Lost in #Abidjan2017 : les bénévoles face à la désorganisation

Article : Lost in #Abidjan2017 : les bénévoles face à la désorganisation
Crédit:
24 juillet 2017

Lost in #Abidjan2017 : les bénévoles face à la désorganisation

 

Visuel des VIIIe Jeux de la @Francophonie (Ph.ABC)

«La plus belle femme cache toujours un petit défaut ». La qualité de la cérémonie d’ouverture n’a pas effacé tous les impairs de l’organisation des VIIIe jeux de la francophonie qui se tiennent à Abidjan depuis le 21 juillet 2017.

Pour la réussite de cet événement cher à la Côte d’Ivoire, les organisateurs, notamment le Ministre en charge de la jeunesse SIDI TOURE et le Gouverneur-Ministre en charge des 8e jeux BEUGRE Mambé ont sollicité le soutien et l’implication de la jeunesse locale. 3000 bénévoles ont été recrutés pour l’occasion.

Repartis en plusieurs commissions sur les 11 sites des jeux, les jeunes ivoiriens impliqués dans l’organisation se plaignent. Après quatre (4) jours de Jeux, la direction peine à leur rendre la vie facile.

Ils rencontrent de nombreuses difficultés. Ce qui donne à certains le sentiment d’être utilisés comment des instruments.

  • Une communication floue sur leurs émoluments

« C’est avec du cœur, que nous nous sommes engagés. Nous prenons sur nous d’effectuer chaque matin le déplacement vers les sites d’affectation, mais à la fin, en dehors des attestations promises recevrons-nous une indemnité ? » S’interroge M.Z.Laurent, un jeune homme venu Kouibly. L’interrogation de ce bénévole met en lumière le déficit d’information sur leur statut. Une fiche d’engagement a été proposée à la signature de quelques volontaires. Elle stipule que l’action du bénévole est gratuite et qu’il ne devrait en aucun cas s’attendre à une quelconque rémunération. Certes, mais une rumeur circulait disant qu’ils recevraient à la fin la somme de 10.000 FCFA multipliée par le nombre de jours des Jeux. Puis, à la dernière réunion des bénévoles, les organisateurs ont laissé entendre que l’indemnité des bénévoles serait calculée sur la base de 7500FCFA et en fonction du nombre de jour de services.

  • Un accès pénible aux sites par manque d’accréditations

Selon M. Konan, responsable de la commission danse, au Palais de la culture, « Les bénévoles n’ont pas reçu de badge ou d’accréditations, parce que certaines personnes n’ont pas fait leur travail. Pourtant les fond ont été mis à disposition. Il en est de même pour les T-shirt ». Cette situation est préjudiciable aux braves jeunes à qui on ne cesse de scander que « c’est le pays qui vous appelle au devoir ». Sur certains sites, les trois premiers jours des Jeux, les bénévoles ont été refoulés par les forces de l’ordre ne disposant d’aucun moyens pour les identifier. La veille du vendredi 21, Jour de vernissage, l’un des responsables des commissions en présence sur le site demandait à ses bénévoles d’arriver avant l’arrivée de la Première Dame Mme Dominique OUATTARA, sinon ils ne pourraient en aucun cas avoir accès à l’espace. Le samedi de l’ouverture, les organisateurs ont préféré habiller tous ceux qu’ils avaient déplacés pour remplir le stade, que d’accorder une attention aux bénévoles qui attendaient déboussolés sur les différents sites. Ce 24 juillet, nous avons constaté la distribution de quelques badges à Treichville. Mais sur les deux sites du Plateau, tout comme au Canal du Bois, et à l’Hôtel Ivoire, il n’en était rien.

Des Bénévoles en bigarré sur le site de l’IFCI (Ph.ABC)
  • Transports, nourritures, des services qui laissent à désirer

Les responsables de la commission en charge du transport ont bien fait leur travail. Malheureusement, ils n’ont pas tenu compte des réalités d’Abidjan ainsi que de la disparité des sites des jeux. Les bénévoles doivent être aux points de départ d’Abobo et de Yopougon avant 6h du matin. Abobo reste Abobo. Yopougon aussi. Les questions de sécurité de ces jeunes aux statuts précaires semblent avoir été oubliées. Un autre aspect que nous soulèvent des volontaires du site de la Bibliothèque Nationale et quelques uns du Palais de la Culture interpelle : «il nous faut aller aux villages des Jeux à Marcory pour emprunter les Bus qui doivent nous ramener dans nos communes de résidence.» «Ici au palais, les Bus arrêtent de circuler à 22h pourtant nous avons des compétitions qui finissent à 23h00, comment les jeunes peuvent-ils retourner chez eux ?» questionne un autre responsable de commission au village des partenaires à Treichville.

Quantité d’un repas servit à 16h à des Bnévoles (Ph.ABC)

Pour la nourriture, nous avons assisté à des spectacles choquants sur le site de l’Institut Français. « La nourriture arrive toujours en retard. Entre 14h et 17h.  Le samedi 22, nous avons partagé 2 repas pour 5 personnes, le dimanche on nous a remis 1 repas pour deux, ce lundi, chacun à reçu un repas, mais pour quelle quantité ? » Nous confie Mlle DIE, une bénévole présente sur au Palais. Sur le site du Canal au Bois, à coté du carrefour Solibra, personne ne reçoit de nourriture. « C’est magie-magie » selon les mots de M.Ouattara, un enseignant venu d’Assuéfry, travailler bénévolement au succès des jeux. Un autre volontaire nous confie « qu’un seul repas est servi au lieu de trois comme promis. »

  • L’appel aux organisateurs

Trop de sous ont été investis dans la publicité au détriment du confort de ceux qui, au quotidien, répondent à l’appel du Président de la République et contribuent aux succès de l’évènement. M. N’DA Simon, un professeur qui a effectué le déplacement depuis Bouaké et qui s’est démobilisé face au manque d’information de la part des responsable des commissions au début des jeux nous confie : «  Je voulais participer à ces jeux. J’étais enthousiaste en venant à Abidjan. Mais je laisse ma place aux jeunes. La jeunesse ne doit pas être un simple outil. Nous avons répondu à leur appel. Pour le pays. Mais si nous ne mangeons pas, si nous n’avons pas le minimum de commodité, il n’est pas évident que nous gardions de bons souvenirs de notre engagement pour la réussite de ces jeux

Partagez

Commentaires

georgeskouame
Répondre

C'est vraiment malheureux ce cas des bénévoles. Cas assez révoltant d'ailleurs. Ce qui est bizarre c'est que tout semble aller bien pour les organisateurs même si ceux qui se tuent à la tâche pour que l'organisation des jeux soit parfais sont négligés. Beaucoup de responsables dans l'organisation n'ont pas fait ce qui devait être fait et ça, il faut avoir le courage de le dire.