A.B. Ladji Coulibaly

Des auditrices de centres d’alphabétisation de Tengrela à l’école des VBG.

Tengrela, le 13 décembre 2023. L’ONG Jeunesse en action pour le développement a lancé depuis le 4 novembre 2023 –  à l’endroit des 120 auditrices – un programme d’alphabétisation dont le premier atelier sur les droits et violences basées sur le genre (VBG) vient de se tenir ce samedi 9 décembre 2023. Cet atelier qui est le premier d’une série de 4, a été animé par Mme SEKONGO Jemima, Professeure de philosophie au Lycée moderne de Tengrela, spécialisé en philosophie du Genre. Au total, plus de 100  femmes du programme ont pris part à cette séance d’information et de sensibilisation.

Le but de cet atelier mensuel, intégré au programme d’alphabétisation du Centre d’alphabétisation féminin (CAFET) de JADE, est d’outiller les femmes de Tengrela sur les mécanismes de défense et d’alerte contre les VBG qui sont des faits  dans cette localité. Pour la formatrice, « le sujet reste un tabou. Une traductrice à même dit, que ce que nous disons ici, doit rester entre nous, sinon, nos maris, mettront fin, à notre venue dans le centre. »

Une vue des auditrices après la séance d’information et leur kit

JADE a reçu un financement de l’Ambassade des USA dans le cadre des subventions Self Help de l’Ambassadeur, pour un programme de 6 mois de formation en alphabétisation à l’issue desquels, les femmes engagées devront savoir lire, écrire et compter, mais surtout s’organiser en association pour mieux exercer leurs différentes activités. Initialement prévu pour accueillir 100 femmes, l’engouement a conduit le staff de gestion du projet à réorienter l’action du CAFET qui compte maintenant 120 auditrices. A propos, M. Coulibaly Aly Badra, Président de JADE affirme : « nous nous sommes retrouvé débordé et embarrassé par le trop grand nombre de réponses à notre appel à inscription. Avec la coordination du projet, la responsable du projet, le conseiller alphabétisation de l’IEPP et les femmes leaders des communautés engagées, nous avons décidé de venir vers les femmes, qui ont des lieux naturelles de rencontre. Prévu pour 2 centres, nous nous retrouvons aujourd’hui avec 5 groupes de femmes et les moniteurs se déplacent pour les rejoindre. Chaque groupe est une communauté et nous espérons que la formation et ses informations auront un impact sur leur vie et activités. Cela a l’avantage de ne pas avec le prétexte de la distance, du temps, donc de l’abandon du programme. »

JADE a respectivement ouvert un centre avec les effectifs suivants dans 5 quartiers de Tengrela. Le groupe 1 est logé au quartier senoufo. Il compte 30 auditrices et est animé par M.DIABATE Brahima. Le groupe 2, au quartier SOKOURA Chez Mme SYLLA est animé par M. YAO Yao Lambert et compte aussi 30 auditrices. Le Groupe 3 est logé Chez les SOEURS et a pour monitrice, Mme KONE Fatoumata avec 25 auditrices. Le groupe 4 se trouve  au sein de la Bibliothèque Sita Diallo au quartier Résidentiel. Animé par M. KOFFI Kouakou Simplice, il compte 17 auditrices. Enfin le groupe 5 se trouve dans le village DANZOUROU, à 7 Km du centre-ville. Un groupe exceptionnel de 15 femmes animé par Mme BAMBA Tiemongo.

Les 5 groupes, les 3 moniteurs et 3 monitrices, ainsi que les 120 auditrices ont reçu des kits complets pour mieux mener les sessions d’apprentissage, en présence de Monsieur DOA Seny, Conseiller en Alphabétisation à l’IEPP de Tengrela, des autorités traditionnelles, associatives et religieuses des communautés engagées dans ce programme qui prendra fin en Mars 2024.

Les femmes auditrices éprouvent un grand engouement et espèrent que le projet à son issue aura une suite pour compléter leur formation. Mme Koné Fatoumata, Monitrice au centre  dénommé CHEZ LES SŒURS, reconnait « que le programme vient faire rappeler nos regrets. Pour des apprentissages si simples, nous avons été interdites d’école. Aujourd’hui, nous venons apprendre pour notre commerce, mais, aussi pour nos enfants. »

Il faut rappeler que le prochain atelier se tiendra fin décembre. Il portera sur la santé sexuelle et la santé de la reproduction, ainsi que le planning familiale. Il sera animé par des sages-femmes et infirmières du département.

JADE réalise à travers ce programme un de ses axes stratégiques, pour mieux aider les communautés des femmes à être autonomes et épanouies.


20/20 en Philosophie au BAC Français, des Ivoiriens refusent et crient arnaques

Les compositions de l’examen du BAC sont désormais derrière, depuis le vendredi 7 juillet 2023. Et le mercredi 5 juillet 2023, plus de 346.905 élèves ivoiriens, ont subi la fameuse épreuve de philosophie, selon une tradition qui, depuis bientôt presque 10 ans, fait passer l’épreuve de philosophie le 3e jour de composition, contre l’ancienne, qui la positionnait le premier jour. Des rumeurs et les experts soutiennent que cette position permet de moins stresser les candidats.

10 jours avant la composition ivoirienne, la France proclamait les résultats du BAC2023. Parmi les nombreux candidats des Lycées Français hors de la France, la note de philosophie d’une candidate du Lycée Blaise Pascal d’Abidjan, a vite fait d’attirer et de mobiliser les attentions.

Elle a obtenu la note de 20/20 en philosophie. Sa collante publiée a vite alimenté les nombreuses pages des Réseaux sociaux qui en ont fait leurs choux gras.

La WebSphère ivoirienne s’alimentant de Buzz, a péroré énormément dans les groupes Facebook, Telegram, WhatsApp. De houleux débats se sont soulevés mettant en confrontation des élèves, des étudiants, des ivoiriens ou non (mais des francophones d’Afrique), des professionnels et non de l’enseignement de la philosophie. Nombreux ont argué qu’une telle note est impossible en littérature face au groupe, peu nombreux, mais informé, de ceux qui postulaient que la note de 20/20 en philosophie est très classique dans le BAC du système français et que cela n’est pas impossible à avoir.

Il y a comme une majorité qui refuse qu’une minorité ait raison…et que le principe de la masse démocratique ne puisse pas être pour ce cas une vérité.

De nombreux ivoiriens et africains francophones – toujours surpris comme le décrivait Henri Lopez dans Tribaliques -, crient au complot, au laxisme, à la recherche de buzz, a l’impossibilité d’une telle note, comme s’ils avaient – eux – inventé la philosophie ou s’ils connaissaient les règles de l’évaluation, d’harmonisation dans ce système. Les réactions ont prouvé et dévoilé que nombreux sont ignorants et ont encore le nez enfoncé dans l’antienne « en littérature on ne peut pas avoir 20/20 ».  Le plus surprenant, était d’observé des réactions des personnes cultivées, qui demeuraient septiques face à la performance publiée.

Les internautes sont devenues des experts en science de la notation, la docimologie. Au lieu de creuser, toutes les personnes qui ont eu le bon plaisir de soutenir, la note, ont presque été traité de plaisantins.   

Le doute est un droit. Mais le doute dans l’ignorance est une folie. Hélas, cette folie s’est observée chez des enseignants fondamentalistes, chez des docteurs, des doctorants monocordes…

Sur la toile, on a pu lire entre autres des arguments comme suit :

– Ce n’est pas une science exacte,

– Il y a beaucoup d’aptitudes à avoir pour réussir une telle note et il est impossible les avoir toutes,  

– Sûrement que c’est QCM ou Questions-Réponses,

– C’est elle qui a composé le sujet ou bien,

– Elle est donc plus forte que Socrate…

– Elle va donc répondre à la question de façon définitive : Qu’est-ce que la philosophie ? (Propos de doctorants…)

Ces avis – des inepties – reposent sur :

– des préjugés historiques fixant l’impossibilité d’avoir certaines notes en Afrique dans certaines disciplines comme la philosophie, la composition française, l’histoire-géographie, les langues…

– la méconnaissance d’autres systèmes éducatifs…

– le plafonnement que certains évaluateurs s’imposent pour éviter de supporter les caprices des inspecteurs, les justifications face à la commission d’expert et à la lourdeurs des rapports à faire pour faire accepter une telle note, si une copie se révélait très excellente…

– la rancune viscérale admise – si moi-même je n’ai pas eu ça, pourquoi donner ça…

Il faut noter, aussi surprenant que cela puisse être, que 20/20 en philosophie est ordinaire dans le système du BAC français. Cela ne veut point dire que les correcteurs sont généreux, mais simplement, qu’il y a des candidats qui présentent d’excellentes productions qui ne laissent pas indifférents correcteurs, harmonisateurs…

Ce n’est pas – en fait – la philosophie qui est questionnée, c’est un sujet de philosophie soumis à des candidats, évalués selon un barème précis. Alors, pourquoi refuser d’attribuer une note si le candidat répond aux critères d’une évaluation ? Les mentalités ne sont pas les mêmes partout.

En Côte d’Ivoire, on entendra : « mets 16/20 sinon tu devras faire un rapport. » Pourquoi un simple rapport devrait effrayer des évaluateurs ? Simplement parce que son évaluation correcte, lui reviendra comme une faute. Chacun évite alors ce que les propres collègues qualifieront de « Tu cherches nom. » Il y a donc de toute évidence un refus des correcteurs à se soumettre à la batterie de rapports pour justifier la note attribuée… Cette raison pousse de nombreux correcteur à plafonner les notes à moins de 18/20.

Concernant les supputations sur l’énoncé de l’épreuve, il faut savoir que le BAC français est belle et bien une rédaction et non un QCM. D’ailleurs ceux qui parlent de cette méthode d’évaluation n’en savent rien. D’ailleurs si l’évaluation en format QCM était si simple, les étudiants ivoiriens en médecine ne souffriraient moins.

Le correcteur du BAC français – selon un retour – dispose de 10 jours environ pour corriger moins de 200 copies au plus. La fourchette reste entre 140 et 180 copies. En Cote d’Ivoire, c’est une course contre la montre. Les enseignants se déplacent à leurs frais, souvent hors de leurs départements, ils sont logés à leurs frais et sont enfin obliger de corriger au moins 400 copies en 3 jours. Quel désastre ! Quel malheur ! Vitesse de lecture, vitesse d’appréciation, notation sauvage souvent. Au-delà de 90 copies / jour, le cerveau commence à ne plus vouloir obéir. Le saviez-vous, chers partisans du NON au 20/20 ?

Dans tous les systèmes du BAC, il y au moins un jury d’harmonisation et de délibération qui discute des notes au cas par cas. Cette séance réussissant des experts disciplinaires divers ne peut être taxées de laxiste.

D’ailleurs un système qui fait souvent plus de 100 pour cent, avec des apprenants qui lisent, des classes moins surchargées et des curricula en concordance avec les profils de sortie, ne peut être si hâtivement taxé. Surtout que tous les cadres ivoiriens, les gourous du Gouvernement, préfèrent y envoyer leurs enfants. Pourtant, ils chantent au quotidien les performances de Notre école, où ne sont pas leurs enfants.

Dans l’élan de comparaison, qui sous-tend le refus d’une telle note et enfonce ses défenseurs dans des préjugés ridicules, mais compréhensible, réside, ce mysticisme toujours entretenu par les maîtres : Elle est génie comment même ?

En parlant du format ivoirien, le QCM dans le système ivoirien est une catastrophe. Chacun y va de son loisir pour tester – non une culture philosophique qu’il n’a pas eu le temps d’installer réellement, mais une réception de quelque connaissance distiller ici et là autour des notions et auteurs vus dans les leçons. Et il n’y a point de règles absolues.

20/20 en philosophie existe ici et ailleurs. Il faut se dégaoutisés…Dans le système ivoirien appauvri par l’APC…on peut y arriver sans trop de sueurs… Mais combien de nos apprenants des nombreux établissements aux classes surchargées lisent ? Le savoir est dans les livres.

Les caciques de ce système et même de nombreux pays francophones d’Afrique qui demeurent non convaincus de l’objectivité de cette note oublient les conditions difficiles de travail des enseignants, la surpopulation des classes et le système de passage systématique presque imposé par les DREN et IEPP (sous le régime Kandia Camara) en quête de pourcentage pour justifier leurs performances. Cette course au pourcentage, les systèmes inachevés et non évalués (PPO matin, FPC à midi et FPC le soir) sont pour beaucoup, responsables du niveau des apprenants ivoiriens, qui eux-mêmes, contre toute attente, sont moulés par l’antienne – ON FORCE PLUS. –

Aux collègues Ivoiriens, très mal informés, formez-vous.

Pour aller plus loin :

Une contribution du Dr Rolins BOKA, Ethicien, philosophe politique et morale. Prof certifié de Philosophie. 

« AFFAIRE NOTE DE 20/20 EN PHILOSOPHIE AU BAC FRANÇAIS, QUE RETENIR ?

La note de 20/20 d’une élève suscite diverses réactions, tant dans l’opinion publique que dans le corps enseignant.

 Dans le milieu des enseignants, certains estiment logique la note obtenue par l’élève, dans la mesure où ladite note n’est pas contraire au barème. A l’opposé, un autre groupe, « fondamentaliste et hautement conservateur », juge absurde et illogique l’attribution d’une telle note, pour une copie de dissertation philosophique. Les défenseurs de cette thèse prennent appui sur un argument d’autorité, tranché et péremptoire, selon lequel il est impossible d’avoir 20/20 en dissertation philosophique.

En tout état de cause, nous estimons que la réaction des dernières cités est normale ; elle se comprend aisément quand on sait qu’ils ont été eux-mêmes dans un système de mystification. Lequel leur fait croire qu’il est impossible d’avoir une note de 20 en dissertation. En réalité, ils sont victimes de « la tyrannie de l’habitude ». A vrai dire, depuis de nombreuses années, des enseignants prennent le plaisir de plafonner les notes, au mépris du barème chiffré. Or une telle attitude relève simplement d’un dogmatisme, contraire aux principes de la docimologie (science de la notation en pédagogie). Si on estime qu’il est impossible d’attribuer la note de 19 ou 20 à un élève, dans le cadre de la dissertation, alors il faut revoir le barème.

A bas les professeurs disques durs ! A bas ! A bas les professeurs fermentés ! A bas ! NB : j’ai eu 19/20 en dissertation, en Master de philosophie. » 


Tengrela – 1er Festival Scolaire des arts et de la culture de Tengrela (#FESACT )

Le mercredi 31 Mai, se sont tenues les phases finales – après les étapes de lancement, formation de délégués de communauté scolaires et de présélection en Avril – du FESACT, initié par l’association JADE à travers sa bibliothèque MCDS Sita Diallo de Tengrela en collaboration avec l’IEPP, la Direction départementale de la Promotion de la Jeunesse, la Radio BINKADI et le Comité local de la Croix-Rouge.

Candidats au concours de dictée, Ph. MCDS

Sur les 17 écoles inscrites au départ, 5 ont réussi à se qualifier en finale et ont – chacune – donné des prestations dans dix disciplines, à savoir: la lecture, le dessin, la dictée, l’éloquence, la poésie, la tenue traditionnelle, la chanson traditionnelle, la danse, la théâtre, conte.


Le Festival, ouvert par les discours de M.Coulibaly Aly Badra, Commissaire Général et M.Alban Koré Directeur départemental de la Promotion de la Jeunesse, le matin du 31, s’est simultanément tenu sur deux espaces : à la Maison Connectée des Savoirs de Grand-Lahou et Tengrela  pour les concours individuels et au Foyer Polyvalent pour les concours de scène et de groupe. De nombreuses personnalités éducative, administrative, religieuse et coutumière – le Chef de Canton en chef – ont honoré de leur présence, ce festival et ont passé entièrement la journée avec les festivaliers.


A l’issue des festivités et compétitions sous le regard du Chef de Canton de Tengrela, le festival a attribué 19 prix, dont 13 aux meilleures écoles participantes aux concours, et 3 prix d’honneur, 1 prix du mérite et 2 prix spéciaux aux personnes qui soutiennent nos activités de promotion de la lecture, du livre et des arts dans la ville du Tin. L’EPC NDA pour avoir raflé 8 prix individuels sur 10 s’est vue attribué le Super Prix FESACT 2023.


Le Comité d’organisation du Festival dirigé par M. Badra Aly Coulibaly déclaré << avoir mesuré à travers cette expérience, les difficultés de tous les promoteurs de la culture, particulièrement ceux du segment livre et lecture et salue leur niveau de RÉSILIENCE et Dextérité, mais se dit satisfait.>>


La Commune de Niangologo, au Burkina Faso célèbre ses Communautés.

Samedi 15 juin 2023, à Niangologo, commune du Burkina Faso dans la région de Santa, à quelques dizaines de kilomètre de Ouangolodougou, en Côte d’Ivoire, se tenait la 6e édition de la Journée des Communautés, une rencontre annuelle de réjouissance des palais et brassage des peuples.

Placée sous l’égide du renforcement de la cohésion entre les communautés de la commune de Niangologo, les activités de cette journée, ont été ouvertes par le discours du Commandant Ousseni OUEDRAOGO, Président communal de la Délégation spéciale. Ce dernier en remerciant les organisateurs et saluant la discipline et l’entrain des populations, a salué l’opportunité d’un tel évènement, en ces moments de crises et de méfiances, qui selon ses mots « ne fera que renforcer les liens très chers entre les communautés. »

« Je salue la mobilisation spéciale, gage de l’engagement à célébrer la diversité culturelle (…) et qui permet aux populations de se frotter, de se connaitre. (…) Grand merci aux autorités traditionnelles pour la mobilisation et l’accueil de la délégation spéciale. » A-t-il ajouté, avant d’ouvrir les festivités de la soirée.

Une vue des officiels, Soirée de la Journée des Communautés de Niangologo, Samedi 17 Juin 2023, Ph.ABC

Dans son déroulé, la Journée des Communautés, les événements se sont tenus en deux étapes : La matinée fut un moment d’exposition, de découverte et de dégustation de mets culturelles des peuples en présence. Et la soirée, un concert de danses, chants et jeux a vu la participation des troupes de 16 communautés.   

A tour de rôle, les communautés Cerramba ou Gbin, Turka, Lobi-Dagara (Sud-ouest), Karaborro, Gouèra, Mossi, Dafing, Peulh, Dioula, Siamou, Gouroussi, Bissa et Sénoufo se sont succédées sur le podium, pour offrir au public très discipliné et sorti massivement, des pans de la richesse folklorique de leurs répertoires de danses, de chants et de jeux. 

M. Chaca SIRIMA, membre du comité d’organisation et par ailleurs de la Commission communale des Affaires Générales, Sociales et culturelles, commission, cheville ouvrière de l’organisation de cette journée, nous a confié que la journée a débuté « par une exposition et dégustation des mets. » Concernant le timing trop long alloué pour chaque prestation, il répond : « Cette année, la particularité de ce festival, est de permettre aux peuples locaux de s’exprimer en chants et en danses. Nous voulions finir avant minuit, sinon, le temps idéal est de 15 minutes par communauté. Le temps accordé, cette année a permis à chaque groupe de faire danser et vibrer tout le monde. Pour nous c’est essentiel. »

Le Stand de la communautaire Peulh, Journée des Communautés de Niangologo, Ph. ABC

Entre les diverses prestations des troupes de danse des communautés, le public a eu droit à des mises en scènes humoristiques de jeux d’alliance ou Jeux de la parenté à plaisanterie. D’abord les Cerramba et Lobi-Dagara et enfin les Mossi et Samo-Dafing.

En Afrique, les jeux d’alliances à plaisanterie sont des instruments culturels au fondement des rapports cordiaux des peuples. Ils permettent de régler de nombreux différents et de maintenir la cohésion entre les peuples dans une ambiance décrispée.

Les acteurs du jours ont évoqué, dans une ambiance fraternelle des nombreux faits que chacun observe chez l’autre peuple et qu’ils utilisent pour se divertir, se marrer ou se moquer. Les Lobis ont parlé de comment les Gbin ont volé le ciment d’un prestataire dans des gobelets en pensant que c’était du lait et de la potasse, les Gbins ont révèlé que les Lobis qui revenaient de la RCI, après une saison de travail ne trouvaient pas mieux, que de revenir avec une bicyclette, une radio 6 piles et un maillot Roberto BAGIO.

Ces histoires d’Afrique qui innervent les cultures de leur humour et agrémentent les conversations, même quand elles sont belliqueuses, sont de véritables moyens de détentes, de moqueries ou même d’introduction de conversations sérieuses.

L’édition 6 a clos portes autour de minuit, dans le strict respect du chronogramme. L’honneur est revenu, à la troupe des flutistes Gbin de faire descendre aux rythmes enchanteurs des sifflements de leurs flutes et aux déhanchements charmeurs de leurs danseuses, les rideaux de cette journées culturelles.

Le comité promet pour l’Edition 7, d’inviter plus de groupes ethniques et les ressortissants d’autres pays. En espérant que la situation sécuritaire s’améliore, rendez- vous est pris pour 2024.


Les blogueurs ivoiriens à la découverte de la CN-ZLECAf

Abidjan, Commune du Plateau, Jeudi 18 aout 2022. Autour du thème « Le digital au service de la mise en œuvre de l’accord de la CN-ZLECAf », les blogueurs ivoiriens ont été conviés par le Secrétariat exécutif de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) à  un Afrterwork de découverte et de présentation de ses missions et activités.

L’objectif premier de cette rencontre était de présenter officiellement l’accord de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine – ZLECAf aux blogueurs ivoiriens. En retour, les premiers responsables des faîtières de blogueurs ivoiriens – à savoir l’Union nationale des Blogueurs de Côte d’Ivoire (UNBCI) et l’Association des Blogueurs de Côte d’Ivoire (ABCI), ont affirmé leur volonté d’accompagner la CN.ZLECAf pour un relais efficace d’informations auprès des parties prenantes et toucher dans la foulée, un plus grand nombre de personnes.

Madame Fatoumata FOFANA BOUNDY, Secrétaire Exécutive du CN – ZLECAf, dans son allocution, est revenue sur la volonté de cette institution de “transmettre les outils nécessaires aux blogueurs pour un meilleur relais d’informations sur la ZLECAf via les réseaux sociaux”. Elle a donc invité les blogueurs à s’approprier ces outils pour une meilleure vulgarisation des activités de la ZLECAf.

Il faut savoir que la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine est née de l’initiative de l’Union Africaine et vise à créer un marché unique pour les marchandises, les services et la circulation des personnes afin d’approfondir l’intégration économique du continent africain et conformément à la vision panafricaine de l’agenda 2063.

Elle représente un projet d’intégration qui pourrait permettre à l’économie ivoirienne de s’ouvrir davantage sur le monde et de favoriser la pénétration du marché Africain.

Ainsi, en s’inscrivant dans une vision panafricaine de facilitation des échanges commerciaux, en termes d’opportunités, la ZLECAf constituera un moyen d’accès à l’investissement direct étranger, avec des mesures incitatives et la levée de plusieurs restrictions et offrira au secteur privé ivoirien un libre accès à un marché de 1,2 milliard de consommateurs. Aussi permettra-t-elle une réduction du coût des intrants à travers la facilitation du processus d’exportation ou d’importation de matières premières d’autres pays africains.

Selon Mme Mariama KONE, Conseillère technique et représentante de monsieur le Ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, ce programme est le fruit d’une entente entre les parties prenantes. Au-delà de la vision économique, il sera le ciment d’un panafricanisme sans barrière. En effet « Les Etats africains ont compris la nécessité de commercer entre eux, car le potentiel africain est énorme, avec l’existence de précieux acquis. (…) L’Accord de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine a été signé le 21 mars 2018 à Kigali par 44 pays. Cet Accord de la ZLECAf représente un projet d’intégration qui permettra à nos économies de s’ouvrir davantage sur le monde et de favoriser la pénétration du marché Africain. Les enjeux de cet Accord sont énormes car il « offrira un libre accès à un marché de 1,2 milliard de consommateurs avec un PIB de près de 3000 Milliards de Dollars US. »

A ce jour, 43 pays ont ratifié l’Accord sur les 54 signataires membres de l’UA. Ce marché unique constitue une opportunité pour l’intégration au niveau continental, développer le niveau des échanges intra-africains, créer des emplois, de la richesse et surtout réduire la pauvreté et les inégalités. Cependant, quelques observateurs s’interrogent déjà si les Accords de la ZLECAf ne remettrons pas en cause les APE. Nous y reviendrons.


La tragédie du 12 Août 2019, ou le refus de la mort de DJ ARAFAT

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis….Les morts ne sont pas morts.

Amadou Kone, écrivain ivoirien *[1]

Le 12 août 2019, l’artiste ivoirien Ange Didier HOUON, connu sous le nom de DJ Arafat, a refusé de mourir. Ses nombreuses frasques ont contribué à lui faire une carapace de téméraire et une réputation de briseur de lois. Adulé pour ses impertinences et son style vestimentaire hors norme, son art, sa musique et son sens du buzz ont contribué à faire naitre le refus de la mort [2] au point de conduire à la désacralisation de son cadavre et à la profanation de sa sépulture [3]. D’ordinaire, les pilleurs de tombes, comme les pirates en mer, sont des quêteurs de fortunes qui flairent le flooz en des lieux peu insolites : haute mer, cimetières… Les circonstances de sa mort, le 12 aout 2019, collent au chanteur de 33 ans, friand de sexe, de roukasskass [4], d’apostrophes et de vitesse. La tragédie de DJ Arafat invite à se poser certaines questions : l’homme peut-il échapper à son destin dans une société moderne où les moyens de communication sont aussi puissants que des bombes ? La volonté de héroïser Arafat, le zeus d’Afrique, a-t-elle cédé face à ses nombreuses frasques ?  Nous voulons simplement comprendre et expliquer pourquoi on a voulu refuser le statut de mort au cadavre d’Arafat Dj.

Comme dans toute tragédie, le personnage principale, fini par mourir. La vie d’Arafat peut s’identifier à une tragédie. Parce qu’elle fut faite d’expérience de plaisir et de douleur. Et au moment de le constater, le refus de la réalité devient l’attitude humaine face à la mort. Selon Bernard DEJARDIN, dans L’art et la vie, Ethique et Esthétique chez Nietzsche, « La tragédie n’est pas un artifice, mais l’expression naturelle et éternelle de la condition humaine.»[5] Ce refus enracine sa première motivation dans l’activité artistique qu’il exerçait : le Coupé-Décalé, art des syncopes inédites, des messages sans contenu matériel, mais d’une musicalité qui invite le corps à la transe créatrice. Arafat DJ était, à l’oppose des autres artistes, un créateur de rythmes et de valeurs. En ne se focalisant sur sa capacité créatrice et sa volonté de domination de son milieu, Arafat, s’inscrit dans la vision nietzschéenne de l’art : créer pour ne pas mourir de la vérité lénifiante. Pour Nietzsche en effet, « l’art est une activité créatrice qui est susceptible de constituer une contre-puissance (GS §107) à l’égard des valeurs qui dominent actuellement… »[6]  En valorisant l’activité artistique comme la plus noble de la vie humaine, Nietzsche la positionne, comme les « plus grand stimulant de la vie »[7]. Arafat aimait par ses rythmes stimuler la vie non sans ivresse, avec une intensité dangereuse. On pourra qualifier sa vie frénétique comme une exaltation expressive de sa volonté de puissance. D’ailleurs, et on peut le lui reprocher. Il présentait  sans crainte de choquer ses fans, que son ami Johnny Walker (un gin réputé à forte dose d’alcool) et la drogue, étaient ses sources d’inspiration.

Vivre ainsi, dans la permanence du danger, a gravé son image, ses gestes et son style dans la mémoire collective au point de le déifier. Il va donc se sentir dans cette nouvelle peau aux mille sensations et vibrations au point, pour des questions de concordances s’affubler du nom de Zeus, dont la puissance se mesurant en millier de volt booste sa musique endiablante. Arafat, est devenu le phénomène dont le nom apparait dans les sujets de conversation de tout ordre suscitant à la fois crainte, amour, rire, raillerie, haine, envie. Ces dimensions ont fait se cristalliser sur  lui et l’épisode de l’annonce brutale de la brutalité de sa mort –  les medias de tous horizons.

Le Second refus réside dans la désinformation, l’autre non – ici – de rumeur. Il y prend son socle. Arafat et sa foule de chinois aiment les rumeurs, créent des buzz qui s’accompagnent de mensonges s’amplifiant dans un mécanisme populaire de désinformation.  Il semble avoir conditionné les esprits qui s’abreuvent et se passionnent de son art, au point où, 

« …depuis l’annonce de sa mort, le 12 août, certains de ses fans refusaient d’y croire, persuadés que cette mort annoncée n’était qu’un fake et que leur icône allait réapparaître. Alors, sans même attendre la fin de l’inhumation, des centaines d’entre eux ont envahi le cimetière, arrachant les fleurs posées sur la tombe avant de déterrer puis d’ouvrir le cercueil. (…) Le corps qui leur fait face est-il vraiment celui de leur idole ? Certains « Chinois » (…)– ont beau le toucher, ils semblent refuser l’évidence, préférant à la dure réalité de sa disparition les théories du complot les plus farfelues. » [8]

Cette psychose, nonacceptant sa mort, laisse découvrir la réelle dimension politique du jeune DJ ivoirien, le plus distingué, dont la capacité à cristalliser les attentions, fait du  « coupé-décalé la musique la plus politique de notre temps. » En effet, selon Gauz, « un artiste qui prend le nom de Arafat Dj et inscrit ses fans en Chine populaire est déjà dans la démarche politique. » [9] En proposant une musique inimitable et barbare et en jouant plus sur l’émotion du corps que de l’esprit, Arafat installe son art dans l’exploitation d’une grégarité où l’homme ne réfléchit pas mais agit.

Les masses qu’il draine à partir de ses mélodies confirment la perspective de la stratégie marketing de l’artiste.  La Chine devient le relais de la désinformation et de l’organisation de la désinformation. Les chansons et les frasques de l’enfant béni, suscitent l’acquiescement de la population ou des populations en pourfendant toutes les classes sociales. En l’espèce, ils installent folie, aveuglement et volonté de guerre entre Pro X et Pro Y. Comme l’écrit Vladimir VOLKOFF dans Petite histoire de la désinformation,

« A partir de ce moment, l’auto désinformation entre en jeu par un phénomène qu’on ne peut pas ne pas rapprocher du vampirisme. De même que, selon la légende, quiconque a été saigné par un vampire devient vampire lui-même, le désinformé est amené à devenir désinformateur, quelques fois par candeur, mais souvent avec un enthousiasme morbide, débouchant comme dans la propagande et la publicité, sur l’irrationnel. »[10]

La mort de l’artiste a ouvert des vastes chantiers d’immortalisation. Ange Didier, la bête est subitement devenu ange. Les langues sont devenues aimantes à l’égard de celui que le monde du business vomissait – ou était-ce une simple stratégie commerciale ?  Dans tous les cas Arafat est mort. C’est un fait. Là où apparaissent les théories des soupçons loufoques, c’est le refus des chinois d’accepter qu’un cadavre ne peut présenter les caractéristiques d’un vivant, c’est de voir en tout signe du sectarisme et de la chinoiserie. Et l’Etat, cette nouvelle idole selon les termes de Nietzsche, spécialisée dans le mensonge et la manipulation des masses, qui en s’accaparant de la dépouille, en se substituant à la famille, en voulant le présenter comme modèle idéal, en élevant son cadavre au rang de chevalier de la Nation et sponsorisant ses obsèques, devient la cible des chinois et l’ennemi d’une chine a-morale.

Arafat, est née comme un dieu grec et comme eux, eut une enfance non aisée, il vécut comme un funambule, dangereusement, est mort comme un guerrier, sur le front de ses propres frasques. Il fut inhumer comme un demi dieu et eu sa sépulture profanée comme celle des pharaons par des chercheurs en quête de savoirs. Le savoir dont la quête a conduit une jeunesse, radicalisé et devenue impavide, par les mensonges politiques, reste une quête de l’authenticité de l’identité naturelle d’Arafat, en vue d’assurer son immortalité dans la quiétude. Cette profanation est la résultante de la désinformation, de mystère autour d’un corps trop manipulé et qui ne voulait que reposer en paix.    

La doxa a fait naitre le mythe conducteur de l’enlèvement du cadavre réel pour des pratiques sectaires, ce mythe a motivé l’élan et les circonstances de la volonté de vérification  de l’authenticité qui a son tour a conduit à l’acte de désacralisation ou de profanation.  Profané par des femmes et des enfants, ceux qu’il disait aimer. Les visages et représentations de la vie, de l’innocence et de la trahison.  En parlant de l’enfant, Nietzsche l’identifie à une roue qui tourne. Chacun de ses retours, est l’accomplissement d’un cycle. Daishi est née, il fut en tas, il est mort, mais putain, sans tatouage, ce n’est point lui. Et comme dans l’Iliade d’Homère, la sépulture d’Arafat a été outragée. On parlera de profanation comme celle que fit subir Achille à Hector, fils de Priam et ainé de Paris le ravisseur d’Helene. En effet, Homère écrit : « Il attelle ses chevaux rapides, attache Hector derrière son char et le traine trois fois autour du monument de Patrocle fils de Menetius. (…) Achille outrageait ainsi le corps d’Hector. »[11]

Le gout pour les femmes et ses habitudes bacchanales traduisent son désir d’éternité. Boire mais aussi aimer les femmes, se perdre dans les beuveries et faire de sa vie une orgie d’où pouvait venir sa perte et d’où est venue sa perte et lui valut d’être porté comme héros, donc de s’éterniser dans la mémoire collective. Mais pour combien de temps ?

En Afrique, le corps sans vie d’un humain est respecté[12]. Bafouer un cadavre est une faute lourde. Les jeunes qui ont profané l’objet de leur fanatisme sont en faute tant au niveau de la loi que des traditions, même s’ils ne voulaient que le repos éternel de leur idole. Nous concluons en affirmant ceci : Comme suivant histoire d’un dieu ou d’un chef, d’une tradition qui veut que le cadavre soit accompagné, l’acte de désacralisation, et de profanation procède obligatoirement de pillage, de destruction. Arafat, du moins, son cadavre, n’a pas subi que profanation, sa sépulture luxueuse a été déchiquetée comme un tombeau royal non pas de mains de voleurs sans scrupules, mais celles d’une jeunesse devenues amorales à cause des aspérités de la vie, pour juste satisfaire une curiosité nourrie par les rumeurs et la désinformation. Si la force du corps ne l’a pas épargné de l’accident[13] ; la témérité de sa musique et de ses habitudes dionysiaques ont éternisé son art entre la période de sa mort et celui de sa deuxième inhumation. L’immortalité implique toujours la conscience de la mort. Au fond, et Edgar Morin, nous le montre « personne ne croit à sa propre mort, ou, ce qui revient au même, chacun est persuadé de sa propre immortalité. »[14] Arafat le savait surement.

Œuvres consultées

  • ALLINGHAM (Margery).- Mort d’un fantôme, Traduit de l’Anglais par Annie Hamel, Editions Du Masque – Hachette livre, 1996, 221p.
  • BADIAN(Seydou).- Sous l’orage suivi de La Mort de Chaka, Présence Africaine, 1961, 256p.
  • CHOULET (Philippe) –NANCY (Helene) – Nietzsche, l’art et la vie, Editions du Félin, 1996, 384p.
  • DEJARDIN (Bernard).- L’art et la vie. Ethique et esthétique chez Nietzsche, Paris, L’Harmathan 2008, 350p.
  • DENAT (Céline) et WOTJING (Patrick) .- Dictionnaire Nietzsche, Ellipses Editions Marketing, 2013, 317p.
  • DEWEY (John).- L’art comme expérience, Paris, Gallimard, Coll. Folio Essais, 2005, 610p.
  • GAUZ, DJ Arafat, les Asia et les lêkê, in Jeune Afrique Nr 3061 du 8 au 14 septembre 2019, 100p
  • HOMÈRE, L’Iliade, NRF, collection 1000 Soleil, 600p.
  •  KONE (Amadou).- Le respect des mort, suivi de De la chaire au trône, CEDA, LEA, HATIER, Paris, 1990,120p.
  • MORIN (Edgad).- L’homme et la mort, Paris, Seuil, 1970,387p.
  • VOLKOFF (Vladimir).- Petite histoire de la désinformation, Du Cheval de Trois à Internet, Editions du ROCHER, 1999, 290 p

[1] – Citation d’ouverture du roman  Le respect des morts de l’écrivain ivoirien Amadou KONE.

[2] – Les fans de l’artiste s’appellent Chinois à cause de leur nombre.

[3] – Pris en charge par l’Etat ou le Président de la République, le budget des obsèques de l’artiste est estimé à 150 millions de FCFA dont 35, pour la construction du caveau.

[4] – « Nombreuse syncopes dans la rythmique du coupé-décalé. » selon l’écrivain ivoirien GAUZ.

[5] – Bernard DEJARDIN, L’art et la vie. Ethique et esthétique chez Nietzsche, Paris, L’Harmattan, 2008, p.87.

[6] – Céline DENAT et Patrick WOTJING, Dictionnaire, Nietzsche, Paris, Ellipses Editions Marketing, 2013, p.48

[7] – Nietzsche, Fragments Posthumes XIV, 14.

[8] -Vincent Duhem,  Côte d’Ivoire : l’adieu gâché de la génération Arafat à son idole inhttps://www.jeuneafrique.com/822601/culture/cote-divoire-ladieu-gache-de-la-generation-arafat-a-son-idole/, consulté le 31 août 2019 à 20h28. 

[9]– GAUZ. DJ Arafat, les Asia et les lêkê, in Jeune Afrique Nr.3061 du 8 au 14 septembre 2019, p.43          

[10] – Vladimir VOLKOFF, Petite histoire de la désinformation, Du Cheval de Trois à Internet, Editions du ROCHER, 1999, p38.

[11]  Homère, L’Iliade,  CHANT XXIV, PRIAM, p.454.

[12]– Problème de fond du livre Le respect des morts d’Amadou Koné.

[13]– Un accident est un moment  occasionnel de la mort au sens de Freud. Dans Essais de psychanalyse, il écrit : « Nous insistons toujours sur le caractère occasionnel de la mort : accidents, maladies, infections, profonde vieillesse, relevant ainsi nettement notre tendance à  dépouiller la mort de tout caractère de nécessité, à en faire un évènement purement accidentel ». Cite par Edgar Morin, L’homme et la mort, Paris, Seuil, 1970, p.72

[14]– Edgar MORIN, L’homme et la mort, Paris, Seuil, 1970, p.73.

Credit photo: Google.


Approche multisectorielle : progrès dans la lutte contre les violences sexistes en Afrique

23 Mars – NAIROBI, Kenya – Un nouveau rapport a révélé que les pays d’Afrique progressent dans la lutte contre la violence basée sur le genre (VBG), y compris les mutilations génitales féminines (MGF), grâce à l’adoption de l’approche multisectorielle (AMS) impliquant toutes les parties prenantes du développement et mise en œuvre de programmes de protection et de promotion des droits des femmes et des filles.

Des défis tels que le manque d’engagement politique et des ressources limitées ont un impact significatif sur la mise en œuvre efficace de l’AMS, selon une étude réalisée par Equality Now, une organisation internationale de défense des droits des femmes, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et l‘Initiative Spotlight.

Publié le mercredi 23 mars 2022, le rapport « Utilisation de l’approche multisectorielle pour mettre fin à la violence basée sur le genre et aux mutilations génitales féminines en Afrique », se penche sur 11 pays africains où l’Initiative Spotlight a été mise en œuvre, à savoir : Burkina Faso, Éthiopie, Guinée, Kenya, Libéria, Mali, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Tanzanie et Ouganda. L’Initiative Spotlight est un programme des Nations Unies visant à éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles, mené en collaboration avec l’Union Africaine et l’Union Européenne.

Le rapport a analysé les diverses expériences des pays et identifié les bonnes pratiques et stratégies adoptées pour prévenir, traiter et éliminer les MGF et d’autres formes de VBG. Il a également constaté que les pays qui ont mis en place une coordination multisectorielle ont rencontré des défis similaires entravant son plein potentiel. Cela inclut des lacunes flagrantes dans la mise en œuvre de l’AMS par les pays, rendues encore plus apparentes à la suite de la pandémie de COVID-19 qui a exacerbé et exposé l’étendue des VBG.

Bien qu’il existe des preuves de changements positifs dans les normes sociales, une synergie plus forte des actions est nécessaire de la part de différents secteurs sur le long terme. Cela nécessite l’application holistique de l’AMS, rassemblant les acteurs étatiques et non étatiques concernés tout en fournissant une plate-forme pour coordonner le développement, la mise en œuvre des programmes et des actions nationales ainsi qu’allouer des ressources.

Tous les pays du rapport ont intégré les luttes contre les VBG et les MGF dans leurs plans nationaux de développement. Cependant, le moyen le plus efficace pour la protection des femmes et des filles est de mettre en place une législation contre les MGF, car cela contribue à accélérer les efforts d’éradication, offrant un recours et un accès à la justice et garantissant l’allocation de financements adéquats. Sur les onze pays cibles, seuls sept ont criminalisé les MGF dans leurs législations nationales et ont donc alloué des budgets aux programmes de lutte contre les MGF. Ce sont : le Burkina Faso, l’Éthiopie, la Guinée, le Kenya, le Sénégal, la Tanzanie et l’Ouganda. 

Tous les pays cibles ont identifié chacune des instances clés responsables de la VBG et des MGF, et ont nommé des points focaux genre pour participer aux mécanismes nationaux de coordination qui sont constitués pour rassembler les acteurs étatiques et non étatiques. Cependant, ces points focaux genre n’ont pas reçu de renforcement des capacités pour leur permettre d’assumer efficacement leurs rôles, et les mécanismes de coordination n’ont pas rempli leurs mandats en raison de fonds insuffisants, d’un manque de leadership et d’engagements forts et d’un suivi faible.

Asenath Mwithigah, responsable mondiale du programme « Mettre Fin aux Pratiques Néfastes » d’Equality Now, a déclaré que de nombreux pays africains ont fait des efforts pour renforcer leurs législations en intégrant des dispositions spécifiques interdisant la violence sexiste et les mutilations génitales féminines. Cependant, les pays où les taux de prévalence des MGF sont particulièrement élevés, tels que le Libéria, le Mali, la Sierra Leone et la Somalie, n’ont toujours pas promulgué de lois spécifiques interdisant cette pratique néfaste. « Si nous pouvons avoir l’engagement politique nécessaire pour garantir que les structures de lutte contre les VBG se reflètent dans les lois, les politiques, les budgets et les plans de développement nationaux, alors nous pourrons véritablement éliminer les MGF », a-t-elle déclaré.

Mireille Tushiminina, coordonnatrice du programme conjoint UNFPA-UNICEF sur l’élimination des mutilations génitales féminines a félicité l’engagement des sept pays dotés d’une législation nationale sur les MGF. Elle a toutefois ajouté qu’il était nécessaire de donner vie à ces législations en insufflant des données représentatives au niveau national sur les MGF, en créant un organe national de coordination des programmes sur les MGF et en intégrant un système d’examen annuel de la mise en œuvre des programmes visant à mettre fin aux MGF. 

« Il existe de nombreux défis liés à la coordination et ceux-ci concernent principalement la fonctionnalité. De même, le manque de systèmes centralisés de gestion de l’information est un défi qui ne facilite pas la disponibilité d’un ensemble complet de données dans la plupart des pays étudiés. La nécessité d’une volonté et d’un engagement politiques forts en tant que moteurs clés de l’utilisation efficace de l’approche multisectorielle (AMS) pour mettre fin aux VBG et aux MGF ne peut donc pas être surestimée », a déclaré Mme Tushiminina.

INFORMATIONS CLES

  • À l’échelle mondiale, une femme sur trois est victime de violence conjugale ou de violence sexuelle non conjugale au cours de sa vie (OMS).
  • En ce qui concerne les pratiques néfastes, les données récentes de l’UNFPA (2018) estiment que, dans le monde, environ 68 millions de filles seront à risque de MGF d’ici 2030, si les niveaux d’intervention actuels restent en place. Cela comprend 50 millions de filles à risque en Afrique.
  •  L’Afrique est l’un des continents avec les taux les plus élevés de VBG, y compris les MGF. Ces taux sont maintenus par la persistance de normes de genre néfastes. Les femmes et les filles vivant avec un handicap et dans des situations de conflit, de terrorisme et de catastrophes naturelles sont exposées à un risque accru de violence. Une protection adéquate n’est pas toujours disponible.
  • Les pays africains, et en particulier les onze pays mentionnés dans notre rapport MSA, disposent de ressources limitées pour lutter contre les VBG et les MGF. Les gouvernements respectifs sont donc encouragés à établir des partenariats avec des partenaires bilatéraux et multilatéraux, des ONG nationales et internationales, des organisations confessionnelles, le secteur privé et les médias pour lutter contre ces violations.

Crédit Photo : Aly COULIBALY, Femmes et Enfants de la Bibliothèque communautaire de Tengrela, Côte d’Ivoire, Janvier 2022

Notes de l’éditeur:

Pour les demandes des médias, veuillez contacter l’une des personnes suivantes:

  • Fahmia Al-Fotih, Spécialiste de la Communication et de la Gestion des Connaissances, Programme MGF du FNUAP – E: al-fotih@unfpa.org; M: +251 96 306 1771
  • Millicent Kwambai, Assistante Communication, Equality Now – E: mkwambai@equalitynow.org; M: +2547706142804
  • Tara Carey, Responsable des Médias, Equality Now – E: tcarey@equalitynow.org; M: +447971556340 

À PROPOS DE L’APPROCHE MULTISECTORIELLE

L’AMS est une stratégie cruciale pour accélérer la réalisation des engagements à défendre et à faire progresser les droits des femmes et des filles en impliquant toutes les parties prenantes concernées par une question particulière, telle que la fin des MGF. Elle s’appuie sur le fait que la promotion et la protection des droits en vertu du droit national et international ne peuvent être déléguées uniquement aux mécanismes nationaux chargés de faire progresser les droits des femmes. Pour un changement percutant et pour éliminer les VBG/MGF, une approche holistique doit être appliquée, allant de l’adoption d’une législation à l’utilisation de l’AMS à tous les niveaux, avec les parties prenantes concernées incluses dans la planification et la mise en œuvre des programmes.

À PROPOS DE EQUALITY NOW

Equality Now est une organisation internationale non gouvernementale de défense des droits de l’homme qui œuvre pour protéger et promouvoir les droits des femmes et des filles dans le monde en combinant l’activisme de base avec le plaidoyer juridique international, régional et national. Notre réseau international d’avocats, d’activistes et de sympathisants parvient à un changement juridique et systémique en tenant les gouvernements responsables de la promulgation et de l’application de lois et de politiques qui mettent fin à l’inégalité juridique, au trafic sexuel, à l’exploitation sexuelle en ligne, à la violence sexuelle et aux pratiques néfastes telles que les mutilations génitales féminines et le mariage des enfants.

À PROPOS DU FNUAP

Le FNUAP est l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive. Sa mission est de créer un monde où chaque grossesse est désirée, chaque accouchement est sûr et le potentiel de chaque jeune est réalisé.

À PROPOS DE L’INITIATIVE SPOTLIGHT

Il s’agit d’un partenariat mondial pluriannuel entre l’Union Européenne et les Nations Unies pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles. S’appuyant sur l’AMS, il couvre directement 10 des 11 pays africains cibles de cette analyse (pas la Tanzanie) et s’engage avec l’Union africaine ainsi que les communautés économiques régionales (CER) pour des actions régionales.

Pour toutes les Photos, Le Crédit Photo : Aly COULIBALY, Femmes et Enfants de la Bibliothèque communautaire de Tengrela, Côte d’Ivoire, Janvier 2022