Ahmadou Kourouma, repose désormais en terre ivoirienne

15 novembre 2014

Ahmadou Kourouma, repose désormais en terre ivoirienne

Ahùadou Kourouma (Ph.Google)
Ahùadou Kourouma (Ph.Google)

«Allah, disait-il, fait ce qu’il veut, il n’est pas obligé d’accéder à toutes les prières des pauvres humains. » Il a tout de même accédez à la dernière volonté du fils de Boundiali, c’elle d’être enterre chez lui. Il a tout de même accédez à la dernière volonté du fils de Boundiali, c’elle d’être enterre chez lui. Certes, les termites de Boundiali ne se régaleront point de ses restes elles se mordront les pinces d’apprendre des nouvelles du nouveau repas de leurs confrères des bords de la lagune Ebrié, mais il repose désormais dans son pays, qui n’est nullement ailleurs que chez lui.

Ahmadou Kourouma, l’auteur du Soleil des indépendances, repose depuis ce vendredi 14 novembre au cimetière de Williamsville, à Adjamé une des communes de la capitale économique ivoirienne. Décédé en France en 2003, le Ministère de la culture et de la Francophonie, depuis deux ans, selon les propos du Ministre Maurice Bandama, a travaillé pour le rapatriement de sa dépouille et son inhumation définitif en sol ivoirien. Ainsi, le mercredi 12 novembre, sa dépouille est arrivée en Cote d’Ivoire.

 Avant d’être inhumé définitivement, il a reçu le 13 novembre à l’Ecole Normale Supérieure d’Abidjan, un hommage littéraire et scientifique des immortels de l’ l’académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines (ASCAD)  et un autre culturel et artistique à L’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (INSAAC). Une des rue de la commune de Cocody a aussi été baptisée du nom de l’écrivain.

Sa vie a été comme celle du héros de ces deux derniers romans, un voyage, une pérégrination dans le monde.  Né à  Boundiali au nord de la Cote d’Ivoire, il commence l’école à Bamako au Mali avant d’être expédié comme tirailleur sénégalais de 1950 à 1954 en Indochine. A son retour il étudie en France les mathématiques. A ^partir de 1960 il se positionnera comme l’un des premiers écrivains à décrier la dictature des Président africain. Fuyant la colère de papa Houphouët Boigny, il part en exil en Algérie (1964-1969), au Cameroun (1974-1984) et au Togo (1984-1994) avant de revenir vivre en Côte d’Ivoire.

En souvenir de lui, Au Pays des Éléphants, choisi quelques une de ses plus belles paroles, lues ça et là dans quelques uns de ses ouvrages.

– « La principale institution dans tout gouvernement avec un parti unique est la prison.» (En attendant le vote des bêtes sauvages)

– « Partout dans le monde, une femme ne doit pas quitter le lit de son mari, même si le mari injurie, frappe et menace la femme.»

– « Ce n’est pas par ses discours et ses gesticulations, mais par le silence et le sérieux que le sage se distingue dans une assemblée.»

– « Il ne faut jamais verser du jus de viande dans la gorge d’une hyène et lui demander de le recracher.» (En attendant le vote des bêtes sauvages)

–  « Le proverbe est le cheval de la parole, quand la parole se perd, c’est grâce au proverbe qu’on la retrouve. » (En attendant le vote des bêtes sauvages)

–  « Quand, au moment de la séparation entre deux individus personne ne ressent de regret, la séparation est arrivée trop tard.» (En attendant le vote des bêtes sauvages)

–  « C’est comme ça dans les guerres tribales : les gens abandonnent les villages où les hommes pour se réfugier dans les forets où vivent les bêtes sauvages. Les bêtes sauvages, ça vit mieux que les hommes. » (En attendant le vote des bêtes sauvages)

–  « Quand on a dit que l’anus de l’hyène sent mauvais, on a tout dit. »

–  « Il existe deux sortes de cécité sur cette terre : les aveugles de la vue et les aveugles de la vie. »

–  « Allah fait ce qu’il veut, il n’est pas obligé d’accéder à toutes les prières des pauvres humains. (Allah n’est pas obligé)

–  « Il y avait une semaine qu’avait fini dans la capitale Koné Ibrahima, de race malinké, ou disons-le en malinké : il n’avait pas soutenu un petit rhume… » (Le soleil des indépendances)

–  « Comme tout Malinké, quand la vie s’échappa de ses restes, son ombre se leva, graillonna, s’habilla et partit pour le lointain pays malinké natal pour y faire éclater la funeste nouvelle des obsèques. Sur des pistes perdues au plein de la brousse inhabitée, deux colporteurs malinké ont rencontré l’ombre et l’ont reconnue. L’ombre marchait vite et n’a pas salué. » (Le soleil des indépendances)

–  « Les soleils des Indépendances s’étaient annoncés comme un orage lointain et dès les premiers vents Fama s’était débarrassé de tout : négoces, amitiés, femmes pour user les nuits, les jours, l’argent et la colère à injurier la France, le père, la mère de la France. Il avait à venger cinquante ans de domination et une spoliation. Cette période d’agitation a été appelée les soleils de la politique. Comme une nuée de sauterelles les Indépendances tombèrent sur l’Afrique à la suite des soleils de la politique. Fama avait comme le petit rat du marigot creusé le trou pour le serpent avaleur de rats, ses efforts étaient devenus la cause de sa perte car comme la feuille avec laquelle on a fini de se torcher, les Indépendances une fois acquises, Fama fut oublié et jeté aux mouches. » (Le soleil des indépendances)

–  « Le genou ne porte jamais le chapeau quand la tête est sur le cou. » (Allah n’est pas obligé)
–  « Toute épreuve pour un peuple ou bien sert à purger des fautes ou bien signifie la promesse d’un immense bonheur. » (Quand on refuse on dit non)

–  « Quand on dit qu’il y a une guerre tribale dans un pays, ça signifie que des bandits de grand chemin se sont partagé le pays. » (Allah n’est pas obligé)

– « Ils se sont partagé la richesse; ils se sont partagés le territoire; ils se sont partagés les hommes.

–  » Ils sr sont partagé tout et tout et le monde entier les laisse faire. Il y avait au Liberia quatre bandits de grand chemin: Doe, Taylor, Johnson, El Hadji Koroma et d’autres fretins de petits bandits. Les fretins bandits cherchaient à devenir grands. » (En attendant le vote des bêtes sauvages)

– « Un homme est aussi un chien errant en quête perpétuelle de sa nourriture. » (En attendant le vote des bêtes sauvages)

RIP

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