Le stade OMNISPORT de Grand-Lahou tombe en ruine
La cité des trois Ô (Lagune, Fleuve Bandama, Océan atlantique), prend un visage de plus en plus désolant, depuis le décès en 2009 de son le maire, Me Arsène Usher Assouan. La vingtaine de kilomètre de bitume qui faisait la fierté de cette ville est terriblement dégradée à cause du manque d’entretien. Les caniveaux ont tous disparu sous la terre. Ici et là, le long des chaussées, des dépôts sauvages d’ordures. On se demande ce que foutent le nouveau maire Laga Joseph et son équipe.
Comme la ville, l’état actuel du stade omnisport Henri Konan Bédié écœure. Il ne s’agit ni d’un pâturage, même si l’herbe drue est courtisée par tous les bouviers de la ville, ni d’un parc national car on y trouve régulièrement des agoutis, des rats, des oiseaux aux mille et une couleurs, mais d’un espace dédié à la jeunesse et qui aurait pu faire la fierté de la région. Il s’agit d’un grand et bel ouvrage restée inachevée et que la nature désormais s’occupe d’achever lentement, mais surement.
Construit à coût de millions, le faramineux projet a commencé par les fastidieuses cérémonies de pose de première pierre. L’ouvrage commence dans les années 1994, un grand espace est encerclé et de nombreuses machines travaillent à doter Grand-Lahou d’un stade digne de son histoire. A plusieurs reprises, le chantier fut interrompu pour changer d’entreprises. Enfin le stade fut livré, inachevé, mais exploitable avec un piste d’athlétisme impraticable, un terrain de foot bal aujourd’hui atteint d’une calvitie poussée pour cause, la surexploitation. Il y a aussi dans l’enceinte, des aires de Basket Ball et de Hand Ball, qui n’ont jamais reçu pour la première de paniers; encore moins des poteaux, pour la seconde. Le marché des métaux a déjà avalé les portes métalliques, volé avec la plus grande subtilité par les revendeurs de vieux métaux.
Coté tribune, c’est la merde. Les vestiaires sont devenus un fumoir et servent dortoir pour quelques jeunes désœuvrés en quêtes d’inspiration. Les pièces afférentes ont vite été transformées en WC d’urgence, pour qui ressent ce besoin naturel, quand il se retrouve dans le secteur. Petit à petit, les portes, le sanitaire, les équipements électriques ont été volés, parce que la mairie est incapable de payer les nombreux gardiens qu’elle engage. La toiture qui coiffe les gradins, s’envole progressivement, laissant un trou béant d’où on peut admirer la couleur du ciel et faire des poèmes et dangereux pour toutes les personnes qui s’y asseyent, car un pan de la tôle peut tomber à tout moment.
Un dernier regard, sur la grande clôture, laisse découvrir, qu’en de nombreuses parties, le mur a cédé. Un sabotage certainement d’une confrérie des sans billets. Plus besoin d’acheter des tickets, quand un concert y est organisé. Aucune société de vigile ne peut désormais contenir la témérité des spectateurs ne pouvant s’offrir un droit d’entrée. Et quand, il y a ni concert, ni meeting, ces grandes brèches, servent de portes d’entrée ou de raccourcis pour les sportifs automobilistes qui s’y aventurent, le temps d’un match entre potes.
De toutes les façons, ce espace, qui à déjà accueilli les Présidents Henry Konan Bédié, Aziz Bouteflika, Alassane Ouattara ainsi que le Premier Ministre Haoussou Jeannot, agonise. Il faut au vite trouver une solution. A juste titre, le Président de la République Alassane Ouattara, dans ses Solutions pour le pays, avait annoncé, une solution de 65 milliards afin de résoudre les problèmes de la ville. Ce qui reste vivement attendu.
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