ENS d’Abidjan, la grève des enseignants paralyse le début des examens semestriels
Les élèves de l’Ecole normale supérieure d’Abidjan, ont été mis ce lundi 9 mars 2015 devant les faits dont ils avaient informellement connaissance. La rumeur circulait en sourdine depuis un moment, annonçant une possible grève qui compromettrait le calendrier des examens des premiers semestres prévu du 9 au 14 du mois en cours. Ce lundi, jour d’examen, aucune salle n’était ouverte, aucune disposition ne semblait être prise pour un début effectif des évaluations comme la plupart des normaliens s’y attendait plus ou moins. La raison : les enseignants de cet établissement de formation des professionnels de l’enseignement seraient entrés en grève pour réclamer les 11 % de prime de correction et les allocations de recherche du dernier semestre.
N’ayant aucune information officielle, les normaliens étaient partagés entre optimisme et pessimisme jusqu’au point d’information à l’initiative de la Délégature générale. Au cours de ce rassemblement, le directeur général, le professeur Sidibé Valy a invité les normaliens à être sereins et à continuer à mieux se préparer pour les évaluations qui « ne peuvent pas ne pas avoir lieu », avant de situer le contexte de cette grève qu’il considère comme incivique et indigne des enseignants de son établissement.
Selon ses propos, il ne s’est point « barricadé » refusant une quelconque discussion avec le groupe des enseignants qui confisquent notes et épreuves. Encore que les 11 % réclamés ainsi que les primes de recherche revendiquées par certains ne relèvent pas de sa période de direction. Il ne pouvait donc pas s’engager dans une discussion vu qu’il ne dispose ni d’argent ni de raisons valables.
Le professeur Vally, après quelques attalakou de son parcours « de bon enseignant sorti major de promotion de l’ENS dans les années 70, de bon directeur de département », a rappelé à son auditoire que « quand les éléphants se battent, les lièvres doivent s’éloigner ». Cette métaphore devrait être comprise comme un conseil aux élèves. En clair , ces derniers doivent éviter de se faire manipuler et éviter aussi tout acte de vandalisme.
Pour le professeur Vally, cette grève est opportuniste, car « nous sommes en période électorale, et les gens pensent qu’ils peuvent tout se permettre… » Le rôle de l’enseignant est de faire son travail. Aucun comportement ne viendra faire obstacle à la mission qu’il s’est assignée. Refusant « l’humiliation » dont il dit avoir horreur, Vally Sidibé s’est défini « comme le ruisseau au bord de la voie. Si à l’aller le voyageur ne s’y abreuve pas, à son retour, il marquera nécessairement un arrêt » a-t-il martelé avant d’informer les élèves, qu’il œuvrait pour qu’à l’issue de cette semaine, la question des bourses soit réglée.
Cette annonce a suscité une grande réaction d’ovation chez ces normaliens, qui depuis 5 mois attendent avec une patience de félin en chasse, le versement de leur bourse. En dehors des frais d’inscription qui seront déduits, la rumeur court que le service des examens et concours retranchera 5 000 FCFA par session pour des Inscriptions pédagogiques, sans oublier cette autre, qui annonce que la SGBCI prélèvera à chacun de ses clients normaliens, la somme de 25 000FCFA comme frais d’ouverture de compte.
La situation à l’ENS se normalisera sûrement bientôt. Le DG, avant de prendre congé de son auditoire a invité chacun à demeurer prêt.
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