Coupe du monde 2014: les éléphants gagnent ‘malgré tout’
Jamais l’équipe nationale de football de Côte d’Ivoire ne dispute une rencontre importante, sans que les ivoiriens ne soient stressés. Même si elle dispose des individualités les plus remarquables du monde du foot depuis plus d’une décennie, l’équipe des pachydermes footballeurs ivoiriens est toujours annoncées en fanfare, mais revient en son de trompette ou de flute, comme on le dit sous nos cieux.
Les Ivoiriens sont des supporteurs »mazos » quand il s’agit de l’équipe nationale. Ils sont habitués aux régulières défaites inattendues de leurs ambassadeurs qui gagnent toujours sur papier, mais rarement quand on s’y attend. Toujours favoris, toujours tocards. « On est habitué,mais on supporte quand même. » Cette phrase qui traduit un optimisme courageux, a pris dans l’esprit de tout le peuple ivoirien, une petite place tranquille. Pour cette rencontre, j’ai pronostiqué une victoire de 2 buts pour le Japon contre rien, aucun pour mon pays. Tout comme le journal satirique GBICH 762 qui recommandait aux ivoiriens à se rapprocher – par mesure de prudence de l’Institut de Cardiologie d’Abidjan, j’ais pris le soin d’aller me coucher.
De la centaine de SMS que j’ai envoyé à mes amis en disant »slt, je suis en mode dodo. le score sera 2-0 pour le Japon. A demain » J’ai reçu des retours pas trop gais de fanatiques. Bon, loin d’être la manifestation d’un pessimisme, ce fut pour moi une façon de dire mon ras-le-bol des déceptions inutiles que ces footeux font subir à nos cœurs sciatiquement habitués aux chocs et émergemmennt fragiles; une façon de dire que le résultat était et serait toujours le même; une façon – si on peut le dire et l’admettre – de chasser la poisse qui siège sur la brillante équipe ivoirienne. Il ne suffit pas d’être une belle équipe de stars. Les supporteurs sont las de chocs. Nombreux sont dans le monde, les hommes, les femmes et les enfants qui ont attendus cette rencontre. Nombreux sont les commentaires, les attentes, les espoirs, les craintes que suscite cette première entrée des Éléphants en cette coupe du monde 2014. nombreux aussi seront les cœurs meurtris et chagrinés à la fin. Ou inversement. Il fallait Car un éléphant, ça fait souvent trop de bruit, même quand ça se déplace pas, sa corpulence le discrédite au sprint.
Dominer, n’est pas gagner.
Voila. En prédisant la défaite, le sort en a décidé autrement. Mais je n’eu pas tort. La rencontre débute comme prévue à 1h00GMT. Les supporteurs avaient depuis le matin de ce samedi, veille de la « fête des pères » prix places dans les salons, bars, maquis, complexes, devant soit un fourneaux de thé ou des bières Made in RCI. Tous en OBV. Tous connectés sur internet. Live twitte. Le match, commence, le jeu est beau. La pluie tombe. Mais voila, comme on devrait s’y attendre, une légendaire – car fréquente dans le jeu de cette équipe – erreur de contrôle d’amateur permet aux Japonais d’assommer les mastodontes à la 14e minutes de la première mi-temps. Le calme s’abat, comme une ombre de malheur sur le pays. Les esprits cherchent les plus belles critiques et injures pour qualifier l’inexpérience de LAMOUCHI, l’entraîneur stagiaire-titulaire le plus contesté, qui en cette rencontre importante a osé fixe le grand Drogba sur le banc de touche. 45 minutes passent. Les ivoiriens pressent, on sens même dans les commentaires des journalistes une certaine partialité. Tous sont de cœur avec les ivoiriens. Certains même n’hésitent pas à saluer tous ceux qui ont investis les maquis, pour voir le match sur écran géant. Mais rien. Les 11 repartent dans les vestiaires sans avoir fait pénétrer au grand bonheur de tous, mémorablement le filet adverse. Dans les rue d’Abidjan, ça grogne déjà.
Le Nr 11 qui met psychologiquement la pression: La gazelle de Gnafrao.
La seconde partie commence. Les supporteurs sont toujours tendus devant leurs écrans. Et moi j’exulte. Mon pronostique se réalise. Drogba rentre. Et sa première touche, met en ébullition téléspectateurs, spectateurs, journalistes. Le »Joueur de classe mondiale », même à 36 ans fait la différence dans le geste, l’élégance du jeu. Un grand bruit, bref de hola traverse Abidjan. Je commence à recevoir des SMS de revanche. La présence du Capitaine pèse psychologiquement sur les japonais. Et hop, en l’espace de deux (2) minutes, Bony Wilfried et Gervinio écroule le château du désespoir. Le pays est en branle. Le sourire est revenu sur les visage. Et une amie de me comfier « moi osi jétais sure kils allaient perdre – ms o moins cette fois, ils ns ont fait mentir – cest une bonne chose’‘. Même si Didier Drogba n’a pas touché « d’énormes ballons » sa présence a contribué à faire la différence. Jusqu’au coup de sifflet final qui tardait à venir, les japonais ont vu du feu et les ivoiriens ont offert du spectacle.
Pour de nombreux ivoiriens, cette victoire est largement suffisante. C’est tout comme si elle suffisait pour dire : ma coupe est déjà gagner. Peu importe la suite. Devant mon transistor, j’entendais en boucle RFI dans ses journaux et informations commenter et annoncer en boucle la victoire 2 à 1 des la Côte d’Ivoire sur le Japon. Mais aussi dans les rues jeunes et vieillards, femmes et enfants sont descendus en liesse en chantant, comme si la coupe était déjà gagnée. Les klaxons des taxis wôro wôro se sont fait entendre comme les jeudis, jours de mariages en continue. Les ivoiriens qui gagnent ainsi pour la troisième fois un match de coupe du monde ont encore du chemin. La compétition ne fait que commencer. Et il y a encore en face la Grèce et la Colombie. Mais pour le moment on va s’enjailler un peu. En gagnant ce match, les éléphants ont offert à tous les papas un très beau cadeau en ce jour de leur célébration.
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