Actualité de l’école ivoirienne: « les 5 jours de cours dans le primaire » : regards différés

Article : Actualité de l’école ivoirienne: « les 5 jours de cours dans le primaire » : regards différés
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27 septembre 2016

Actualité de l’école ivoirienne: « les 5 jours de cours dans le primaire » : regards différés

L'intérieure d'une école primaire à Yopougon, Abidjan Ph.ABC
L’intérieure d’une école primaire à Yopougon, Abidjan Ph.ABC

La rentrée scolaire 2016-2017 est animée par une reforme brutale qui oppose Ministre et Syndicat. des anciens alliés que se trouvent au bord de la rupture. l’enjeu est commun: une école de qualité où chacun y trouve son parti. Malheureusement les façons de dire et de faire autour de la reforme COURS LES MERCREDI, présente le visage d’une école ivoirienne déjà dans le gouffre. Au nombres des multiples communications, nous avons choisis quelques-unes. dans ce billet, le regard de deux philosophes. Dégustons.

Texte choisi N°1: EPP LAGAZE, EPP GROBIASSOUME1 : quand l’amour devient haine à Abidjan comme à Hollywood

Comoé Mesmin n’a peut-être rien en commun avec Brad Pitt. Pas plus que Kandia Camara avec Angelina Jolie. Pourtant les deux catégories de personnes partagent selon les référents qui renvoient à leurs milieux respectifs, une passion…une même passion: servir l’ordre de commandement qu’est l’éducation et la culture…

En vérité, l’éducation et la culture, contrairement à ce que nous disent les homélies classiques, ne sont toutes les deux que des vecteurs bien encadrés de l’ordre de commandement du système nouveau qui gouverne notre monde…Mais bon.

De l’éducation nationale à Hollywood, il n’y a qu’un pas…C’est simple: l’amour qui se mue en haine n’est que le résultat d’un scénario dont la mise en scène requiert l’engagement d’acteurs conscients de leur rôle.

Le MIDD du même Mesmin à un moment où l’Etat pouvait user de son droit régalien à réquisitionner le corps enseignant à l’effet d’assurer à l’écolier ivoirien un enseignement minimum, fit imprimer un tee-shirt de combat comme on en a tous porté à un moment donné de notre parcours. Au dos de ce tee-shirt l’on pouvait lire ceci: GBAGBO, « si le 30 Avril il n’y a rien, y a rien »…

Ce message ponctuel aux allures de subversion fut applaudi à la Rue Lepic, à Daoukro et à Koukourandoumi comme pour se soulager de la souffrance d’un Gbagbo à la fois trop occupé à rassembler les recettes de la moitié du pays pour faire vivre TOUT le pays et à répondre aux exigences des nombreux accords politiques dont l’aiguillon ne se révélera finalement qu’à Libreville. A cette époque-là, COMOE et KANDIA, comme Brad Pitt et Angelina Jolie, c’était le grand amour, du vrai Art, de la vraie lutte, bref du syndicalisme vrai…

Mais de l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas. Et le scénariste n’effacera pas de la bande toute séquence de sauvagerie non prévue mais dont l’effet subliminal participe de la rigidité du suspens.

A Lagazé et à Grobiassoumé1, nous partîmes aux cours selon que les pères fondateurs et les générations intermédiaires voulurent faire ressortir le profil de l’élève modèle.

Ainsi pour nous c’était : Lundi, Mardi Mercredi vendredi puis samedi-demi-journée.

Puis ce fut : Lundi, mardi Jeudi vendredi.

Mais comme certains ont décidé de ne plus faire confiance aux EPP Lagazé et EPP Grobiassoumé1 en envoyant leurs enfants aux écoles spéciales des enfants de cadres bien payés – ESECPP, ils ont décidé d’instaurer la sauvagerie dans nos EPP….

Mais croyez-moi, si Angelina Jolie a décidé de ne pas confier la garde des enfants à Brad Pitt pour des raisons qu’elle seule connait et que vous et moi ignorons encore, nous n’allons pas confier la garde de nos enfants ni à Kandia Camara ni à Mesmin Comoé mais au Dr Alassane Ouattara pour qu’il les soigne lui-même de la sauvagerie que nos deux amoureux auront instauré dans le système EPP….

VIVE l’amour parce que le divorce est possible.

Avec la permission de Dr Deto Justin, jeune chercheur lucide


Texte choisi N°2: Actualité de l’école ivoirienne: « les 5 jours de cours dans le primaire » : regard du philosophe

Cette décision du gouvernement d’améliorer le niveau des élèves du primaire ne me surprend guère. En janvier déjà la direction de l’évaluation, de suivie des programmes scolaire avait affirmé que près de 85 pourcent des enfants quittaient le CP sans savoir lire. Ce qui veut dire que presque tous les élèves du CE1 sont incapables d’apprendre une leçon de grammaire, d’orthographe, de géographie, etc.

Ce qui me surprend, c’est qu’au moins 80 pour-cent des enfants du CM2 sont admis à l’entrée en sixième. Est ce à dire que le miracle a été fait dans les classes intermédiaires (CE1, CE2, CM1)? Chers internautes, il y a anguille sous roche…. mais bref revenons à nos 5 jours imposés à nos chers enfants et maîtres. En effet, les raisons avancées par nos autorités sont certes pertinentes mais, pour moi des insuffisances demeurent toujours.

1ère raison: Madame le ministre, que j’apprécie bien d’ailleurs, soutient que partout ailleurs (dans plusieurs pays) cela se fait. Mais moi je lui rétorque que les réalités culturelles et ou sociologiques n’étant pas les mêmes dans tous les Etats, cet argument ne fait pas office d’autorité. On peut avoir 3 jours d’apprentissage et devenir meilleur comme l’on peut passer 7 jours à apprendre en vain…. le problème n’est pas forcement là.

2ème raison: Le français n’étant pas une langue naturelle de l’ivoirien, il est clair que dans l’emploi du temps servi aux élèves il faut beaucoup d’heures…..C’est vrai! Mais je pense aussi qu’en Côte d’Ivoire si l’on veut que tous les enfants, en particulier ceux des zones rurales, sachent lire le français il faut non seulement rendre l’éducation préscolaire obligatoire mais aussi rendre les parents eux mêmes les premiers responsables du travail de leurs enfants. Aujourd’hui un maître présent dans un village n’a plus la même autorité que l’avait l’instituteur des années 60-70 (allons jusqu’aux années 95) (sic). Il faut simplement que nous assistons aux conséquences de la dévalorisation de l’autorité. Les enfants pour beaucoup sont à l’image de leurs parents qui les encourage à l’amour du travail médiocre et facile« Au CM2, on fera tout pour que tu avances mon petit….sois tranquille n’écoute pas le maître, il n’est rien! »

3ème raison: Une éducation d’excellence. Cet idéal doit-il reposer sur le maître seul? Non! Arrêtons d’exporter les méthodes d’enseignement avec leurs avantages de véhicules de types 4X4 et consort, réfléchissons nous mêmes à des types d’enseignement plus adaptés à la société ivoirienne. Je ne crois pas qu’au Canada ou en France le parent qui envoie son enfant à l’école ne sache ni lire ni écrire. Ici dans les zones rurales et même urbaines l’analphabétisme est endémique.

Je termine pour dire à tous ces chefs d’établissement, ces inspecteur d’écoles, ces directeurs départementaux et régionaux d’arrêter de modifier la réalité de l’école dans leur zone au profit d’une promotion qui tue tout simplement les enfants ivoiriens. Comment pouvez-vous concevoir qu’un inspecteur ou proviseur demandent à ses instituteurs ou professeurs de modifier les moyennes, comment pouvez vous comprendre qu’au BEPC, un président de centre (proviseur) demande à certains surveillants d’aider les enfants parce qu’il veut être le premier de sa DREN? Messieurs ça suffit…..allons maintenant à l’Ivoirien nouveau.

Tel est mon plaidoyer pour une véritable éducation d’excellence pourvoyeuse d’ivoiriens nouveaux. Merci!

Avec la permission de l’excellent Prof. Certifié N’da Simon Kouassi, Dr en psychanalyse  profond dans une ENS-Abidjan en souffrance de bons dirigeants.

 

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