été transformées en WC d’urgence, pour qui ressent ce besoin naturel, quand il se retrouve dans le secteur. Petit à petit, les portes, le sanitaire, les équipements électriques ont été volés, parce que la mairie est incapable de payer les nombreux gardiens qu’elle engage. La toiture qui coiffe les gradins, s’envole progressivement, laissant un trou béant d’où on peut admirer la couleur du ciel et faire des poèmes et dangereux pour toutes les personnes qui s’y asseyent, car un pan de la tôle peut tomber à tout moment.

Une vue de la pelouse et de la piste des coursesUn dernier regard, sur la grande clôture, laisse découvrir, qu’en de nombreuses parties, le mur a cédé. Un sabotage certainement d’une confrérie des sans billets. Plus besoin d’acheter des tickets, quand un concert y est organisé. Aucune société de vigile ne peut désormais contenir la témérité des spectateurs ne pouvant s’offrir un droit d’entrée. Et quand, il y a ni concert, ni meeting, ces grandes brèches, servent de portes d’entrée ou de raccourcis pour les sportifs automobilistes qui s’y aventurent, le temps d’un match entre potes.

De toutes les façons, ce espace, qui à déjà accueilli les Présidents Henry Konan Bédié, Aziz Bouteflika, Alassane Ouattara ainsi que le Premier Ministre Haoussou Jeannot, agonise. Il faut au vite trouver une solution. A juste titre, le Président de la République Alassane Ouattara, dans ses Solutions pour le pays, avait annoncé, une solution de 65 milliards afin de résoudre les problèmes de la ville. Ce qui reste vivement attendu.


Les Scouts ivoiriens se forment aux techniques d’animation d’unité

Atelier
Atelier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La région Abidjan-nord des Eclaireuses – Eclaireurs de Côte d’Ivoire (l’association laïque du scoutisme ivoirien) a organisé du 26 au 30 décembre 2012 à Abidjan, un stage polyvalent de formation aux techniques d’animation à l’endroit de ses futurs chefs d’unité. Ce stage qui visait à préparer les futurs aspirants et candidats au stage Badge de bois (Wood-badge) a mobilisé 22 jeunes adultes et 15 formateurs.

Cette initiative de l’équipe régionale, soutenue par le chef et parrain de promotion Offoumou Richard, épervier vigilant , a permis à ces jeunes de découvrir les méthodes et techniques d’animation d’unité, la psychologie et les aspects généraux des Branches ( division d’âges), les modalités d’organisation d’un camp et le besoin de formation. Ils ont en outres revues les différentes cérémonies et l’historique du scoutisme en Côte d’Ivoire.

Photo de famille en fin de stage
Photo de famille en fin de stage

Les stagiaires ont reçu des mains du Commissaire Régional, Behinzi Pascal, dauphin courageux, leur attestation de participation. Apres 6 mois suivi, ces jeunes pourront candidater à un autre stage les rapprochant du Wood-Badge de bois. En attendant ces moments, ils célébreront à l’instar des 30 millions de scouts repartis sur les cinq continents, le 22 février prochain, la Journée de la pensée (Thinking day ou Founder days), dédiée au souvenir de la naissance du Lord Stephenson Baden-Powell of Gilwell, fondateur du scoutisme.


Grand-Bassam, ville de célébration culturelle en 2012 : rétrospective sur la fête de l’ABISSA et le Festival des Arts de la Rue (FAR).

Place et symbole de l’Abissa à Grand-bassam
Place et symbole de l’Abissa à Grand-bassam

La fête de l’ABISSA est une des grandes festivités de la royauté N’zima kotoko de Grand Bassam, première capitale du pays et ville balnéaire reconnue en août 2012 comme patrimoine mondial de l’UNESCO. Chaque année et cela est une tradition, des milliers de personnes accourent vers la vielle capitale pour vivre les instants magiques de ce rassemblement atypique. Atypique, l’Abissa l’est par ses activités, son folklore, ses danses qui tanguent entre tradition et modernité.

L’édition de 2012 s’est tenue du 28 octobre au 4 en novembre et a rassemblé plus de 200000 visiteurs venus des quatre coins du pays et du monde. Pendant la fête, les maquis, les hôtels, les véhicules de transport n’ont pas désemplis. Les amoureux de la cuisine, de la bière et de la danse, se sont donnés rendez vous pour vibrez aux sons de la fanfare.

danseurs au rythme de la fanfare
danseurs au rythme de la fanfare

Durant le moment de la fête, de nuit comme de jour les fêtards investissent la mystique Place de l’Abissa du quartier France pour danser, manger, échanger, rencontrer, draguer ou regarder. Quand les poissons flambent et cuisent sur les hauts fourneaux des tenancières de maquis, la bière et le kassapreco (l’eau de vie ou alcool local autrement appelé Koutoukou) coulent à flot, tandis que les spectateurs admirent et photographient les danseurs, qui envoûtés par le rythme des tambours sacrés et de la fanfare déchaînée  procèdent à l’invention de nouveaux pas de danse.

Vendeuses d’APF (Attieke poisson fumé)
Vendeuses d’APF (Attieke poisson fumé)

Si l’Abissa a affiché guichet complet, on ne peut pas en dire autant du Festival des Arts de la Rue (FAR). Depuis plus d’une décennie, les organisateurs de ce festival essayent tant bien que mal à donner une chance et une tribune d’expression aux arts de la rue et leurs acteurs. Courses de rollers et de VTT, contes, dessins, spectacles de prestidigitations et de marionnettes, cirques, concerts  RnB, danses, chants… sont les activités traditionnelles du FAR. L’édition 2012 qui s’est tenue du 24 au 25 novembre n’a pas dérogé à la règle.

Course de rollers
Course de rollers

Le menu était garni des mêmes activités. Les clubs sportifs et compagnies artistiques de partout en Cote d’Ivoire ont été mobilisés pour l’occasion. Le ton du festival est donné par la compétition roller les 24. Les athlètes des clubs de Bassam, Bonoua, Koumassi sont bien au rendez-vous. Les scouts gèrent le parcours qui commence devant le Mussée national du costume, passe par la bibliothèque JB-Moquet, le palais de justice et fini au point de départ.

Ambiance Woyo à l’entrée du Musée National du Costume de Grand-bassam
Ambiance Woyo à l’entrée du Musée National du Costume de Grand-bassam

La course de roller, remportée par le club de Koumassi a fait place aux spectacles de marionnettes, de cirques, de prestidigitation, de prestations d’artistes chanteurs et de compagnies de danse. Dès 4h de l’après midi, un public constitué essentiellement d’enfants et des autres participants a investi l’esplanade du Centre Culturel, jusqu’au environ de 21h quand une panne d’électricité met fin au spectacle.

Spectacle de marionnettes devant le cantre culturel JBM
Spectacle de marionnettes devant le cantre culturel JBM

Le lendemain est consacré aux courses de VTT et au concert à la place de l’Abissa. Malheureusement 2012, le FAR n’a pas drainé de nombreuses personnes. En dehors des organisateurs, des partenaires et des artistes, l’événement est passé incognito. Certainement,  le défaut de communication et de promotion autour a milité en faveur de ce résultat on ne peu dire médiocre. Tout de même les artistes on fait de leur mieux.


CAN 2013 : Les Eléphants sont OUT.

La démarche de la defaite
La démarche de la défaite

Cote d’Ivoire 1 – 2 Nigeria. Ce score de la 2e journée des quarts de finales de la Coupe d’Afrique des Nations 2012 (CAN) met fin au séjour de l’équipe ivoirienne en Afrique du Sud. Ce dimanche 3 février, à l’issue d’une rencontre dominée par les Super Eagles du Nigeria, les Éléphants de Cote d’Ivoire sont une fois de plus tombés au moment où on s’y attendait le moins. C’est du moins ce que les Ivoiriens se disent. Pardon, au moment où on n’y croyait pas. D’aucuns diront qu’ils ont perdu sans surprise, car les Ivoiriens se sont déjà habitués aux défaites, sans excuses et souvent prévisibles, de leurs pachydermes. L’équipe annoncée comme favorite (ou tocarde) a facilement plié l’échine face à un Nigeria, que tous les Ivoiriens sous-estimaient à l’extrême.

En Eburnie, une maxime populaire dit « découragement n’est pas ivoirien ». Mais faut-il reconnaître que cette équipe est passée maîtresse dans l’art du découragement et de l’énervement ? La place FICGYO de Yopougon, sur laquelle est construit un village CAN avec des Terrasses et des écrans géants, a été prise d’assaut dimanche en début de matinée par des milliers de jeunes aux couleurs tricolores, et a commencé à se désemplir à partir de la 86e minute de la rencontre. De petits groupes de supporteurs se sont dirigés vers leurs domiciles, en silence, torses nus, le maillot à l’épaule ou déjà brûlé. Les conducteurs de taxi ont repris leurs activités sans le moindre klaxon. Et dans les rues d’Abidjan, les Ivoiriens sont sortis de leur concession, calmes, tristes et visages crispés.

Un supporter déçu
Un supporter déçu

Dans un café, les clients qui ne masquent pas leur colère fustigent les joueurs, selon l’intensité de leur déception : « Drogba est un poisseux, un tricheur », « Yaya est un lourdaud », «  Kalou un vaurien »… D’un autre côté, c’est l’entraineur – « ce poltron de Lamouchi » – qui reçoit les boulets de canon : « Il aurait du faire jouer l’équipe du 2e match », « Il n’a point d’expérience », « Il a fait un classement nul en faisant jouer Drogba et Kalou au lieu de Ya Konan et Souleymane »…

En face c’est la Fédération Ivoirienne du Football qui est mise sur le banc des accusés : « Zahui, l’ivoirien, qui n’a connu aucune défaite en 2012 et qui n’avait que 5 millions comme salaire, a été sans raison chassé pour un illustre inconnu de Blanc qui reçoit deux fois le triple du salaire de l’ex-sélectionneur ». « Les leaders de la FIF imposent le classement au coach… », « Ils veulent faire plaisir à Drogba en lui donnant un titre que de faire plaisir au pays »…

Hier soir, on a tout entendu dans Abidjan la bruyante, qui s’est endormie très tôt. La défaite de l’équipe nationale a mis fin à toutes une économie créée à l’occasion de la compétition (vente de maillots, de boissons…). Toutefois, on connait aussi les Ivoiriens pour leur goût du show. La victoire du Burkina Faso a vite estompée le chagrin de la défaite. Une raison bienvenue pour sortir s’éclater et dissiper le « goumin goumin » (chagrin en Noussi) et boire une bière à la défaite des Eléphants footballeurs. A Port-Bouet 2, un quartier de Yopougon, à Abidjan, les jeunes ont inondé les rue en scandant « hein hein, Ghana à chaud » « Hein hein, Anango à chaud ».

On doit comprendre que le bagout des Ivoiriens ne diminuera point pour leur équipe. Comme on le dit, on sera encore favori en 2015. La vie continue. En attendant que l’artiste Magnifik désenvoûte ces lourdauds de joueurs commerçants, faut-il continuer ou pas de supporter cette équipe dans laquelle personne ne veut mouiller le maillot pour la Patrie ? That is the question.