Le Père Noël achète  »Pain sucré »

Article : Le Père Noël achète  »Pain sucré »
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14 décembre 2020

Le Père Noël achète  »Pain sucré »

En Côte d’Ivoire, une chanson intitulée  » ON FORCE PAS  » offre des arguments à quelques paresseux pour ne pas bouger le petit doigt. Pourtant le message de l’artiste, semble autre: Travailler, se reposer et ne point s’occuper des ragots. Si des jeunes ivoiriens se basent sur le contenu des chansons de OBAM’S pour dormir, le Père Noel, lui, vient les délivrer.

 »On dit on force pas », mais traîner chaque année des millions de cadeaux en réponse à des millions de vœux d’enfant, se glisser par des cheminées aux dimensions et odeurs variées, exige nécessairement des efforts…Papa Noël entreprît une prospection en terre d’eburnie. Un doux et beau village dont les héritiers depuis 20 ans se battent…chacun voulant, à défaut de faire comme le père défunt, faire de son mieux pour servir tous les villageois.

Le village était grand. Il comptait environ 36 quartiers, répartis sur une étendue de 322 Km2. On y trouvait tout. La bonne nourriture, des vaillantes et travailleuses populations.La prospection commença par le quartier Ouest, chez le chef des Fromagers. Avec son baluchon, il se rendit à Adjamè. Les taxis qui desservaient ce grand quartier de guerriers, s’y trouvaient. En route, pour détendre les passagers et leurs faire découvrir la beauté des sonorités locales, Madou, le chauffeur, fixa sa clé USB sur ce qui servait de transistor à son bolide rafistolé. Le père Noël, écoutait, découvrait. Il était heureux.À mi-chemin, Madou, proposa une pause pipi. Les passagers à terre profitaient pour s’étirer. Au même moment passait une sonorité qui entraîna des femmes et des hommes. Dans un mouvement général, chacun dansait. Père Noël eût envie. Il esquissa quelques pas de Ziglibiti. Le Massa ( Van aménagé pour le transport en commun), reprît chemin. Fatigué par cette danse, il se laissa assoupir, comme un enfant, qui vient de se délecter du sein maternel.

Enfin au quartier Fromager. Un quartier cosmopolite. A la gare, où il est largué, entre plusieurs bruits de toute sorte, un attroupement autour de Madongui.  »Ça pique » des choses dans une huile bouillante. Du bo’ thon qui farcit. Chacun saisit et grille son morceau. A côté Tatou, la go du dioulabougou propose des condiments : oignons, tomates, cubes d’assaisonnement, eau en sachet…- Hum, ce doit être bon. Se dit t’il. Il approcha, s’informa et hop, le voilà assis à une table entre des  »peaumeurs » les mains sommairement lavées dans une eau à l’hygiène suspecte.Mais on s’en fou. Le père Noël  »peaume » le garba.

Comme un vrai éburnéen…Ce fut une belle découverte.Le lavage de main, en fin de repas, suivit le même itinéraire qu’en début. Sauf qu’a la fin, il y a cette  »serviette que lui tend Madongui. »- Mon frère, faut prendre tu vas  »djossi » ton  »bolo. C’est conhan cahié », lui lança un ancien compagnon de table avant de s’éclipser. Il suivit la tradition. Et se lança à la visite du Quartier fromager après.Père Noël visita tout. Il parla avec femmes, hommes, enfants…

Il était maintenant 16h. Moment de Récréation. Le visiteur se trouva devant une école primaire. Une femme portant une grosse cuvette et avec l’accent, d’une ville voisine scandait:- Yaaaa Painnnn Sucréeeee…- Yaaaaaa Painnnn chuuucreeee…- Bonjour ma fille. Salua le passant.- Bonjour Papa. Répondit-la porteuse.-Qu’est ce que c’est? Pourquoi crie-tu ainsi?Demanda-t-il?- Papa, je vends pain sucré avec beurre. C’est doux deh! Finit-elle.-Ha bon! Il y’a encore de la place dans ce beau ventre. Donnes-moi Pain  » Plomb » beurre  »Sinhante », j’ai 2  »togos pièce ».- Y’a pas de problème Papa…( Le môgô a aussi appris  »noucis »)

Juste pour détendre

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