CAN 2013 : Les Eléphants sont OUT.

Article : CAN 2013 : Les Eléphants sont OUT.
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4 février 2013

CAN 2013 : Les Eléphants sont OUT.

La démarche de la defaite
La démarche de la défaite

Cote d’Ivoire 1 – 2 Nigeria. Ce score de la 2e journée des quarts de finales de la Coupe d’Afrique des Nations 2012 (CAN) met fin au séjour de l’équipe ivoirienne en Afrique du Sud. Ce dimanche 3 février, à l’issue d’une rencontre dominée par les Super Eagles du Nigeria, les Éléphants de Cote d’Ivoire sont une fois de plus tombés au moment où on s’y attendait le moins. C’est du moins ce que les Ivoiriens se disent. Pardon, au moment où on n’y croyait pas. D’aucuns diront qu’ils ont perdu sans surprise, car les Ivoiriens se sont déjà habitués aux défaites, sans excuses et souvent prévisibles, de leurs pachydermes. L’équipe annoncée comme favorite (ou tocarde) a facilement plié l’échine face à un Nigeria, que tous les Ivoiriens sous-estimaient à l’extrême.

En Eburnie, une maxime populaire dit « découragement n’est pas ivoirien ». Mais faut-il reconnaître que cette équipe est passée maîtresse dans l’art du découragement et de l’énervement ? La place FICGYO de Yopougon, sur laquelle est construit un village CAN avec des Terrasses et des écrans géants, a été prise d’assaut dimanche en début de matinée par des milliers de jeunes aux couleurs tricolores, et a commencé à se désemplir à partir de la 86e minute de la rencontre. De petits groupes de supporteurs se sont dirigés vers leurs domiciles, en silence, torses nus, le maillot à l’épaule ou déjà brûlé. Les conducteurs de taxi ont repris leurs activités sans le moindre klaxon. Et dans les rues d’Abidjan, les Ivoiriens sont sortis de leur concession, calmes, tristes et visages crispés.

Un supporter déçu
Un supporter déçu

Dans un café, les clients qui ne masquent pas leur colère fustigent les joueurs, selon l’intensité de leur déception : « Drogba est un poisseux, un tricheur », « Yaya est un lourdaud », «  Kalou un vaurien »… D’un autre côté, c’est l’entraineur – « ce poltron de Lamouchi » – qui reçoit les boulets de canon : « Il aurait du faire jouer l’équipe du 2e match », « Il n’a point d’expérience », « Il a fait un classement nul en faisant jouer Drogba et Kalou au lieu de Ya Konan et Souleymane »…

En face c’est la Fédération Ivoirienne du Football qui est mise sur le banc des accusés : « Zahui, l’ivoirien, qui n’a connu aucune défaite en 2012 et qui n’avait que 5 millions comme salaire, a été sans raison chassé pour un illustre inconnu de Blanc qui reçoit deux fois le triple du salaire de l’ex-sélectionneur ». « Les leaders de la FIF imposent le classement au coach… », « Ils veulent faire plaisir à Drogba en lui donnant un titre que de faire plaisir au pays »…

Hier soir, on a tout entendu dans Abidjan la bruyante, qui s’est endormie très tôt. La défaite de l’équipe nationale a mis fin à toutes une économie créée à l’occasion de la compétition (vente de maillots, de boissons…). Toutefois, on connait aussi les Ivoiriens pour leur goût du show. La victoire du Burkina Faso a vite estompée le chagrin de la défaite. Une raison bienvenue pour sortir s’éclater et dissiper le « goumin goumin » (chagrin en Noussi) et boire une bière à la défaite des Eléphants footballeurs. A Port-Bouet 2, un quartier de Yopougon, à Abidjan, les jeunes ont inondé les rue en scandant « hein hein, Ghana à chaud » « Hein hein, Anango à chaud ».

On doit comprendre que le bagout des Ivoiriens ne diminuera point pour leur équipe. Comme on le dit, on sera encore favori en 2015. La vie continue. En attendant que l’artiste Magnifik désenvoûte ces lourdauds de joueurs commerçants, faut-il continuer ou pas de supporter cette équipe dans laquelle personne ne veut mouiller le maillot pour la Patrie ? That is the question.

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