A.B. Ladji Coulibaly

LIEBSTER BLOG AWARD où quand le SYBOMLE s’invite dans la blogosphère.

Photo Google
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Les icones de la colonisation reviennent sous forme d’Award. A l’époque coloniale, on obligeait les élèves surpris en train de parler leur langue ou ethnie, à porter un collier ridicule et laid, fait de coquilles d’escargots, de tortues ou autres choses. Ce collier, était un fardeau, une punition. Il devait être porté, jusqu’à ce que celui qui le porte surprenne un autre en train de dire un seul mot de sa langue, fut-ce un acte manqué. Ainsi chacun surveillait l’autre et tous était vigilent pour ne pas se tromper ou attentif pour faire de l’autre une victime. C’était le SYMBOLE.

Ce temps ci, au niveau de la blogosphère très causante, et comme un virus, le LIEBSTER BLOG AWARD circule, contamine, impose. Et oui ! C’est quoi ce jeu qui vous fait lauréat, sans même que vous ne le souhaitiez, en vous imposant de nombreuses conditions ? Comme dans le cas du symbole colonial, il suffit ici d’avoir un blog.

Je n’ai rien compris à ce charabia de « Liebster Blog Award » jusqu’au jour où, celui qui depuis Dakar m’appelle – pour des raisons que Allah seul connait- « Mon Garçon », me dise, je t’ai nominé parmi les blogs que je suis. Mon aventure ce soir du 10 mai étais des plus rocambolesques ou poisseuses. Un avion manqué et un PC bousillé. Que faut-il ajouter de plus malheureux ? Heureusement que l’embellit survient quand passe la grisaille.

– Moi nominé ? Mais Mon Vieux, tu me donnes du travail là.  Lui dis-je                                                       –  C’est un virus, personne n’y échappera. Me dit Emile.

Voila un cas de figure qui dément l’adage séculaire. On peut être prophète chez soi. Contrairement à celui qui m’a nominé, j’ai aimé l’Allemand. Je dis bien que j’ai aimé cette langue qui, à mon avis est la langue de la science, de la philosophie moderne, de la poésie, de la guerre, de la paix etc…

Mon amour pour l’allemand aurait pu continuer si celui qui a fait naitre en moi cet amour n’avait pas tapé dans mon dos. Pour ne point faire la fierté de mon bourreau, j’ai décidé d’effacer cette langue de mon jeune esprit. Je suis toujours dans ma logique vindicative.  Ne pouvant refuser une nomination, je me prête au jeu. D’ailleurs qui refuserait une nomination au Kora, au Tamani, au Kundé…au BOBs ?

Les six règles…

Le jeu vise à promouvoir, par nomination, les blogs que nous aimons. Il veut que nous leur donnions une visibilité. Soit, les 6 règles sont :

1.  mettre un lien vers le blog qui vous a nommé ;                                                                              2. écrire 11 faits sur soi-même ;                                                                                                                         3. répondre aux questions que la personne qui t’a tagué a postées  et créer 11 questions destinées aux personnes que tu veux nommer ;                                                                         4. choisir 11 personnes et mettre un lien vers leur blog ;                                                         5. les en informer sur leur page ;                                                                                                  6. ne plus nommer la personne qui t’a tagué.

 Alors, je vous apprends 11 choses sur Moi

  1. J’écris long, et long. Je ne sais pas si c’est une qualité ou un défaut, mais bon, chacun à sa nature.
  2. J’aime la philosophie, la socioanthropologie, le droit, les RH et je crois avoir un diplôme universitaire dans chacune de ces disciplines. Je suis convaincu que l’école reste un meilleur investissement et aucun diplôme ne pourrit.
  3. Je suis un scout, convaincu et activiste de l’éducation non formelle.
  4. J’aime les TIC, même si je ne comprends franchement rien à tous ces codes informatiques.
  5. Je n’aime pas le Lundi. Mon jour préféré de la semaine est le Jeudi, mon chiffre, le 7.
  6. J’aime les femmes, l’argent, et la bonne nourriture. Qui est fou ? Mais pour moi, la condition pour avoir tout cela, c’est le travail.
  7. Je suis le premier d’une portée de 7 enfants. Merci à Papa et Maman de continuer à nous soutenir tous ensemble sans préférence.
  8. J’ai fait le tour du monde et posé au moins le pied une fois sur chacun des Cinq continents, aujourd’hui, je suis riche d’avoir des amis sur lesquels je peux compter.
  9. Je pense que je suis devenu paresseux ces temps et j’applique avec efficacité la loi du paresseux : ‘Aime ton lit, comme toi même’.
  10. Comme je HAIS l’hypocrisie, je règle en direct mes comptes
  11. Mon amour pour les chats est viscéral. Y a pas à dire pourquoi, désolé.

Quand, on franchit cette étape, il faut taguer les Blogs qu’on aime…

Je vous les conseille pour leur particularité et originalité :

1- Fofana,https://visavis.mondoblog.org/   Pour ne pas manquer un iota de ce qui se passe à Abidjan,

2- Baba, https://eyesango.mondoblog.org/ Ouvert, il vous donne l’envie de découvre la Centrafrique

3- Sam, https://sam.sympho.fr/ Quand la solitude est votre quotidien, écrire devient un compagnon,

4- Happy Smile, https://smile.sympho.fr/ Seirieusment, femme indignez-vous avec sourire, pour une promotion de l’egalite du genre dans le monde

5-Abdala Boss, https://abdallahboss.mondoblog.org/, Restez sous la bonne étoile au Tchad,

6-Lola, https://femmeautrement.mondoblog.org/, Vous verez autrement la femme d’Afrique,

7-Ossene, https://echosduzanzan.ivoire-blog.com/ Partez à la découverte d’une region de la RCI sous l’angle politique et culturelle,

8- Salma, https://blogitude.mondoblog.org/ Elle vous dit tout, avec des griffres, s’il le faut,

9-Mikaila,www.mikailaissa.blogspot.fr, Le plus enthousiaste des garcons, met les TIC au service du developpement et de l’agriculture,

10-Bamba, https://behem.mondoblog.org/, Partagez sa passion,le Web,

11- Stephane, https://fanuet.mondoblog.org/, En esperant qu’il revienne au Scoutisme.

Réponses à Emile :

1. Si vous devriez vous identifier à un animal, lequel serait-il? Pourquoi ?     Naturellement au Chat. Parce qu’il retombe toujours sur ses pieds pattes.

2. Quelle différence faites-vous entre l’orgueil et l’estime de soi ?  —- Pour moi, les deux sont pareils et ils ne sont pas forcement négatifs. Dans la vie, une dose d’orgueil, une petite ou grande estime de soi, sont des signes d’affirmation.

3- Rire de ce que font les autres ou faire rire les autres. Lequel serait votre attitude dans un groupe ? Pourquoi ? —-Tout dépend. Si je regarde mon ami Agalawal faire son métier, je ris. C’est normal. Et si j’étais comédien comme lui, ce serait mon métier. Et si certain pense que je leur fais rire, par mes dires, mes actes et que cela leur est bénéfique, je dis tant mieux.

4- Quelles sont trois de vos méthodes clés pour fidéliser vos amis ? Je lui rends visite pour connaitre son environnement, Je le présente à mes amis proches et à ma famille, Je fais de mon mieux pour répondre présent quand il a besoin de moi.

5- Quelle est votre plus grande satisfaction depuis que vous bloguez ?  A Dakar, bloguer m’a donné d’avoir de nouveaux amis, qui ne sont pas prêt à m’oublier. Je bois un café ou une malta avec Bala, Je perturbe les nuits de Bamba et FBI avec mes SMS à la con, j’essaie en vain d’énerver Salma dans son monde, j’interromps les conversations sérieuses sur Facebook avec des histoires saugrenues, je demande a Michou de m’aider à costumiser mon blog…Et grâce au Mogoba, je n’achète les journaux qu’en un clik…

6- Pour vous, les blogueurs devraient-ils être soumis aux mêmes standards que les journalistes traditionnels ? Oui, parce que c’est tout de même diffuser l’information. Et la qualité de l’information est forcement facteur de changement. Non. Les blogueurs partages des aventures uniques, particulières, atypiques. Ils informent en se formants. Ce n’est pas forcement un métier, mais ils essaient de partager leurs quotidien avec le monde. Le journaliste fait son métier. 

7- Quelles sont pour vous, les quatre critères clés pour savoir si votre partenaire vous ment ou non et les trois autres pour savoir s’il vous aime ou non ?  S’il ou elle ment je le saurai. Mes critères sont secrets. Et mes relations sont des contrats, chacun fixe la durée par ses actes.

8- Un test de dépistage VIH à la veille de votre mariage avec votre partenaire, séronégative, que vous aimez profondément, vous révèle que vous êtes séropositive. Quelle attitude adopteriez-vous ? J’attends que cela arrive pour vous dire l’attitude à adopter. Dans tous les cas, j’ai bien suivi mes leçons sur le SIDA et ses modes de transmission, j’essaye d’être très prudent.

9- Quelle méthode pensez-vous efficace pour lutter contre la cybercriminalité ? Djo, franchement, quand l’argent travail et qu’on ne le voit pas travailler… quand les étudiants sortent de plus en plus des Universités et qu’ils deviennent des gérants de cabines, de bars, de maquis,… quand on voit des politiciens devenir hyper riches et enfarinant le peuple… Quand la jeunesse ne comprend rien à ce qui l’attend à l’horizon,…Quand depuis 2 ans dans un pays, il n’y a aucun concours…Que veux-tu ? Moi je laisse chacun se débrouiller pour réaliser son rêve. C’est bien de cela qu’il s’agit. La pauvreté engendre toujours de nouvelles idées, aussi opportunistes qu’elles soient.

10- Pourquoi aimeriez-vous ou non vous engager en politique ? Pour avoir aussi beaucoup d’argent et le redistribuer au peuple comme ZORO ou ROBIN DES BOIS.

11- A quel âge souhaiteriez-vous mourir et pourquoi ? Ne sais-tu pas qu’on est dès la naissance, assez vieux pour mourir ? Dieu va decider de ma fin.

 Mes 11 questions aux nominés

1-Pourquoi bloguez vous ? Et que pensez-vous de l’aventure Mondoblog ?                                      2-Qu’entendez-vous par l’expression « mon avenir » ?                                                              3-Jusqu’à ce jour, quel a été votre plus grand déboire dans la vie ?                                          4-Qu’espérez-vous de la vie, de Dieu ?                                                                                                               5-Si vous aimez une femme, un homme, qu’auriez vous souhaitez-de lui, d’elle ?                       6-Y a-t-il une différence entre l’amitié et l’amour ?                                                                          7-C’est quoi votre plus grand choc culturel ?                                                                           8-Le Kâma-Sûtra, est-il bon pour l’Afrique ?                                                                                 9-Dans quel état d’esprit vous vous mettez lorsque vous rédiger un billet, un article?                      10-  Pensez vous que les scouts, soient, réellement des « voleurs de poulets » ?              11-   Et si vous-étiez Président de la République, quelle serait votre première action en faveurs de la jeunesse?

 Ouf, je suis sauvé, je vous passe le Symbole. Peace.


Le ZOO d’Abidjan: Un patrimoine en quete de sa SOLUTION

Entrée du ZOO d'Abidjan (Photo Badra)
Entrée du ZOO d’Abidjan (Photo Badra)

Ce weekend, j’ai voulu faire comme tous les ivoiriens. Aller au Zoo d’Abidjan. L’annonce de cette intention, a fait rire plus d’un.

 – Quoi! Au Zoo? Qui va à cet endroit même ? Et pourquoi faire? S’est exclamé un ami avant de s’interroger.–  Tu va voir tes cousins ? M’a lancé un autre, en singeant.

Mais bon voila, mon projet, c’est mon projet. J’irai au Zoo. Et pour l’occasion, j’ai bien voulu partager mon plaisir avec un ami qui se trouve être mon petit ropero. Comme de nombreux Abidjanais, il passe et repasse devant ce lieu, sans envisager d’y faire un tour un jour de sa vie. Juste pour la curiosité. Juste pour voir ce qu’il n’a jamais vu. Un animal en vrai ou en captivité. Avec l’ami, nous y sommes allés, quand même, malgré les rires narquois et les langues sarcastiques, oubliant que découragement n’est pas ivoirien.

 – Au Zoo j’ai 100 francs. Annoncé-je à l’apprenti du Gbaka (véhicule de transport en commun à Abidjan).

– C’est 200 Francs mon vié à l’ère là  (à cette heure). Lança t-il sans me considérer. A cette heure, il a le choix du client. Donc il s’en fou.

Vous comprendrez, que le milieu du transport à Abidjan est assimilable à une bourse. Les tarifs montent, descendent, grimpent, bondissent…selon les positions du soleil. Le client n’est donc pas roi à certain moment du jour. Les transporteurs fixent les tarifs et les trajets selon leur gré et personne, personne de notre chère association dite des consommateurs ne réagit. De toute façon, si vous n’êtes pas content, si vous êtes trop fâché on vous dira ce qu’on dit aux usagers des bus de la capitale:

 – Achetez- vous une voiture ou marchez.

Mais bon, il ne s’agit pas de cela, mais de partir au Zoo, route d’Abobo par le Paillet. Le chemin le plus embouteillé. Toujours embouteillé à cause de l’absence des pannes de feux de régulation (nous y reviendrons) et malgré l’omniprésence de nos chers agents de contrôle et de régulation de la circulation. Ce jour, j’ai eu de la chance. La route sans feu tricolore, construite nouvellement, entretenue difficilement, est libre. Le Gbaka, cette carcasse roulante qui semble avoir échappé aux charognards vendeurs de ferraille de la Casse d’Abobo, réussit à me déposer devant le Zoo.

Vous connaissez le Zoo. Notre Zoo national. L’unique d’ailleurs. Il est entre les communes d’Adjamé, de Cocody et d’Abobo, perché sur une petite colline et supplantant les nombreux sicobois (bidonvilles) qui l’environnent et pour lesquels il constitue une véritable source d’approvisionnement en eau et en électricité.

Tickets d’accès en main, nous accédons au Zoo. Une petite pancarte avertit : « il est interdit de donner la nourriture aux… (blablabla blablabla) 10.000Fcfa». Le petit écriteau, sur lequel se trouve l’interdiction, parsème le jardin zoologique au point où, on imagine simplement, que le calligraphe a fait soit une promotion, soit un déstockage pour liquider ses bouts de contre-plaqué. Ce qui est sûr, personne dans ce pays ne respecte les interdictions et cela m’a rappelé le refrain d’une chanson du groupe rap Garba 50« Dans pays là c’est comme ça. On pisse sur les murs, on fume en public, on jette les ordures, on rackette, et puis ca va pas quelque part, dans pays là c’est comme ça». La preuve des jeunes donnaient bien à manger pour faire danser les Chimpanzés, sans être inquiétés.

S’il est vrai qu’une hirondelle ne fait pas le printemps, il y a des signes qui ne trompent pas. Ce jour, dans la cours, une ribambelle d’enfants acharnés sur un petit toboggan et une petite balançoire installés au centre de l’établissement. Ces enfants, des écoliers du primaire privé, venus, grâce à la volonté de leurs enseignants (souvent très mal payés) désireux de leur faire apprécier un échantillon de notre riche flore et faune, n’ont pas trouvé mieux que de s’offrir leurs propres spectacles. Leurs acharnements sur les objets de jardins d’enfants, dit long sur la qualité de l’attraction à laquelle ils s’attendaient surement.

Et effet, notre cher Zoo a du chemin à faire pour être à la hauteur des attentes des visiteurs. Loin de s’imaginer pouvoir retrouver les stars de la saga Madagascar 1,2…on s’attendrait au moins à voir l’essentiel. L’essentiel c’est qu’un établissement de ce genre, qui joue à la fois des fonctions culturelles, éducatives, économiques, touristiques…mette en évidence les richesses en terme de faunes de notre pays. Qu’au moins ont puisse y trouver des symboles de notre chère patrie.

Au Zoo d’Abidjan, les cages sont presque vides et l’effectif des pensionnaires a fortement diminué pour soit, à cause des crises que le pays a connu, dira t on, soit pour des raisons cadavériques ou d’évasion. La visite du Zoo, commence par la cage aux serpents tellement malfamés qu’ils n’ont plus la force de se dérouler. On a pu compter, si je me fie à ma vue d’ivoirien, quatre reptiles.

A gauche, les cages des oiseaux sont presque vides. Quelques unes, sous l’effet de la rouille et du au manque d’entretien, tombe, morceau par morceau. En dehors d’une sixaine de rapaces devenus stériles à force de ne pouvoir s’émouvoir et qui guettent la moindre occasion d’évasion, il y a dans la cours, deux (2) vieux paons se baladant, comme pour leur dire: débrouillez vous, nous on ne peut pas vous nourrir.

Nos petits cousins, ces  « mammifères majoritairement arboricoles appartenant à l’ordre des primates et formant un sous-ordre » (Encarta 2009) même s’il n’en reste qu’une dizaine avec en moyenne deux (2) par espèces, demeurent les plus excités. Normal non pour des singes. D’un coté, dans des cages, de petits singes s’agitent face, certainement aux gestes provocateurs de quelques petits malins du groupe des écoliers. De l’autre coté, la  grotte des chimpanzés, et celui des babouins. Des visiteurs s’attroupent, lancent des cris, demandent aux bêtes d’exécuter des gestes acrobatiques pour recevoir de la nourriture.

Dans le premier cas, on brandit des sachets contenant un liquide blanchâtre dit lait. On crie. Les quelques animaux de la portée, conditionnés à cause de la faim par certains sons, tintamarres, exécutent des sauts acrobatiques, puis tendent les mains (pardon les pattes) ou la bouche pour laisser entrer les goutes laiteuses lâchées par ces visiteurs.

Du couple de babouins, le technicien de surface (personnel d’entretien) qui s’est improvisé guide pour un couple, dit qu’ils sont des animaux très jaloux. Jaloux au point de s’attaquer aux hommes (sexe masculin) pour des femmes. Pour convaincre le couple, il s’est permis de mimer le rituel des amoureux en saisissant le popotin de la dame accompagnée. Le male babouin, pour montrer le ridicule de la pensée et de l’acte a balancé sa dernière déjection sur le monsieur, pour le réveiller et infirmer les théories saugrenues, d’un employer, mal payé en quête de la pitance du soir. Plus tard, le couple que nous avons rencontré, nous demandait où se trouvait le robinet.

Couple observant des babouins (Photo Badra)
Couple observant des babouins (Photo Badra)

 – On ne sait pas ho. Nous somme aussi des visiteurs comme vous, a répondu, mon petit.

Les cervidés, j’en ai compté 3 dont un faon. Mignon, minuscule et triste. Ces ascendants ont fait, la crise aidant, le bonheur de quelques sauces graines et la joie de clients de certaines tenancières des restaurants de fortunes environnant, spécialisés dans la vente de viande de brousse. Trois biches malheureuses dans un enclos où poussent à peine de l’herbe, quant on sait que des centaines de cobs de Buffon, de biches, d’antilopes, de céphalophes etc., gambadent dans nos forets et savanes, fuyant braconniers et prédateurs naturels.

J’ai vu dans l’étang, un hippopotame, je savais qu’il y en avait deux (2). Certainement, l’autre roupillait sous l’eau. Juste à coté, une population de crocodiles ou caïmans fortement diminuée. Les crocodiles ou caïmans du Zoo étaient numériquement supérieurs. Dans leurs sales étangs à l’époque, ils se superposaient, museaux ouverts, attendant que passe l’ombre d’un poulet. Aujourd’hui on compte aisément les têtes reptiles écaillées. Zut, j’oubliais, depuis que leur ancêtres ce sont attaqués à leur historique bienfaiteur à Yamoussoukro, ils n’ont de choix que de se tenir tranquille dans leurs bassins aux multiples fissures.

Etang des hyppopotames (Photo Badra)
Etang des hyppopotames (Photo Badra)

Entre l’espace des biches et celui des caïmans, nous avons passé la cage des tortues centenaires. La plus grosse, 150 ans, entend-ton, rescapée du hasard, trainent sa grosse carcasse, pendant qu’à coté, ses voisins ou voisines se bécotent tendrement.

Les tortues du Zoo ( Photo Badra)
Les tortues du Zoo ( Photo Badra)

En face, dans un vaste enclos, deux buffles aux airs affamés, qui ont du mal à se lever pour avaler les oranges et les pommes, qui leur sont jetés. Depuis quand un herbivore mange des oranges, des pommes quand il est tenaillé par la faim? Abidjan est rempli d’herbes drues pourtant. Il y a de cela une dizaine d’année, je racontais fièrement, que ces buffles étaient les mieux nourris, les plus épanouis. A cette époque, ils se pavanaient tous dodus et replets. La mort a visité le harem, et l’état actuel des survivants en dit long sur leur souffrance.

Une famille de trois malheureuses mangoustes, partage le dos de la cage aux vibrations cadavériques des hyènes. Deux animaux rayés se reposent. Pourtant cette espèce n’avait pas à se plaindre en tant que charognard dans un Zoo où la mort frappe régulièrement. Les carcasses sans vie des autres, leur permettaient de faire aisément ripaille. Comme quoi, la mort du cabri des uns, parfume la sauce des autres.

Je ne vous parle pas de la cage aux lions. La cage des rois de la forêt. Elle est vide et tombe presque sous le poids de sa vacuité. Déjà les lions qui y étaient, attendaient le jour de leur jour, affamés, faméliques, moribonds, chétifs, malades, qu’on pouvait compter de loin, leurs cotes. Se sont-ils échappés pour le casting de Madagascar IV ? Nada. Ils sont au paradis ou chez Hadès, en dessous des Tartares. Ils ont rejoint la demeure éternelle pour des siècles et des siècles.

Un détour à l’enclos des civettes. Il y a quelques viverridés aux origines mal précisées. Le temps a eu raison des plaquettes de présentation des bêtes. On a pu aussi constater que l’aire du fond, où il y avait un 3e éléphant, est transformée en un magnifique champ, où manioc et bananiers s’épanouissent grâce aux riches sédiments fécaux que le dernier pensionnaire a du laisser. A propos donc de cette espèce, symbole de notre Nation et de la fierté des ivoiriens, notre Zoo national possède qu’un seul pachyderme. Il est 1, unique comme le seul titre remporté à la Coupe d’Afrique des Nations. Effet du hasard ou signe d’annonciation, il serait est né en 1992 d’où son nom CAN. Logiquement un éléphant consomme environ 200 kg de nourriture par jour. Mais CAN, lui, est un vrai baoulé. Il vivote grâce au photographe des lieux. Ce dernier, lui permet de grignoter des morceaux  de pain godio, des mains de ses clients, lorsqu’il leur prend des photos. Pauvre CAN, du courage.

CAN et le photographe (Photo Badra)
CAN et le photographe (Photo Badra)

Je ne dis pas que dans notre cher Zoo, il ne reste rien. Loin de moi. Le cadre est convivial, reposant, l’air est frais, doux, pur. Et il se présente parfois comme l’endroit propice pour finaliser ou avancer dans des dossiers de cœur. Ici, les mots peuvent mieux pénétrer l’esprit, top en l’air de certaines de nos sœurs compliquées de chez compliqué. Je ne suis pas le seul à l’avoir pensé. Dans un endroit, quelques abonnés aux idylles de télénovelas, baladent leurs jouvencelles. Tout dépend de l’intention, mais là je ne dis plus rien je passe en disant que ce lieu sert au moins à quelque chose. (Mon gars si tu as ta go qui te fatigue, vas au Zoo. Tu n’y trouveras rien d’attractif, mais tu auras un cadre  poétique  pour lui dire que tu es fan juskaaa…)

Tout a surement une explication. Il y a 10 ans, ces lieux étaient pleins et offraient une attraction enchanteresse. Les différentes crises ont eu des répercutions sur cet endroit, malheureusement. Mon ami, n’étais pas déçu. Il a pu voir son premier éléphant. Mais, moi, j’étais désolé pour l’endroit et pour les animaux qui restent.

Après notre odyssée, nous avons voulu distiller nos émotions devant une boisson. On a encore poiroté devant le bar du Zoo. Personne n’a remarqué notre présence. On a du se contenter de salives et faire le point de notre visite devant un bon plat d’Attieke Poisson Fumé (APF) arrosé d’eau en sachets aux origines douteuses.

A la sortie, une note du Directeur des lieux avertit: Toutes tentatives de dénigrements sur le net, est passible de poursuites judiciaires. En plus d’offrir un spectacle médiocre, le client est interdit de commentaires. Voila comment nous avons prie cette note. Mais bon, adviendra que pourra.

Jah is love/


Elections 2013 à Grand-Lahou. Des actes de vandalismes stoppés de justesse.

QG de campagne (Photo Badra)
QG de campagne (Photo Badra)

Les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont fait avorter de justesse, un mouvement de violent de contestation, le soir du dépouillement des bulletins de vote, des élections couplées municipales-  régionales de ce 21 avril 2013 à Grand-Lahou. En effet, comme annoncé et préparé par le Commission Electorale Indépendante (CEI), les ivoiriens ont été appelés, pour ces scrutins électoraux couplés à élire leurs Maires et Conseillers régionaux  pour les cinq (5) futures années.

A Grand-Lahou, dans le sud côtier du pays, le matin du 21 avril est marqué par un calme habituel. Pourtant, c’est jour d’élection.  Sans trop de précipitation, ni d’affluence, les populations ont progressivement accomplit leur devoir entre 7h30, heure d’ouverture des Bureaux de vote (BV) et 17h30, heure de fermeture.

Dans cette ville, étaient en lice pour les municipales M. Kouassi André du RDR, M. Lagah Joseph du PDCI et maire sortant, et deux candidats indépendants à savoir M. Segui Gadji et M. Djaya Jean. Aussi, faut-il noter la même configuration pour l’élection des Conseillers pour la Région des grands Ponts (Grand-Lahou, Dabou, Jacquesville). Quatre (4) candidats aux profils et programmes aussi riches que différents pour les populations, parmi lesquelles, 2 indépendants.

17h 30 les 10 bureaux de vote de l’EPP Lahou 2 A ont fermé, pour les dépouillements et décomptes des bulletins. Dans les coulisses, les tendances avaient commencé à se préciser au fur et à mesure que les représentants des candidats transmettaient les résultats de les BV. Au environ de 20, un véhicule de type 4X4 pénètre en trombe au sein de l’établissement. Il stoppe net devant le véhicule des Forces de l’ONUCI. Les quartes(4) portières s’ouvrent laissant descendre et s’éloigner vers des BV, comme des commandos en opération, une dizaine de gaillards à l’évidence, très motivés par quelques verres de Koutoukou en amont;

Ils investissent le BV 7,  et un tôlé violent de cris et d’hurlement commence. Dans le Bureau de vote, les lumières s’éteignent, puis se rallument. Des gens crient et on entend des fracas de bois sec. Puis le mouvement se dirige vers un autre bureau. Un dénommé Firmin, sbire du candidat Kouassi André,  est stoppé dans sa démarche par un individu qui semble être le représentant d’un autre candidat. Les casques bleus de l’ONUCI se mettent en position, pendant que nos chers policiers  et gendarmes, toujours surpris, causent.

La présence de l’UNPol ne semble guerre dissuader, ces braves jeunes décidés à accélérer, scande t’il, les dépouillements et rédactions des Procès Verbaux (PV). L’atmosphère reste encore tendue. Les nouveaux arrivants, crient à la fraude et à la corruption.  « il a déposée 500.000 FCFA à la Police et à la Gendarmerie pour qu’ils lui laisse le temps de bourrer les urnes (quand bien même transparentes=NDLR) et falsifier les PV » entend-on par là et le Sir Firmin invite ses acolytes à « quadriller le secteur » comme s’ils étaient des militaires. Très vite l’ONUCI et les forces en présence sont débordés. Les badauds, partisans, et observateurs s’éclipsent rapidement de la cours de vote.

Question d’élection, il faut être prudent et se mettre à l’abri des débordements.

Très vite, la nouvelle se repend et un renfort de FRCI arrive. Le valeureux et téméraire Firmin n’a pas attendu que ce cortège de militaires pénètre l’enceinte de l’établissement, pour établir son record électoral de Jumping. Idem pour ses compagnons, laissant derrières eux leur moyen de locomotion.

Le calme étant revenu, les quelques BV qui n’avaient pas fini leur dépouillement et l’établissement des PV ont été délocalisés sous forte escorte au siège centrale afin qu’ils achèvent leurs opérations.

Il est 22h quant M. Kra Alain, représentant de la CEI dans la ville commence la proclamation des résultats des 26 BV ouverts pour les municipales 2013 et ce en présence de Monsieur le Préfet de département, et du représentant du candidat Djaya Jean. Les autres n’ayant pas pointé présent.

Au total, sur les 9209 inscrits, seuls 4094 personnes ont fait le déplacement. 127 bulletins nuls. 3967 bulletins représentaient 44,47% de suffrage exprimé. On ne peut point dire qu’il y a eu de l’affluence dans les BV. Malgré cela, ont obtenu, le candidat Djaya Jean, indépendant, 2388  soit 60,19 % ; le candidat André Kouassi, RDR, 851 voix, soit 21,45% ; le candidat Laga Joseph, PDCI et maire sortant, 099 voix représentant 02,49% et enfin le candidat Segui Antoine, Indépendant, 629 voix, soit 15,85% du suffrage exprimé.

Tableau récapitulatif des résultats, durant la nuit électorale à Gd-Lahou (Photo Badra)
Tableau récapitulatif des résultats, durant la nuit électorale à Gd-Lahou (Photo Badra)

En attendant la confirmation par la CEI centrale, Mr Djaya Jean est le nouveau maire de Grand Lahou. Chacun des candidats au environ de minuit est arrivé pour signer le PV centrale.

« Vouloir, c’est pouvoir », dit-on. Beaucoup l’ont déjà affirmé en Afrique, c’est presque devenu un slogan politique, surtout lors de campagnes électorales. Apparemment, ils ont voulu, mais ils n’ont pas vraiment pu. Ou simplement, les populations ont simplement décidé. Au nom de la démocratie, qu’il en soit ainsi.


Grand-Lahou – Une rencontre de Football se termine par une bastonnade

Les deux équipes (Vert blanc) Lycee pro - (Rouge bleu) Lycee Mod.  (Photo Badra)
Les deux équipes (Vert blanc) Lycee pro – (Rouge bleu) Lycee Mod. (Photo Badra)

Il est 14h ce dimanche 15 avril 2013 et le Stade HKB de Grand-Lahou se remplit progressivement d’élèves venus respectivement du Lycée professionnel de pèche (Lycée Pro.) et du Lycée moderne Arsène Assouan Usher (Lycée Mod.). Ce jour, leurs équipes respectives s’affronteront pour une place en finale régionale du tournoi organisé par l’Office ivoirien des sports scolaires et universitaires (OISSU).

Pour cette rencontre, qui se rejoue, des dispositions particulières ont été prises afin de permettre aux deux équipes de jouer dans la quiétude. Des d’éléments de la Police nationale sont présents ainsi que des responsables des deux établissements. Dès l’entrée des tribunes, les arrivants sont orientés vers une rive, gauche ou droite en fonction de leur école d’origine.

Mais, moi, je ne suis ni élève ni enseignant. Je me présente comme Parent d’élèves ayant un frère dans chaque établissement et dans chacune des équipes présentes déjà sur l’aire de jeu. Je suis aussitôt orienté vert la tribune de gauche, vu que je ne suis pas un officiel pour être au centre. Avant de me diriger vers ma tribune qui se trouve être celle des supporteurs de l’équipe du Lycée Mod., j’interroge la Directrice de la jeunesse, du sport et des loisirs sur les motifs de ces précautions:

–          Que se passe-t-il aujourd’hui? c’est nouveau ca ?

–          C’est pour éviter la bagarre. On rejoue ce match parce que la dernière fois, la rencontre a été interrompue par des affrontements violents. Me lance la dame, sans me regarder.

Hop, je m’installe entre de jeunes filles un peu surexcitées. Certainement par la vue de leurs p’tits gars chéris de stars joueurs qui s’échauffent sur le terrain. Le stade est bouillonnant. Des deux cotés, on met l’ambiance avant le coup de sifflet de départ. Ca crie, ca siffle. Il y a même des injures. Les élèves ivoiriens, qui depuis plus d’une semaine, subissent les effets de la grève des enseignants mécontents des ponctions sur les salaires et promesses non tenues, ont de l’énergie à dépenser. Normal. Ils ne vont pas à l’école. Les salles de classe leurs manquent surement. Alors, ils y vont sans retenu, ni application. D’ailleurs depuis une décennie, l’application a foutue le camp avec ses compagnons, discipline, travail et respect dans le système éducatif national. Le style Yorobo étant désormais la référence.

Bref, ici, on joue au foot. Alors pas de bla bla bla, à la Tiken Jah Fakoly.

Vérification des licences, consignes de bonne conduite, salutation d’usage des joueurs et l’arbitre  donne le coup d’envoi. La première période se déroule sans heurt ni suspens. A ce rythme les joueurs du Lycée Mod. peuvent se frotter les mains. Un match nul, les arrangerait. Ils comptabilisent un plus grand nombre de point. Ils en sont conscients. Alors ils jouent comme on dit en Côte d’Ivoire à la magrébine pour perdre du temps.

Le coup de sifflet qui ramène les deux équipes des vestiaires retentit comme le début des problèmes. Au fils des minutes suivantes, les décisions de l’arbitre centrale, souvent en contradiction avec ses adjoints sur les touches, laissent à penser qu’il n’a trop mangé d’attiéké avant de venir officier. On entend d’un coté des « Arbitre tu ne vois pas clair »… «  Tu es trop mourant ». De l’autre coté de la tribune, chez les Pêcheurs en puissance, on crie  « intimidation », « partialité ».

Les erreurs d’arbitrages se multipliant, 25 minutes de jeu, un joueur du lycée Pro mène une contre attaque. Un attaquant du Lycée Mod., dans sa tentative de le stopper, manque son tacle et tombe. L’arbitre, qui n’a pas suivi toute l’action se fie au mouvement de celui qui git et  brandit un carton jaune. Action qui n’est pas appréciée par les joueurs du Lycée Pro et leurs fans dans les tribunes. Franchement…

La tension monte aussitôt sur le terrain. Une horde de joueurs très surchauffés se forme autour de l’arbitre pour contester la décision. Dans l’élan des humeurs, des choses se disent, les gestes dont les intentions se dessinent plus précisément, s’observent. Se fiant à son statut de maitre du terrain, et possiblement dans le souci de faire restaurer l’autorité et l’ordre, le juge brandit un carton rouge à un joueur contestataire du Lycée Pro.

C’est la flamme à la mèche. Envahit, l’arbitre prend la fuite comme pour se refugier dans les cages du camp Lycée Mod. Erreur ou confusion. Il semble oublier que courir est une nécessité, certes nécessaires pour exercer son métier, mais, c’est aussi le métier de tout joueur. Il est très vite rattrapé et assené de coups aussi violents que le gabarit des poings qui se forment et tombent comme une pluie qui se déchaine après une saison de sécheresse mortelle.

Il aura beau essayer de se cacher et de se protéger, lui et sa combinaison très fluorissante, apprendra pour la prochaine fois qu’un poussin blanc ne se  perd jamais dans l’obscurité. La police intervient, enfin. Jusque là, nos chers agents rêvaient aux nombreux de taxis et motos qu’ils loupaient le temps de présence à un match et qu’ils auraient pu siffler en vrai arbitre, s’ils étaient sur leurs propres aires de jeu travail…Les routes.

Ouff, voila nos forces de l’ordre qui investissent l’aire du jeu. Kalachnikov en main et pendant dans tous les sens au nom de la sécurité. Mission protection des arbitres et dissuader les joueurs boxeurs. Courant dans tous les sens. Mais les jeunes sont rapides comme des souris dans un placard. Ils sont débordés. Leur présence ne semble point intimider les ni les joueurs, ni les supporteurs, qui entre temps ont profité du désordre pour envahir la pelouse.

« Il n’aurait pas du donner de carton, car il sait bien que la dernières rencontres s’est mal terminée » Dit un jeune. Mais l’eau est déjà versée. Et le désordre est là, comme l’eau dans Kirikou et la Sorcière. Apres quelque moment d’agitation le calme revient. Et le rencontre est une fois encore inachevée, situation qui appelle à une décision  des organisateurs pour decider du vainqueur.

Au pays des éléphants, tous les éléphanteaux sont avertis ou perspicaces. On joue au foot, mais on se forge aussi les muscles pour se prémunir d’éventuels accidents. Du genre Sénégal  VS Côte d’Ivoire il y a peu de mois.  Les Joueurs du Lycée Mod. sortent finalement vainqueurs donc qualifiés, suite à une décision des commissaires au match.


Dakar vu par un ivoirien en 6 jours.

Ha n’dakarou. Pour ceux qui ont lu Maimouna de Abdoulaye Sadji, comprendront. Dakar, capitale de la Teranga, est une ville étonnante et aux charmes multiples. De jour comme de nuit, il y a matière à voir et la ville enchante.
Dakar vue du ciel ( Crédit photo - Badra)
Dakar vue du ciel ( Crédit photo – Badra)

L’atterrissage de l’avion vous donne l’occasion de survoler le quartier Yoff, non loin de l’aéroport International Léopold Sédar Senghor de Dakar. De cet endroit, on admire déjà le fameux bijou de bronze. Ce merveilleux monument de La renaissance, dont les coûts de maternité ont fait couler beaucoup d’encres et de salives. Pourtant la statue est là, fièrement bâtie et de sa hauteur, elle supplante magistralement la ville. Belle, choquante par la dimension,  grise, lumineuse enchanteresse selon le moment où vous orientez votre regard vers elle. La, le grand bonhomme qui tient sa dulcinée par la hanche et porte son enfant à l’épaule, vous indique le chemin. La main pointée vers l’est, il semble vous dire « bienvenu, Dakar, c’est aussi là bas, c’est le lointain. Va, découvre ».

Cette étape terminée, la curiosité vous attire dans une ville coloriée ou aux nombreuses couleurs. Les murs, les véhicules, les habitants, les rythmes des mouvements, les tonalités…Les accents sont mélodieux, enroulés, le wolof est partout. Souvent même dominant ou effaçant la langue française. Le sénégalais approche l’inconnu, le visiteur, le client avec sa langue. Il ne fait pas de différence. Le Sénégalais de Dakar est actif. Il vaque à ses occupations quotidiennes, pour assurer la pitance. S’il ne le fait, vous le verrai s’adonner à des exercices sportifs en bordure de la mer qui berce les bords de la capitale et qui offre un décor pittoresque aux pensionnaires et clients des luxueux hôtels qui s’y sont implantés.

Passons, rentrons dans Dakar, explorons les profondeurs de ses rues sablonneuses, admirons ses véhicules de transport en commun. Dakar, ce sont de magnifiques taxis. Jaune et noir, souvent jaune. Cela s’explique part l’âge, la période de mise en circulation. Les anciens taxis ont une couleur double, les nouveaux, mis sur le marché grâce à des investisseurs iraniens, sont jaunes. En plus, ils ont des queues en forme des chasses mouches. Pour les uns, c’est de la décoration, pour d’autre cela sert à porter chance ou à protéger. Et oui, comme on le voit à la lutte, le gris gris est aussi partout. Tout compte fait, c’est une innovation à la sénégalaise. Et même si le taxi dakarois n’as pas de compteur, les prix restes flexibles. Il se discute, se négocie et on fini par s’accorder, puisqu’entre le client et la conducteur, le besoin reste à satisfaire. Il n’y a pas que les taxis, il à aussi des bus, ils sont bleues, couleur de la mer. Comme dans tous les pays d’Afrique de l’Ouest, les bus sont toujours bourrés de monde. Et voila le bus rapide qui s’amène, cela me rappelle les Gbaka d’Abidjan, chanté par Daouda. A la différence ceux-ci sont superbement décorés, comme ci on les apprêtait pour un carnaval. Bienvenu à bord des Djaga Ndiaye ; des Dakar Dem Dikk, des Taxi Sister, des Tata, et des Car Rapide, mais aussi des charrettes, tractés par des chevaux, qui dispute la chaussée avec les véhicules motorisés.

Si vous vous lassé de ce décor où tout vrombi, laissez vous séduire par les dakaroises. Elles passent, repassent, vont et reviennent. Dans le vêtement, comme dans la démarche, tout charme ou est charmeur. On dit qu’au Sénégal, les femmes sont belles. Ce n’est pas faux et Allah seul sait, de combien d’artifice et d’arsenal de séduction, est constitué leur bunker de femme. Ha ces femmes, je les vois comme des gazelles en Jeans, en complet pagnes ; en boubou, avec des nattes et des tresses aussi imaginées, que la sveltesse de leur déhanchement et de la démarche. Furtives, élégantes, les Dakarois emmène dans le monde d’une Afrique où tout enchante.

Attention, n’admirez pas trop. Sinon, vous n’aurez pas le temps de faire attention aux commerçants ambulants qui vous abordent d’une manière ou d’une autre. On connaît partout, la réputation commerciale du Sénégalais. Ils vous présentent tout un bric à brac enjolivé de discours. Ils vous harcèlent  mais gentiment. Ils vous font des confidences, vous proposent des prix qui peuvent chuter ou grimper comme en bourse. Tout dépend de votre vigilance et de votre bagout en négoce. « Mon ami, viens, je te fais une confidence. Tend l’oreille, je te donne à 1000 fcfa, ne dit a personne ».  Et ici les affaires vont bon train.

A Dakar j’y suis. Voila 5 jours. 5 jours que 51 blogueurs sont présents dans le cadre d’un atelier de formation des animateurs de la plate forme Mondoblog portée par l’Atelier des médias de Rfi. Je n’ai pas encore tout découvert. J’espère bien pouvoir y arriver si, bien sur, le temps me le permet. Mais pour l’instant, coté formation des mondoblogleurs, les glaces sont brisées et des affinités se consolident. Ici et là, ils se font remarquer. Casquettes rouges, ils encombrent et envahissent tous les espaces à la quête de sujet pour leur papier.

Je continue mon aventure avec mon binôme, Faty. Ha faty. Elle est mondoblogueuse activiste  malienne venue de Tombouctou. Faty, vu de loin m’a effrayé avec son aire de dame trop sérieuse et trop enfermé. Ses vêtements, comme ceux de ma mère. La femme musulmane de l’Afrique de l’ouest. Tresses fines, qu’elle recouvre au gré de ses humeurs et son enthousiasme. Avec moi, elle parle bambara ou bamanan et me précisant qu’elle est Sonray.  Pour la confidence, Faty, est tout ce que vous pouvez imaginer d’une femme engagée. Et si vous avez le courage de l’approcher, elle s’ouvre à vous. Encore, avec elle, je poursuis mon bon bout de chemin et quand j’arriverai chez moi, je serai riche de nouveaux collègues et amis. Et je pourrai raconter, N’DAKAROU, j’y ai été/


Le racket en Cote d’Ivoire, un problème têtu

Une scène de ménage entre policiers et conducteurs
Une scène de ménage entre policiers et conducteurs  (© Photo – Badra)

 

C’est un phénomène désormais encré dans les habitudes des personnes véreuses conscientes qu’elles ont un pouvoir quelconque. Le racket (ou encore les dessous de table, les mouillages de barbe, les frais de café et de bière…,) peut s’observer en direct ou en différé dans plusieurs milieux de la société ivoirienne. On peut se faire racketter, soit parce qu’on est en situation régulière ou pas (absence d’une pièce d’identité, ou d’un document de votre véhicule, ou à cause un flashage suspect de radar),  soit pour booster ou simplement faire accepter un dossier. On peu aussi se faire racketter, pour être admis ou voir votre malade admis aux urgences dans les différents CHU d’Abidjan. A l’ombre, les choses de l’ombre. Il faut être des les arcanes de ces lieux pour comprendre et voir comment, les choses se passent. C’est pourquoi, nous avons décidé de jeter un coup d’œil sur les acteurs du racket, qui ne s’en cachent plus. Il s’agit de celui des Hommes en Tenue.

 Les voyageurs sans papiers, les ressortissants d’autres pays, les propriétaires de véhicules à 2 ou plus de 4 roues ont au moins une fois été confrontés au racket des policiers, des gendarmes et des FRCI. Les premiers s’intéressent aux pièces des usagers des véhicules de transport en commun et du véhicule, tandis que les derniers s’improvisent contrôleurs d’identité. Pourtant on dit que c’est fini. Ce fut un moment, l’impression a eu avec grande joie. Malheureusement la période de crainte étant passée, les anciens démons ont refait surface. Et ce, malgré les nombreux efforts de l’Etat (création de Police militaire, de brigade anti racket etc.), la situation devient critique.  Le trajet international de la Côtière, par exemple, est l’un des théâtres où se déroule régulièrement de cette pratique. Corridors officiels ou improvisés, positions souvent incompréhensibles des Motards ou routiers, aucun véhicule ne traverse les herses sans laisser quelque chose, aucun usager ne peut faire le trajet, sans être importuné ou irrité. Un coup de sifflet, le véhicule s’arrête. Le conducteur n’a pas le choix et en Afrique, on a toujours peur des hommes en Tenue. L’agent de Police ou de Gendarmerie s’empare des pièces et s’éloigne ou le convoyeur les lui apporte. Dans les deux cas, le convoyeur descend en courant et revient. Aux corridors dressés, souvent anarchiquement sur cet axe (de 3 à l’époque (Km17, Dabou entrée et sortie), il existe désormais 9 sur un trajet de 120 km (Yopougon cimetière, Km17, Bimbresso, Carrefour Jacqueville, Dabou entrée et sortie, Toupah, Irobo, Grand-Lahou…)). Si vous avez le temps d’observer vous comprendrez ce qui s’est passé entre l’agent et le convoyeur. Dans d’autres situations les passagers payes tous les frais d’un contrôle d’identité. Le cas de l’axe de la Côtière n’est qu’un exemple.

Dans la ville d’Abidjan, les sachets bleus servent désormais aux policiers comme outils de collecte des documents confisqués ou expiré lors des contrôles de routines. Dans le cas d’espèce, les papillons qui sont remis sont repris ou détruit aussitôt que le propriétaire « parle français ». Ces images et cette petite vidéo disent long sur une pratique que les ivoiriens veulent voir disparaître.

Il y a aussi le racket des agents des eaux et forets. Ces messieurs sont la terreur des vendeuses de produits vivriers, de poissons, les propriétaires de bidons d’huile de palme, de crabes poilus etc. Si vous avez un sac de charbon, une glacière de fruit de mer, un régime de banane, un sac d’attiéké etc ;  que votre paquet soit destiné au commerce ou pas, soyez prêt à « donner quelque » avant de pouvoir continuer votre voyage.

Si éventuellement vous arrivez en Eburnie par la voie aérienne avec des nombreuses valises ou pas, vous aurez affaires aux autorités sanitaires, policières et enfin douanières de l’Aéroport Félix Houphouët Boigny. Ces derniers sont plus intéressés par le contenu et le volume de vos bagages. Leurs yeux brillent quand un avion se pose sur le tarmac. Leurs méthodes : soit l’intimidation, soit la négociation. Tout dépend de votre ora et humeur. Aussi des leurs. Avant même que vos bagages ne passent au scanner, certains veulent savoir le contenu. Si vous refuser, on considère que vous refuser de coopérer. Pourtant, la machine devrait vérifier et après, si c’est le cas, vous passer à la caisse. Si vous avez de nombreuses valises et que vous êtes au poste de contrôle douanier, vous pouvez être confronté à ce type de situation.

Douanier : Bonjour Monsieur, douane de Côte d’Ivoire. Qu’avez-vous dans vos valises ?

Voyageur : Des vêtements et des affaires personnelles…

Douanier : Vos vêtements sont-ils neufs ou anciens ?

Voyageur : heu…

Comme ci vous n’avez pas le droit d’avoir des habits neufs. Si vous continuez la conversation, il risque de faire appel à ses acolytes pour vous intimider et vous envoyer dans une chambre où vous assisterez à l’ouverture de vos valises.

Sur les routes, comme dans les points d’entrée en Eburnie, le citoyen lambda peut constater qu’entre les discours d’assurance des politiques et la réalité, il y a de grand rattrapage à faire. Pour parler comme le comédien Adama Dahico il y a une dizaine d’année, au cours d’une émission Tempo ; si rien n’est fait de sérieux et d’efficace, bientôt, « les scouts aussi iront siffler sur les routes ». Ce qui certainement est loin d’arriver.


Les pénuries d’eau en Cote d’ivoire, un problème qui se transporte hors d’Abidjan

Yopougon, Un point de collecte d’eau (©Crédit photo - Badra)
Yopougon, Un point de collecte d’eau      (©Crédit photo – Badra)

La situation…

Eau est source de vie. Dit-on. A Abidjan depuis un certain moment, l’eau devient rare dans les ménages. A Abobo quartier populaire et populeux, l’on a l’habitude de ne pas voir l’eau couler les robinets pendant des jours. Tourner un robinet de douche ou de cuisine, il sifflera comme dans un film desperado au désert mexicain, ou chantera, comme un ivrogne, qui pendant un temps, n’a rien trouvé pour humidifier sa gorge. On le dit, en ce qui concerne la commune d’Abobo, comme pour dédramatiser, que c’est normal. Car Abobo est une commune surpeuplée et anarchiquement organisée, administrée. Mais à Abobo, comme dans d’autres communes de la capitale ou dans les autres villes du pays, où se transporte la situation, le problème d’eau devient inquiétant.

Les raisons ou les coupables…

Difficile de designer un coupable entre la nature, pourvoyeuse de tout et les hommes. D’un coté la Société de Distribution d’Eau en Cote d’Ivoire, avance un double argument pour se justifier. Il y a d’un la nappe phréatique qui diminue de volume en raison de l’énormes poussées démographiques depuis le début de la crise. Aussi faut t’il ajouter les réseaux pirates et clandestins de vente et de distribution d’eau, à partir des installations de la Société. Un Agent reconnait et avance à ce propos que les « installations sont vétustes donc ne peuvent plus satisfaire la demande, vu que la population a augmenté ces dix dernières années. Mais cela ne saurait êtres la raison exclusive. La nappe d’eau souterraine diminue et la piraterie réduit l’efficacité de nos installations. En effet, des individus dans certaines communes, comme Abobo, Adjamé, Yopougon et Koumassi, se greffent clandestinement à nos installations pour distribuer l’eau. Ces actions détournent le courant de l’eau et sa montée vers les ménages qui ont des abonnements réguliers.» En en croire ces propos, la SODECI devrait déployer à la fois des moyens pour moderniser ses installations et lutter contre la piraterie dont-elle se dit victime. Dans l’autre camp, les populations accusent la duplicité des agents de la SODECI, qui détient, à elle seule le monopole de la distribution. Si éventuellement, l’Etat libéralisait le secteur, la concurrence aiderait à éviter les problèmes d’eau. Madame Soma, enseignante à Korhogo, au nord du pays avoue : « on souffre du manque de l’eau ces temps. L’eau ne sert pas seulement pour la boisson, mais il faut aussi se laver pour se rendre au travail. On dit que la nappe phréatique baisse. Mais je pense que s’il y a la concurrence, il y aurait de l’innovation et plus rigueur dans la distribution. » Elle fini en déclarant que «  les pirates sont connus. On ne peut pas vendre illicitement l’eau sans avoir de complice dans la maison de distribution. Et l’agent sont complice des pirates. » Ces aveux montrent la complexité de la situation tout en clarifiant les responsabilités des parties.

Attitudes survivalistes comme réactions…

Depuis un certains temps, le marche de vente de vieux fûts,  bidons et barriques prospèrent. Les revendeurs de ces produits issus du re-usage se frottent les mains. Un bidon d’huile de 20 litres à peine vidé de son contenu par le boutiquier, trouve aussitôt un propriétaire. Les ivoiriens ont adopté la stratégie de conservation de l’eau. Attitude qui impose du coup le non gaspillage. Il est rare de visiter un ménage quelque soit l’endroit où il se situe, sans remarquer ses futs d’eau en réserves. Attitude de survivaliste ou mesure préventive ? Avec la SODECI, il est mieux de se donner toutes les chances pour éviter les mauvaises surprises. Apres les chaudes périodes du délestage en 2010, si rien n’est fait, 2013 sera baptisée comme l’année de la grande pénurie d’eau.